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    Les commandements du "Vigilante"

    Alors qu'Eli Roth prépare un remake d'Un justicier dans la ville avec Bruce Willis, retour sur quelques règles de vie du "vigilante"...

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    Seul tu marcheras

    Pas sûr qu'il s'agisse seulement d'un hommage à Jean-Jacques Goldman... Seul contre (presque) tous et rarement adepte de la collocation, à cause de ses horaires décalés va-t-on dire, le vigilante est souvent un animal solitaire – la solitude des grandes villes, ajouté à une certaine misanthropie… Il est plus fréquemment veuf que marié, ce qui le plonge certes dans une mélancolie dévastatrice mais le dégage aussi des obligations matrimoniales et lui laisse le temps d’aller expliquer la vie aux délinquants qui croisent sa route, puisqu’il s’en trouve toujours quelques-uns, bien naïfs, pour tenter de lui piquer son portefeuille - et faire plaisir au spectateur. Cet isolement du vigilante est d'autant plus frappant qu'il lui arrive d'affronter seul des gangs entiers.

    Le Solitaire est-il alors un vigilante movie ? Pas vraiment. Taxi Driver (1974 encore) peut en revanche être raccroché au genre, du moins en partie, le très perturbé Travis Bickle accomplissant son fantasme trouble de vengeur. Travis Bickle, soit l’homme qui parle à son miroir (si c’est pas de la solitude…) au cours d’une des scènes les plus mythiques du cinéma ("You' talkin' to me?"). La marginalité du vigilante est solaire au cinéma, mais assez sinistre en définitive. Le redresseur de torts est un incompris aux rares amitiés, refusant la société telle qu’elle est, un paria en somme. Ce trait est poussé à l’extrême dans le prochain Hobo with a Shotgun, second grindhouse issu des fausses bandes-annonces du Planète terreur de Robert Rodriguez, dans lequel un SDF campé par Rutger Hauer se mue en justicier (voir bande-annonce plus bas). 

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    Pourtant, le vigilante n’agit pas nécessairement seul, ainsi dans Vigilante - justice sans sommation (voir la très explicite bande-annonce française ici), dans lequel Robert Forster, d’abord réticent, finit par rejoindre le groupe de Fred Williamson, écoeuré par la justice légale (on vous l’a dit, le parcours du vigilante légitime en général sa décision aux yeux du public, qui ne s'enticherait pas d'un facho). Mais la frontière est ténue qui sépare ces collectifs de justiciers de milices qui pullulent, dans la réalité comme au cinéma, et représentent souvent des dérives bien plus nauséabondes – ainsi dans Machete, autregrindhouse tiré de Planète terreur, dans lequel Don Johnson dirige une milice anti-immigration raciste et meurtrière, soit typiquement le genre d’organisation qui fait l’objet du châtiment d’un vrai vigilante. Par ailleurs, s’il tolère parfois la mâle compagnie des collègues, ce que le vigilante ne supporte pas, ce sont les émules, imitateurs et autres amateurs, du type de ceux que Batman est obligé de ficeler pour leur propre bien dans The Dark Knight

     

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