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    Irresponsable : pourquoi il ne faut pas passer à côté de la nouvelle série d'OCS !
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Diffusée dès ce lundi soir sur OCS City, Irresponsable nous plonge dans le quotidien de Julien, un éternel adolescent qui découvre qu'il a un fils de 15 ans. Une dramédie réussie, à mi-chemin entre Apatow et Les Beaux Gosses, qu'il ne faut pas rater.

    Tetra Media Fiction / La Pépinière

    Avec des comédies comme QI ou Lazy Company, OCS a prouvé, ces dernières années, qu'elle était capable de proposer des histoires originales, qui diffèrent de ce qu'on a l'habitude de voir sur les grandes chaînes françaises et font ainsi souffler un vent de fraîcheur bienvenu sur le PAF. Et dès ce soir, OCS City continue un peu plus sur cette lancée gagnante en dégainant Irresponsable, la dernière née du label "OCS Signature".

    Une série générationnelle comme on en voit peu chez nous (alors que nos amis américains en sont extrêmement friands) et qui, grâce à des personnages attachants, une écriture drôle et toujours juste, et des comédiens parfaits dans leurs rôles, pourrait bien marquer un tournant dans le format de la fiction de 26 minutes hexagonale, dont les exemples sont aujourd'hui encore trop peu nombreux.

    Synopsis : À 31 ans, Julien est loin d’être un adulte responsable : sans emploi, ni argent, il est contraint de retourner vivre chez sa mère, dans sa ville natale. Là, il tombe par hasard sur Marie, son premier grand amour d’adolescent qui avait à l’époque disparu du jour au lendemain, sans explications. Elle lui annonce qu’elle a un fils. Jacques. Il a 15 ans. Et Julien est son père… Une fois le choc passé, Julien se met en tête d’avoir un rôle à jouer dans la vie de Jacques. Mais devenir père n’a rien de facile quand on se comporte soi-même comme un adolescent en crise…

    Diffusée dès ce lundi 20 juin à 22h55 sur OCS City, voilà pourquoi Irresponsable est à ne pas manquer...

    Parce que c'est la première série "made in Fémis"

    Irresponsable c'est avant tout la série d'un jeune auteur français à suivre : Frédéric Rosset. En 2013, il intègre la première promotion du département "séries" de la Fémis, la célèbre école de cinéma que l'on ne présente plus, et ne perd pas de temps avant de développer une idée qui germe dans sa tête depuis un moment. "J’avais le concept de départ en tête depuis quelques temps : un trentenaire immature, vivant encore chez sa mère, découvre qu’il est père d’un ado de 15 ans", nous confiait-il récemment. "J’y voyais là l’occasion de raconter une bromance incongrue. Et aussi potentiellement une comédie de remariage, avec la mère du gamin qui, via son parcours, était forcément devenue l’opposée du personnage principal".

    Tetra Media Fiction / La Pépinière

    Une fois une première version du pilote écrite puis tournée au sein de la Fémis durant l'hiver 2014, c'est finalement OCS qui met la main sur le projet et permet à Frédéric Rosset de créer sa première série dès la fin de ses études. Un fait assez rare pour être souligné. "OCS laisse une liberté totale", explique le jeune scénariste. "La seule contrainte est d’ordre économique. C’est une contrainte importante, elle nous impose une rigueur violente sur le nombre possible de décors ou de personnages, et nous n’avions que 23 jours pour tout tourner… Mais en échange, une telle confiance donnée aux auteurs, surtout quand ils sont débutants comme moi, c’est une chance qu’on ne trouve nulle part ailleurs".

    Parce que les fans du style Apatow et des Beaux Gosses seront conquis

    Malgré le cadre de l'histoire, qui se déroule à Chaville (la ville de la banlieue Ouest de Paris où il a lui-même grandi), et une écriture à quatre mains avec sa sœur Camille, également scénariste, Frédéric Rosset avoue qu'il n'y a "rien d'autobiographique dans les grandes lignes de la série". Non, le cœur d'Irresponsable c'est avant tout cette bromance pas comme les autres entre Julien, adulescent qui a toujours fui les responsabilités, et Jacques, son fils adolescent parachuté dans sa vie. Deux êtres qu'une tendance commune à la fumette va rapprocher avant même les liens du sang.

    Tetra Media Fiction / La Pépinière

    Difficile évidemment de ne pas penser aux productions de Judd Apatow, qui a fait des comédies de potes générationnelles son fond de commerce, mais tout va bien puisque l'héritage est plutôt assumé du côté du créateur d'Irresponsable. "Oui, la bromance entre mecs immatures, ça sonne de suite Apatow. L’évidence de l’influence est telle qu’il m’a fallu à la fois l’assumer pleinement et m’en éloigner, trouver mon propre ton". D'autres influences, bien de chez nous cette fois-ci, transparaissent également au fil des épisodes. À commencer par Les Beaux Gosses de Riad Sattouf ("l’une des rares bonnes comédies sur les ados que j’ai vu récemment, car riant avec eux, et non pas contre eux"), auquel on pense notamment lors des séquences mettant en scène Jacques. Ou encore la mini-série de Bruno Podalydès Dieu seul me voit - Versailles Chantier, "qui regorge de situations hilarantes alimentées par les mensonges du héros".

    Parce que le casting fait des étincelles

    Déjà présent dans le premier pilote tourné à la Fémis, le comédien Sébastien Chassagne (Eden) a toujours été une évidence dans la peau de Julien, l'antihéros glandeur et un peu gauche d'Irresponsable. "Hormis le pilote, tous les épisodes suivants ont été écrits en pensant à lui dans le rôle de Julien", confie Frédéric Rosset. Du sur mesure, donc, qui se voit à l'écran tant Chassagne est convaincant en éternel adolescent paumé, affublé d'un bonnet à pompon et d'une veste bleue pétant, qui voit son quotidien complètement chamboulé par la découverte de ce fils dont il ignorait l'existence.

    Tetra Media Fiction / La Pépinière

    Face à lui, Theo Fernandez (Les Tuche, Le Secret d'Elise) crève l'écran dans le rôle de Jacques, cet ado introverti qui préférerait s'appeler "Jack" et a un peu de mal à s'ajuster à cette réalité dans laquelle son nouveau pote un peu bizarre de 30 ans est en fait son père. Les deux comédiens forment un duo terriblement drôle et attachant, à grands coups de situations cocasses (dont un passage mémorable par la case commissariat pour les deux compères). Mais les rôles féminins ne sont pas en reste puisque Marie Kauffman parvient à apporter charme et douceur au personnage de Marie, l'amour de jeunesse de Julien, que les événements de la vie ont, malgré elle, transformé en adulte responsable. Quant à Nathalie Cerda (PJ, Un Village Français), elle est tout simplement à mourir de rire, dans la peau de Sylvie, la mère de Julien, qui souffre d'une peur de l'abandon et raconte les moindres détails de sa vie à Jean-Pierre, son psy qu'elle idolâtre.

    Parce que c'est la dramédie française que l'on attendait !

    Si les comédies de 26 minutes ne sont pas légion sur le petit écran français (seules Canal + et OCS s'y sont vraiment essayées ces 15 dernières années, avec H, Blague à part, Kaboul Kitchen, ou Lazy Company), les dramédies se font encore plus rares. C'est pourquoi l'arrivée d'Irresponsable, qui flirte de plus en plus avec la dramédie au fil des épisodes, est une très bonne nouvelle. "Ce qui m’intéresse surtout, c’est de pouvoir mélanger les genres. Ce n’est pas parce qu’Irresponsable est une comédie qu’on ne peut pas se permettre de devenir sérieux à des moments clés", déclare Frédéric Rosset. "Il est simplement prudent d’y aller petit à petit, une fois les personnages bien implantés. Ça, les comédies américaines l’ont très bien compris, et on a eu pléthores d’exemples récemment, entre Master of None, You’re the Worst, ou même la fin de Rick et Morty !".

    La qualité des dramédies qui l'ont précédé, que ce soit Girls, Casual, ou Looking outre-Atlantique, ou Kaamelott en France ("une excellente exception" pour Rosset), réside bien souvent dans le talent de leurs interprètes, mais aussi et surtout dans le haut niveau de leur écriture. Et ça, Irresponsable l'a bien compris. Le tempo est impeccable ("la comédie est aussi, voire surtout, une affaire de rythme"), et les dialogues sonnent toujours justes et naturels, ce qui est encore bien trop rare à la télévision française.

    Tetra Media Fiction / La Pépinière

    Bref, Irresponsable, au terme de sa première saison de 10 épisodes, donne envie d'en voir plus. On s'attache aux personnages de Julien, Marie, et Jacques, et l'on veut savoir ce qu'il va advenir de cette famille improbable. Et fort heureusement, même si le verdict des audiences n'est pas encore tombé, Frédéric et Camille Rosset se sont déjà attelés à l'écriture de la saison 2. "Nous n’avons pas encore été officiellement renouvelé, mais il n’était pas question d’attendre pour commencer. C’est important de ne pas revenir trop tard, deux après, voire plus. Surtout que nous avons un problème supplémentaire : un des personnages est un ado, donc Théo Fernandez ne doit pas avoir le temps de trop grandir !". On espère donc que Julien restera irresponsable encore un moment !

    Irresponsable, 10x26 minutes, dès ce lundi 20 juin à 22h55 sur OCS City, au rythme de deux épisodes par semaine.

    Plongez dans l'univers "irresponsable" de Julien :

     

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