Vorace
Sorti dans la torpeur estivale et l'indifférence générale en 1999, Vorace a à peine rapporté 2 millions de dollars aux Etats-Unis. En France, le film d'Antonia Bird n'a même pas fait 25.000 entrées. Parmi les raisons expliquant l'échec cuisant du film en salle : l'incapacité du service marketing du studio à vendre justement correctement le film. Est-ce un western ? En un sens oui, mais pas que. Un authentique film d'horreur ? Clairement oui, mais ca serait trop réducteur. Un film politique ? Absolument, mais ce n'est pas suffisant pour le définir. Tout cela à la fois et plus encore ? Assurément. Vorace, une oeuvre inclassable qui brasse plusieurs genres, sans appartenir à l'un en particulier. Un casse-tête pour les services marketing de la Major, qui n'a pas su positionner et vendre le film.
En France, il n'était d'ailleurs même pas question que la Fox sorte le film en DVD, jusqu'à ce qu'une pétition de fans se charge de réclamer une sortie DVD. C'est dire à quel point le sort s'est acharné sur le film. Gorgé d'humour noir particulièrement féroce, de moments de pure terreur, de plans pour certains ahurissants (la chute dans le précipice de Guy Pearce, dont on se demande encore comment elle a pu être filmée, 17 ans avant celle de The Revenant), porté par une musique à la fois décalée et obsédante signée par le tandem Michael Nyman et Damon Albarn, Vorace bénéficie en plus d'un formidable casting : Robert Carlyle, absolument génial dans le film, Guy Pearce, Jeffrey Jones, David Arquette ou encore Neal McDonough.
Vorace, un chef-d'oeuvre, devenu culte depuis sa sortie, en très grande partie grâce au bouche à oreille dont il bénéficie. A découvrir de toute urgence si vous ne l'avez jamais vu.