L'allumette embrasée de "Lawrence d'Arabie"
Six ans avant 2001, l'Odyssée de l'espace et Kubrick, David Lean signe une scène d'anthologie née là aussi d'un raccord à la symbolique très forte. Le charismatique Lawrence d'Arabie souffle sur une allumette pour l'éteindre. Cut. Un magnifique lever de soleil se dessine dans le désert.
Un enchaînement pur de deux plans accolant l'infiniment petit (la flamme) à l'infini grand (la lumière du soleil), là pour souligner la mégalomanie du personnage, persuadé d'être un démiurge, un surhomme capable de dépasser les autres et sa propre condition, par la négation de sa souffrance et l'accomplissement de miracles.
Quand un sublime raccord raconte un homme :