Le retour dans le passé de "Citizen Kane"
Difficile de citer un seul plan de ce chef d'oeuvre absolu du cinéma, incontournable sujet des cours d'analyse de l'image. Et pourtant. Parmi les séquences virtuoses (l'ouverture notamment) et les raccords les plus judicieux de Citizen Kane, on a choisi de retenir le moment du film qui met en scène pour la première fois un flash back : celui où Orson Welles dévoile l'enfance de son héros à la faveur d'un fondu au blanc permettant de surimprimer de la neige sur la lettre du narrateur.
Aussi impressionnnant que difficile à réaliser en tenant compte du décor, le célèbre travelling arrière qui suit, laisse peu à peu Charles en arrière plan, faisant apparaître en amorce sa mère puis la maison et les tractations qui s'y jouent. Une mise en scène au cordeau (il faut que le chariot évite la table située dans le champ) pleine de sens, qui après avoir déplacé le point de vue à l'intérieur de la maison familiale, oppose l'univers libre de l'enfant à celui rigide des adultes, figé car sous contrainte. Le surcadrage du petit garçon (par la fenêtre puis par le cadre lui-même) signale judicieusement son progressif emprisonnement.
Du grand grand art à apprécier ici :
Puis à analyser puis précisément là (dès la 7e minute) :