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    Cannes 2016 : Ma Loute de Bruno Dumont, "burlesque" et "grinçant"
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    De retour en Compétition, Bruno Dumont présente "Ma Loute", une comédie burlesque et déjantée portée par le vent du Nord, ainsi que par les talents de Fabrice Luchini et de Juliette Binoche...

    En bref

    De quoi ça parle ?

    Eté 1910, Baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L'improbable inspecteur Machin et son sagace Malfoy (mal)mènent l'enquête. Ils se retrouvent bien malgré eux, au cœur d'une étrange et dévorante histoire d'amour entre Ma Loute, fils ainé d'une famille de pêcheurs aux mœurs bien particulières et Billie de la famille Van Peteghem, riches bourgeois lillois décadents.

    Bruno Dumont et Cannes

    Bruno Dumont est un grand habitué du festival. Son premier long métrage La Vie de Jésus avait déjà reçu une Caméra d'Or - Mention Spéciale en 1997. Deux ans plus tard, son Humanité est couronnée d'un Grand Prix du Jury, ainsi que de deux Prix d'interprétation pour Emmanuel Schotte et Séverine Caneele. En 2006, c'est au tour de Flandres de recevoir le Grand Prix du Jury. Par la suite, Dumont (qui a lui-même présidé le jury Caméra d'Or en 2008) présente deux autres films dans les sélections parallèles, Hors Satan dans la section Un Certain Regard (2011), et P'tit Quinquin à la Quinzaine des réalisateurs (2014). Cette année, Ma Loute marque son grand retour en Compétition.

    Les bonnes raisons de voir le film selon la Rédac'

    • Parce qu'une comédie en Compétition à Cannes, c'est trop rare pour ne pas en profiter.
    • Pour des moments de burlesque complètement fous qu'on était très loin d'imaginer dans un film de Bruno Dumont.
    • Pour une Juliette Binoche plus déjantée que jamais, dont le jeu constamment exacerbé parvient grâce à un humour dosé, à toujours faire rire sans jamais fatiguer.
    • Pour Fabrice Luchini, évidemment, dont la transformation physique et vocale, doublée d'un talent d'acteur qui n'est plus à prouver, lui permet d'explorer un registre auquel il ne nous avait pas habitués. 
    • Pour tout le reste du casting : une ribambelle de personnages plus fous les uns que les autres. Mention spéciale à l'inspecteur Machin et à son encombrante bedaine, inépuisable source de gags visuels. 

    Revue de tweets

    La revue de presse

    Isabelle Regnier / Le Monde : "Dans cette grosse marmite où le mélo le dispute au burlesque, le gore au polar, la majesté des paysages au grotesque des personnages, la mécanique se grippe un peu parfois, mais comme pour tout protocole expérimental, cela fait partie du jeu." Lire la critique complète

    Aurélien Allin / Cinemateaser : "Mais le pire n’est pas tant dans cette absence d’incarnation du récit ou dans cette sensation de bégaiement d’une formule. Le pire étant simplement que Ma Loute est une comédie profondément ratée. Quoi de plus insupportable et vain que de voir des acteurs vedettes jouer à essayer d’être drôles ?" Lire la critique complète

    Éric Moreault / La Presse : "La comédie déjantée de Bruno Dumont fait mouche grâce à des performances foldingues de la grande Juliette Binoche et de l’excentrique Fabrice Luchini." Lire la critique complète

    Peter Debruge / Variety : "Luchini et Binoche sont totalement dévoués à leurs personnages cartoonesques, et même si cela fait sens de faire interpréter ces bourgeois par des stars, il est presque douloureux de voir ces comédiens se débattre pour être aussi excentriques que les autres acteurs non professionnels." Lire la critique complète

    Peter Bradshaw / The Guardian : "Ma Loute est un film fascinant, cinématographiquement extravagant et minutieux, mais peut-être un peu trop long. La précédente oeuvre de Dumont, P'Tit Quinquin, fonctionnait paradoxalement mieux avec son format de mini-série, avec ses épisodes surréalistes, ses déviations et ses culs de sac, qui permettaient de tout explorer. Peut-être aussi que la comédie est trop forcée tout comme la violence et le mystère de L'humanité à l'époque, en 1999." Lire la critique complète

    La conférence de presse

    Ci-dessous quelques extraits de la conférence de presse de l'équipe du film organisée ce vendredi 13 mai...

    Bruno Dumont : "Je peux joindre une violence et une pirouette. Et je suis très surpris de la coexistence des deux. On accepte alors beaucoup mieux la violence, y compris le cannibalisme. On peut faire faire passer des choses drôles à travers le comique. C’est à notre image : on est des salauds et des saints, des crétins et des génies."

    Fabrice Luchini : "Faut pas essayer de comprendre avec Dumont. C’est une belle expérience. C’est lui qui fabrique à travers toi ce qu’il veut voir. Il ne faut pas avoir peur d’être dans un truc qui pourrait être très mauvais. Il ne chercher pas la justesse du silence, de la psychologie. Il aime une outrance."

    Jean-Pierre Vincent : "Quelle est la vérité de l’outrance ? Le risque est d’oser, d’y aller et en même temps d’essayer d’être vrai. On en peut le savoir que grâce à Bruno Dumont."

    Juliette Binoche : "Bruno a une façon d’être là, de regarder, de dire ce qu’il pense. Il a une façon d’être qui me calme d’une certaine façon. Avant le tournage de Ma Loute, il avait peur d’aller aussi loin dans le comique aussi loin, surtout après le dramatique extrême de Camille Claudel, 1915."

    Valéria Bruni-Tedeschi : "On devait se battre contre un savoir-faire de comédien. Je trouve ça très précieux un metteur scène qui demande à "ne pas faire". Cela a été contraignant et douloureux mais merveilleux."

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