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    Des Cowboys à Nocturama : Finnegan Oldfield, portrait d'un jeune acteur
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    A l'affiche ce mercredi de Nocturama de Bertrand Bonello, rencontre avec Finnegan Oldfield. Le comédien s'est notamment distingué dans Les Cowboys de Thomas Bidegain et Bang Gang d'Eva Husson. Il sera prochainement à l'affiche de Réparer les vivants.

    Pathé Distribution

    Après Les Cowboys de Thomas Bidegain sorti en 2015, et Bang Gang d'Eva Husson, sorti début 2016, Finnegan Oldfield est l'affiche depuis mercredi de Nocturama, le nouveau long métrage de Bertrand Bonello. Il sera cet automne à l'affiche de Une vie de Stéphane Brizé (adapté de Maupassant) et Réparer les vivants de Katell Quillévéré (adapté du livre de Maylis de Kérangal). Il a tourné cet été dans une autre adaptation de roman, celle d'Eddy Bellegueule d'Edouard Louis : Marvin, avec Isabelle Huppert, mis en scène par Anne Fontaine.

    AlloCiné : Quel est ton premier souvenir marquant de spectateur ?

    Finnegan Oldfield : Honnêtement, il y en trois qui sont vraiment représentatifs de ma jeunesse : Le bon, la brute et le truand, Orange Mécanique et Les Affranchis. Ce sont mes trois gros classiques. Pour moi, ce sont des chefs d'oeuvres qui sont restés ancrés, que je regardais avec mon meilleur ami et qui ont été des grosses références pour nous.

    Te souviens-tu du premier film que tu as vu au cinéma ?

    L'un des  plus marquants, c'était Mars Attacks. J'étais avec mes parents, je devais avoir 8 ans, j'ai flippé à mort. On s'est tiré de la salle. J'ai pleuré et compagnie. Après, je me rappelle qu'ils avaient réédité les Star Wars en version restaurée. Ce serait plutôt Star Wars mon premier souvenir le plus marquant au cinéma.

    Comment tout a commencé pour toi ? Est-ce que c'était un casting sauvage?

    C'est plus ou moins un casting sauvage. En fait, je suis allé chercher ma soeur au Conservatoire des Amandiers dans le XXe et il y avait une affichette sur un mur : "recherche enfant pour court métrage de 10 à 13 ans". J'ai passé le casting. C'était avec une réalisatrice qui s'appelle Blandine Lenoir pour un court métrage qui s'appelle Pas de pitié. Dès le casting, ça roulait bien. Je me rappelle de tout.

    Je n'avais que 10 ans, et trois ans après, une autre directrice de casting m'a rappelé. Je n'ai pas été pris, mais elle m'a recommandé un agent, et donc à 13 ans, j'ai trouvé un agent avec qui je suis resté pendant longtemps.

    Un extrait du court métrage Pas de pitié de Blandine Lenoir :

    Pas de pitié from Blandine Lenoir on Vimeo.

    Tu as continué tes études à côté ?

    J’ai été déscolarisé assez tôt, en quatrième, à 15 ans.

    Pour te consacrer à plein temps à… 

    Il y avait un petit peu de ça. J’étais aussi un peu éjecté du système scolaire. Ce n’était pas fait pour moi et je pense que j’avais déjà goûté un peu au métier. Je savais que c’est ce que je voulais faire de ma vie. J’avais déjà eu un rôle principal dans un téléfilm de Gérard Mordillat. C’était super, c’était une expérience incroyable. J’ai vraiment compris à ce moment là que j’étais prêt à tout pour faire ça. Passer mon bac et compagnie, ce n’était pas la meilleure solution. Je n’étais pas fait pour ça.

    On sent que tu es quelqu’un de très posé. Comment es-tu conseillé ?

    C’est la chance que j’ai, c’est que je suis très bien entouré. Mes parents, même si ça n’a pas été évident, m’ont énormément soutenu. J’ai une famille, des frères et sœurs, des amis très proches. Ils m’ont réellement aidé à garde le cap, la tête sur les épaules. J’ai aussi une coach qui est super, avec qui je travaille, qui m’entraine à jouer la comédie, qui s’appelle Karine Nuris, qui est de très bons conseils, qui me fait réaliser qu’il faut continuer à travailler. Que rien n’est acquis, que tout peut s’effondrer à un moment ou un autre, il faut être conscient de ça. Ne pas se retrancher dans les facilités qu’on a en terme de travail, de jeu, et compagnie. Elle m’aide beaucoup à aller dans d’autres directions, dans des trucs un peu moins faciles. C’est vers ça que j’ai envie de me tourner, des rôles qui sont loin de moi. C’est super, en ce moment, ça marche bien, je suis très content.

    Les Cowboys justement, est-ce un rôle très loin de toi ? 

    Pas tant que ça. Même si, en voyant la fin du film, je suis relativement heureux car je ne me reconnais plus. C’est peut être un des premiers films où je m’oublie dans l’histoire. Le personnage de Kid a certains aspects de ma personnalité. Comme tout le monde, j’ai plein de facettes.

    Pathé Distribution

    De se voir à l’écran, qu’est-ce que ça fait ?

    C’était pour ce premier court métrage, Pas de pitié. C’était assez bizarre. Ensuite, ça pourrait sembler arrogant, mais j’ai toujours pris du plaisir de me voir, voir mon travail, ce que ça donne. Les tournages sont toujours des bons souvenirs. Même si c’est difficile, qu’on se juge un peu, c’est toujours un plaisir. Je trouve que c’est essentiel d’arriver à se regarder.

    Est-ce que tu as des amis comédiens de ta génération ?

    Un de mes meilleurs amis s’appelle Laurent Delbecque. Je ne l’ai pas rencontré sur un film, je l’ai rencontré sur un casting, mais le hasard a fait qu’on s’est retrouvé plus tard. Il y a des gens qu’on rencontre ensuite sur les tournages : Swann Arlaud, Pierre Lottin… Plein de mecs super.

    Y a-t-il des comédiens d’autres générations dont le travail t’inspire ?

    J’ai toujours été très fan du cinéma anglais. Les premiers qui me viennent en tête sont Tim Roth, Gary Oldman… J’ai découvert le cinéma anglais d’Alan Clarke. Malcolm McDowell dans Orange Mécanique, je l’ai trouvé incroyable. De Niro. Ca paraît peut être cliché, mais ce sont mes figures.

    Wild Bunch Distribution

    Est-ce que la musique peut t’inspirer dans ton travail ?

    Je le faisais à l’époque. Là j’ai arrêté depuis un petit moment. J’ai l’impression d’avoir besoin d’aller plus avec l’équipe. Je suis un très grand fan de reggae, des années 60 aux années 90. Mon père travaillait en Jamaique et organisait les premiers sound system à Paris. J’ai une grosse collection de vinyles. C’est un de mes passe-temps.

    Passer derrière la caméra, une tentation ?

    Bien sûr ! J’avais deux rêves. C’est être anglais et vivre en Angleterre (Finnegan Oldfied est né d’un père britannique et d’une mère française, Ndlr.) et l’autre, ce serait de réaliser un film. L’écrire et le réaliser. J’aimerais vraiment le faire, mais je ne sais pas si c’est pour demain la veille.

    La bande-annonce de Nocturama, de Bertrand Bonello :

    Propos recueillis par Brigitte Baronnet lors de la soirée des Révélations César 2016 

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