De quoi ça parle ?
Le cabinet Lebowitz est bouleversé par la mort soudaine de l’un de ses fondateurs, Simon. Paule Lebowitz, brillante avocate de 50 ans et ex-femme de ce dernier, apprend qu’il venait de se remarier avec Irène, une jeune associée qu’elle a elle-même recruté. Complétement chamboulée par ces derniers événements, Paule veut redonner du sens à son existence. Elle laisse tomber les affaires financières pour défendre des causes plus humaines. Warnier, troisième cavalier du cabinet, se retrouve entre les deux femmes et tente tant bien que mal, en l’honneur de son ami Simon et de leur bureau, de concilier ces rivales de taille.
Lebowitz contre les clichés des séries judiciaires
France 2 s’apprête à diffuser la première saison d’une nouvelle fiction centrée sur le monde des avocats. Ce choix est pleinement assumé comme nous confie l’un des créateurs Laurent Burtin. L’auteur, qui a signé plus de 100 épisodes dans cette catégorie, exprime son besoin de se réinventer et surtout de se faire plaisir. Dans cette production, il n’y a pas de mises en scène avec des policiers-scientifiques lancés dans des investigations démesurées, pas de chasse au truand coûte que coûte. D’ailleurs, l’identité du criminel est très vite révélée. Les séquences de recherches sont pour ainsi dire sabordées et tournées au comique avec le couple Nadia-David. L’important se trouve autre part. Tout l’intérêt de l’œuvre réside dans le portrait de la justice d’aujourd’hui qui nous est dressé.
Laurent souligne l’aspect humain mis en avant et la réalité que vivent les gens ordinaires, les coups durs avec lesquels ils doivent apprendre à vivre. En pied de nez à certains des stéréotypes, Paule Lebowitz, grande avocate et femme d’affaires qui a été initialement pensée en homme, mais qui finalement, révèle toute la profondeur du rôle dans sa version féminine avec Clémentine Célarié, laquelle n’a rien à envier à la gent masculine. Les comédiens saluent au passage l’écriture dûment calibrée, celle ‘’d’une partition riche au niveau des personnages gâtés par les scénaristes’’ comme le dit Nicolas Grandhomme (alias David Moncey à l'écran). Le tournage en deux temps a également permis de retravailler les dialogues pour un accord parfait en fonction des interprètes.
Eloge de la singularité
Clémentine l’a clairement affirmé : ‘’ Ce que j’ai aimé dans cette série, c’est qu’elle célèbre des choses que l’on honore rarement : l’inconfort, le risque, la maturité, l’épreuve.’’ Il est vrai que Paule Lebowitz perd tout à cause d’une femme de 20 ans sa cadette, et ‘’c’est humain ; ça a un sens’’, souligne la comédienne. Paule n’est pas la quinqua victime de son âge. Bien au contraire, elle en jouit à l’instar de son interprète. ‘’On s’en fout de l’âge, vive l’âge !’’. Pour elle, ‘’ce rôle est magnifique’’. Il exprime une certaine liberté et transgresse les aprioris aussi bien qu’il insuffle une quête de sens. ’Réagir est nécessaire pour ne pas vieillir’’. La ténor du barreau est elle aussi en réaction, par rapport à sa vie privée, son ancienne vie professionnelle axée sur des cas financiers, ou encore face aux nouvelles affaires qu’elle défend et au système judiciaire en général.
Et si l’actrice ne voulait pas faire de série à l’origine, elle a été touchée par le scénario et par cette femme pleine d’énergie qui lui ressemble. Ce format l’a d’ailleurs agréablement surprise : ‘’Je suis heureuse de l’avoir fait. J’ai découvert que tourner pendant 6 mois avec une même troupe, un même personnage qui vit plein de situations différentes, c’est quelque chose de très vivant et pas conventionnel du tout. C’est un coup de foudre’’.
Michel Jonasz témoigne de la qualité de cette œuvre, moderne et riche, qui a été un vrai apprentissage et lui a permis de travailler en profondeur son rôle. Et on aurait pu s’attendre à ce que ce soit lui qui pousse la chansonnette pour l’occasion, mais ce n’est autre que Clémentine qui s’est prêtée à l’exercice. Métamorphosée en chanteuse, elle fredonne la bande son du générique. Ainsi, le titre "Tout l’amour que j’ai pour toi", a été adapté pour les besoins de la série (qui a d’ailleurs failli porter son nom), dans une version plus lente et chaloupée.
Une affaire de famille
L’une des dimensions soulignées à plusieurs reprises par l'équipe est l’aspect collectif et les rencontres émanant de cette production, entre les acteurs, les scénaristes, les costumiers, etc. Michel Jonasz, figure paternelle dans la série, atteste également de cette alchimie : ‘’on s’est trouvés et on a tout de suite senti un lien comme un esprit de famille entre nous et entre ces personnages attachants’’.
Les créateurs de Lebowitz contre Lebowitz qualifient de troupe le casting de la série. Un choix de distribution en harmonie donc, avec Clémentine Célarié, Cécile Rebboah, Nicolas Grandhomme, Caroline Anglade et Michel Jonasz. Si ces acteurs n’avaient jamais joué ensemble, la magie a très vite opéré. La famille s'est s’agrandie, puisque Caroline Anglade, enceinte à l’écran, l’était en fait réellement sur le tournage. La jeune femme est entre temps devenue maman. La série, son autre bébé, séduira-t-elle le public ? Pour en avoir le coeur net, le duel des Lebowitz contre Lebowitz débute ce mercredi 2 mars à 20h55 sur France 2. Le rendez-vous est pris !