La saga Hunger Games
Lorsque paraît en 2008 Hunger Games, le premier tome de la trilogie écrite par Suzanne Collins (L’Embrasement et La Révolte suivront en 2009 et 2010), personne ne peut s’attendre au succès planétaire que va connaître cette série de romans. Et pourtant, vendus à plus de 27 millions d’exemplaires, ils vont créer une nouvelle tendance dans la littérature pour adolescents (ou jeunes adultes) : la science-fiction dystopique, sorte de contre-utopie dans laquelle la société empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Ainsi Hunger Games a ouvert la voie, et suivront notamment Divergente ou Le Labyrinthe, également adaptés au cinéma.
Si les films (le premier a été réalisé par Gary Ross et les trois autres – le dernier tome ayant été divisé en deux parties – par Francis Lawrence) sont, de l’avis quasi général, si réussis c’est parce qu’ils parviennent à renforcer l’impact dramatique et émotionnel des romans par une identité visuelle de tous les instants. Dès le premier film, les disparités sociales entre le District 12, d’où est originaire Katniss, et le Capitole sont par exemple clairement énoncées par la façon dont sont habillés les personnages. Et puis, il y a le sujet même des romans : des adolescents s’affrontant lors des Jeux de la Faim ("Hunger Games"), dans une arène naturelle, et devant s’entre-tuer jusqu’au dernier survivant, tandis que des caméras révèlent ce morbide spectacle aux yeux de tous.
Une réflexion sur les horreurs de la guerre et sur la façon dont la télévision a tendance à nous rendre insensibles à la souffrance humaine, qui prend d’autant plus tout son sens une fois mise en image. Si la réalisation de Ross puis de Lawrence font de la saga Hunger Games un grand spectacle esthétique et intelligent, le casting est également pour beaucoup dans la réussite de ces adaptations. Jennifer Lawrence, bien que clairement pas le premier choix des fans des romans, a su prouver en quatre films qu’elle était une parfaite Katniss Everdeen, mélange de force et de fragilité. Quant à Josh Hutcherson, il fait probablement de Peeta le personnage le plus touchant des films.
Si le deuxième volet, Hunger Games : L’Embrasement, est considéré comme le film le plus réussi de la saga (à juste titre), les deux derniers, La Révolte : Partie 1 et Partie 2 perdent un peu de la superbe de leurs prédécesseurs, probablement parce qu’ils sont privés des Jeux de la Faim au profit d’une intrigue à base de rébellion contre l’ordre établi, que l’on retrouve également dans Divergente ou Le Labyrinthe, sortis au même moment au cinéma. Mais c’est en soi un reproche qui est plus à faire aux livres qu’aux films, qui restent fidèles au matériau de base. Et quoi qu’il en soit, la saga Hunger Games a incontestablement sa place au sommet de la liste des meilleures adaptations de romans pour ados.
La bande-annonce de Hunger Games - La Révolte : Partie 2 :