Allociné : Quel a été votre inspiration pour créer le personnage de Jessica Jones ?
Michael Gaydos : En réalité je me suis inspiré de Brian Michael Bendis, c’est lui qui a eu les idées. Il est doué pour créer des personnages féminins et l’avait déjà fait auparavant. Quand Marvel l’a approché, ils avaient dans l’idée de créer une super-héroïne qui était aussi détective privée. Ils voulaient quelque chose de réaliste, humain.
Quel a été le processus de création ?
Brian m’a donné des directions, notamment en ce qui concerne le ton et la couleur de ses cheveux (rires). Pour créer le personnage de Jessica Jones je me suis inspiré de mon ex-femme. C’était mon modèle vivant !
L’écriture d’Alias est plus sombre et moins adapté aux jeunes audiences. Cela vous a-t-il donné plus de liberté au niveau des dessins ?
Le fait que le format soit différent nous a donné plus de liberté en effet. Nous avons pu faire fi de certaines restrictions. Les comics Jessica Jones sont interdits au moins de 17 ans aux Etats-Unis et à l'époque c’était une nouveauté chez Marvel.
Nous avons pu ajouter du sexe notamment, mais pas trop. La seule fois où ils m’ont demandé de refaire mon travail est quand nous apercevions le dos de Jessica Jones. En fait les scènes de sexe ne sont que sous-entendues. Aux lecteurs de combler le vide avec leur imagination !
Carolina Frusca
Zebediah Kilgrave, l’Homme Pourpre, est le grand ennemi de Jessica Jones dans la série et dans les comics. Quel a été son traitement ?
Zebediah Kilgrave existait déjà dans l’univers Marvel avec Jessica Jones. Mais Brian en a fait quelque chose de totalement différent, il est beaucoup plus sombre. On s’est amusés avec ce personnage, pour en faire un ennemi à la hauteur de notre super-héroïne. Vous savez, Kilgrave ne fait pas partie des méchants les plus connus de Marvel. Mais grâce au jeu de David Tennant dans la série, il est devenu l’un des plus terrifiants de la MCU (Marvel Cinematic Universe).
Avez-vous pu voir les épisodes de Jessica Jones ?
J’ai pu voir le premier épisode, au Comic Con de New York. D’ailleurs, je ne m’attendais pas à voir 3000 à 4000 personnes à ce panel. Ils m’ont fait assoir tout devant, et j’ai pu voir le casting. J’ai été époustouflé par le pilote, notamment la prestation de Krysten Ritter. Elle est géniale dans ce rôle, elle a compris la personnalité de Jessica Jones. J’ai pu lui parler après la conférence, elle m’a demandé ce que j’avais pensé de sa prestation.
Carolina Frusca
On dit que la série est très fidèle aux comics ...
Oui. C’est intéressant car ils ont pris certains passages du comics, certains de mes dessins. Comme celui où Jessica Jones fait passer un homme à travers sa porte. Autre exemple : le tableau que l’on voit dans la chambre de la jeune femme est exactement le même que celui des comics. Ce sont des petites choses à chaque fois. C’est très flatteur mais aussi très bizarre pour moi. Mes créations prennent vie. Toute cette expérience a été incroyable. C’est bien pour ça que je ne crois pas pouvoir survivre au binge watching qui m’attend ce 20 novembre !
Comment s’est déroulée l’appropriation par Netflix ? Avez-vous été consulté ?
Je n’ai pas été consulté mais je sais que Brian l’a été. Ils ont beaucoup échangé sur le sujet dès que le projet a été lancé. Il m’a d’ailleurs dit avoir été étonné de la série, qui est vraiment restée proche du comics d’origine. Ce qui est génial. Evidemment il y aura des différences mais c’est tant mieux. J’ai hâte de voir le résultat.
Carolina Frusca
La saison 1 de Jessica Jones est à découvrir sur Netflix dès le 20 novembre.
