Dans le long métrage The Walk - Rêver plus haut, en salles le 28 octobre prochain, l'acteur Joseph Gordon-Levitt incarne le funambule Philippe Petit, célèbre pour avoir rejoint les tours du World Trade Center sur un fil en 1974. Quelles étaient les sensations du Français au moment de relever ce pari insensé ?
AlloCiné a eu le privilège de ressentir une partie de ce vertige fou avec l'expérience "Can You Walk the Walk ?", lancée parallèlement à la sortie du film de Robert Zemeckis. Le casque VR pour PlayStation 4 sur la tête, vous vivez une expérience de réalité virtuelle impressionnante, immersive, comme vous pouvez le découvrir dans notre reportage. Une expérience à vivre (bien) accompagné par un spécialiste, à qui nous avons posé quelques questions.
AlloCiné : Première question, assez basique : comment ça marche ?
Jake Schwartz (Create Beyond) : C’est un dispositif basé sur la technologie de la PS4, qui fonctionne avec VR, le casque de réalité virtuelle de Sony. La réalité virtuelle est un marché en plein développement. Beaucoup de gens travaillent sur le sujet et essayent de définir la meilleure manière de l’aborder. La sortie de The Walk - Rêver plus haut était une opportunité parfaite pour présenter aux spectateurs une expérience immersive autour du long métrage. Le casque VR nous sert à suivre les mouvements de la tête pour vous immerger dans cet univers, et la caméra Play de Sony est utilisée pour suivre les mouvements de votre corps et vous donner la sensation que vous marchez sur un câble. C’est une expérience qui fonctionne aussi bien avant qu’après avoir vu le film, selon nous. Et qui vous offre le même ressenti que le personnage principal. Au début de l’expérience, vous restez immobile. On appelle ça "la poussée". La caméra vous propulse automatiquement dans la séquence. Mais à partir de là, tout dépend de vous. Si vous ne bougez pas, ça ne bouge pas. Si vous avancez, la vitesse s’adapte à vos pas.
Comment expliquez-vous que l’expérience fonctionne autant ? On a le vertige alors qu’on sait que nous sommes en sécurité…
Tant que vous n’avez pas fait vous-même l’expérience, vous ne pouvez pas croire que les gens puissent avoir le vertige. Mais une fois que vous coiffez le casque, que vous vous retrouvez propulsé là-haut et que la vue et le son s’adaptent à vos mouvements, votre cerveau croit que vous êtes vraiment dans cette réalité. Vous savez au fond de vous que vous êtes en sécurité dans une pièce, mais votre cerveau vous croit à 400 mètres de hauteur.
Joseph Gordon-Levitt sur le fil...
Vous avez pensé à prévoir…une chute ?
(Rires) Au départ, nous avons effectivement pensé à prévoir une chute depuis le câble ! Mais pour le bien-être des utilisateurs, nous y avons renoncé et personne ne peut virtuellement tomber. Mais nous sommes vraiment intéressés pour repousser les limites de cette expérience à l’avenir, et laisser de plus en plus de liberté pour immerger l’utilisateur toujours plus dans ces univers.
Comment les gens réagissent-ils ? Avez-vous droit à des pleurs ? Des vomissements ?
Personne n’est malade, non ! (Rires) Mais il y a une grande variété de réactions. 15 à 20% des gens ne parviennent pas à faire le premier pas sur le câble, par exemple. Quelques personnes ont pleuré, mais la plupart du temps c’est sous le coup d’une intense exaltation après l’immersion. Pour la plupart des gens, c’est une expérience géniale, que personne ne regrette. D’autant qu’au moindre signe d’inconfort ou de peur, on est là et on vous ramène à la vraie réalité.
Justement, vous accompagnez l’utilisateur tout au long de l’expérience, pour garantir sa sécurité. Mais à terme, comment la sécurité sera-t-elle assurée quand ce type de dispositif sera vendu aux particuliers ?
C’est une vraie question et l’un de nos principaux sujets : la sécurité. Dans le cadre de cette expérience, j’accompagne l’utilisateur tout au long du parcours pour éviter une perte d’équilibre ou une chute. Trouver l’équilibre entre l’expérience immersive et la sécurité est très délicat à définir. Quand l’expérience se fait en position assise et stationnaire, il n’y a aucun souci. Si on ajoute du mouvement, c’est beaucoup plus complexe.
Propos recueillis par Yoann Sardet
Joseph Gordon-Levitt funambule... et français !