Après la journée d'expériences de lundi, une bonne dose de rock'n'roll est venue faire bouger les planches et le Festival avec, au programme, un groupe de punks et une superstar qui prouve qu'elle en a encore sous le coude.
Le film
Danny Collins de Dan Fogelman - Avec Al Pacino, Jennifer Garner… - Sortie prochaine
Peu après les punks de Green Room (voir plus bas), c'est Al Pacino qui a conclu cette journée rock'n'roll avec Danny Collins. Dans cette comédie signée Dan Fogelman, créateur de Galavant et scénariste de Raiponce, la star incarne un chanteur fatigué de cabotiner sur scène avec les mêmes titres. Toute ressemblance avec la carrière récente de l'acteur est, bien évidemment, tout sauf une coïncidence.
"Tiré d'une histoire à peu près vraie" (celle d'un chanteur qui découvre une lettre que lui a écrite John Lennon 40 ans auparavant) comme nous l'explique le carton d'ouverture, le film bascule dans les bons sentiments lorsque le personnage veut renouer des liens avec son fils, mais il le fait bien avec un casting impeccable, comme en témoigne la très belle scène finale. Reste maintenant à croiser les doigts pour que ce feel-good movie sorte dans nos salles.
Etaient également présentés
Dixieland (Compétition) - Un premier long métrage attendait les festivaliers en ce mardi matin : Dixieland, signé Hank Bedford, producteur de Foxcatcher. Soit l'histoire d'un jeune homme que son passé violent a vite fait de rattraper à sa sortie de prison, dans le Sud des Etats-Unis, avec une mise en scène qui rappelle beaucoup Terrence Malick.
Green Room (Compétition) - 2 ans après Blue Ruin, Jeremy Saulnier revient en Compétition mais change de couleur, avec Green Room. Le cinéaste n'a cependant pas évacué la violence et le sang de son cinéma, comme il nous le prouve avec l'histoire de ce groupe punk témoin d'un meurtre et pris au piège d'une bande de néo-nazis emmenée par Patrick Stewart. Avec ce point de départ, le réalisateur aurait pu sombrer dans le grand n'importe quoi mais fait les choses très (trop ?) sérieusement, en prenant bien le temps d'installer la situation et la tension, avant l'explosion de violence. Après la justice, il ausculte cette fois-ci le thème de la survie pour un résultat plaisant et solide, à défaut d'être complètement imprévisible.
Au micro
Après avoir secoué la journée de lundi, et à quelques heures de son départ pour l'Etrange Festival à Paris, Sean Baker s'installe à notre micro pour évoquer Tangerine, son 5ème long métrage (mais le 1er à avoir droit à une sortie française, le 30 décembre prochain). Un OVNI entièrement tourné à l'aide d'un iPhone 5, pendant 23 jours, ce qui s'est révélé moins compliqué qu'on ne pourrait l'imaginer : "Nous avions des journées de tournage de 8 heures, à l'européenne, donc nous étions détendus", explique-t-il.
"Et pour être honnête, ça n'a pas vraiment été difficile. C'était même plutôt facile. Il y a bien sûr eu beaucoup de travail en post-production, mais le flux de travail n'était pas trop élevé. Et les acteurs étaient détendus sur le plateau à cause des téléphones avec lesquels nous filmions. Il n'y avait rien d'intimidant, nous pouvions capturer une vraie ambiance de rue sans avoir à faire d'annonces, puisque les gens ont pensé que nous faisions une vidéo amateur."
Nous avons enregistré le son comme Spielberg le fait
Le choix de ce format a pourtant été à l'origine d'un dilemme : "Je suis un cinéphile, qui aime le celluloïd et la pellicule, et ça me rend triste de savoir que tout ceci est en train de disparaître car je n'aime pas vraiment le cinéma numérique que je critique ouvertement", précise Sean Baker. "Dans le même temps, des appareils tels que ce téléphone existent car des cinéastes tels que moi ne peuvent pas se payer autre chose. Il faut donc adopter ce que l'on peut avoir et en tirer le meilleur. Par le passé, les cinéastes indépendants devaient tourner en Super 16 car ils n'avaient pas le choix. Là c'est pareil : si tu n'as pas d'argent pour faire un film, tu dois trouver un autre moyen."
Le réalisateur a toutefois travaillé le son de manière classique : "Un article est récemment paru sur notre page Facebook pour expliquer en détails de quelle façon mes ingénieurs du son ont travaillé. Les acteurs étaient équipés d'un micro parfois, nous avions aussi une perche et des outils de professionnels, et nous avons tout mêlé en post-production. Nous avons enregistré le son comme Spielberg le fait."
La musique
Choisir entre Green Room et Danny Collins n'était pas évident, mais le second l'a emporté pour son utilisation judicieuse de chansons de John Lennon dans sa bande-originale. "Working Class Hero" est d'ailleurs la première, et colle parfaitement avec la solitude ressentie par le personnage dans sa grande maison, au retour d'un concert.
Ça tweete sur les planches
Monsieur Bricolage
Choc des cultures
Les paris sont ouverts
Du rock jusqu'au bout
Alors que le Festival est entré dans sa 2ème moitié, rendez-vous demain pour une journée où les femmes seront à l'honneur, de Zoe Cassavetes à Elizabeth Olsen, en passant par Janis Joplin et le documentaire qui lui est consacré.