La série Panthers, avec Tahar Rahim (et la musique de David Bowie), arrive ce soir sur Canal+. Nouvelle création originale de la chaîne, la série très ambitieuse déploie un univers sombre et mélancolique sur fond de grand banditisme international.

Les "Panthers" de Canal+ arrivent ce soir. Dans cette nouvelle création de Jack Thorne (Glue, This is England...), inspirée de l'histoire vraie des Pink Panthers, il est question de grand banditisme à l'international, avec notamment une grande scène de braquage en ouverture du premier épisode.

Réalisée par Johan Renck, connu notamment pour avoir signé des clips pour des stars internationales comme Lady Gaga, Britney Spears et Madonna, la série à la production ambitieuse déploie un univers sombre et mélancolique

A l'occasion de la présentation de Panthers à Paris en présence de l'équipe, à laquelle AlloCiné a assisté, Johan Renck a souligné sa fascination, "depuis son enfance", pour "tout ce qui est sombre". "La mélancolie a toujours été mon émotion préférée, poursuit-il, et à vrai dire, cette série est sur la mélancolie. Dans une certaine mesure, c’est aussi une série sur la culpabilité. Plus on avance dans la série, plus on découvre l’importance du passé."

Tahar Rahim : "En voulant faire le bien, il va tout détruire"

"Mon personnage est quelqu’un qui veut se racheter, qui essaye de réparer des erreurs du passé, complète Tahar Rahim, l'un des personnages principaux de cette série au casting international. Plus il va essayer de faire le bien, plus sa nature d’homme égoiste, d’homme obsessionnel va prendre le dessus. Marseille agit comme un poison sur lui. Et en voulant faire le bien, il va tout détruire. C’est bien ça sa tragédie. En voulant regagner une place au sein de sa famille aussi, qu’il avait perdu".

"Mon personnage et celui de Tahar se ressemblent, poursuit Goran Bogdan. Mon personnage est affecté par sa propre histoire et son propre pays. Tous les deux essayent d’être meilleurs, faire le bien à leur façon".

Samantha Morton explique avoir été séduite par la rareté de son personnage : "Je trouve que c’est un personnage comme il y en a peu pour les femmes, pas seulement parce que c’est quelqu’un de fort, mais parce qu’elle est pleine de contradictions. J’ai trouvé ça intrigant, également parce que je suis attirée par la tragédie." Et John Hurt d'ajouter : "Ce qui est attirant avec Tom, c’est qu’aucune scène ne se ressemble. C’était fascinant à jouer."

Johan Renck : "Ce n'est pas de la télévision. On a tourné les épisodes comme un "'big ass' movie"

Création originale ambitieuse, coproduite par Canal+, Sky Atlantic, Haut et Court TV et Warp Films, le budget de la série est "autour de 20 millions" selon les indications de Caroline Benjo (Haut et Court TV).

Interrogé sur sa façon d'appréhender le travail pour la télévision, Johan Renck, qui a notamment réalisé des épisodes pour Breaking Bad, Vikings, Bates Motel ou encore Bloodline, a insisté sur les conditions exceptionnelles de production de la série. Chaque épisode a été tourné en environ 20 jours, soit 120 jours de tournage. "Ce n’est pas de la télévision, lance-til. On a tourné les épisodes comme un film « big ass », sourit-il. Dans ces conditions, c’est vraiment super de bosser en télé car c’est comme si nous faisions un film."

Et d'ajouter : "J’ai beaucoup travaillé pour la télévision américaine et c’est horrible, vraiment ! Ce n’est pas une façon de travailler je trouve. Je pense que le futur de la télévision repose sur des films produits pour la télévision d’une façon ou d’une autre. Qu’importe le nombre d’épisodes, l’important est qu’il y ait une ambition de faire une œuvre cinématographique".

David Bowie en ouverture

L'ambition de la série se dévoile d'ailleurs dès les premières secondes de la série, avec son générique de haut standing, interprété par un certain... David Bowie et un titre inédit conçu pour la série !

"Je voulais saisir l’opportunité de travailler avec un héros de mon enfance pour le générique, explique Johan Renck, quant au choix de ce chanteur. On a cherché et George Michael n’était pas disponible ! (rires) Alphaville, Flock of seagulls non plus ! (rires) Grâce aux contacts que j’ai établi en travaillant en tant que réalisateur de clip, on a cherché à s’approcher de David Bowie. Il a répondu très rapidement pour dire qu’il était intéressé. Il s’intéresse beaucoup à la télévision, il regarde beaucoup de séries. Il a touché à de nombreux domaines avec sa musique ; il a écrit pour le cinéma, la comédie musicale… Le seul domaine auquel il n’avait pas vraiment touché jusqu’ici était la télévision. C’était apparemment quelque chose auquel il avait envie de se frotter."

Pour voir et écouter le générique de David Bowie :

Déjà une suite en perspective

Mini-série de 6 épisodes, peut-on attendre une suite de la série ? Ca n'est pas impossible. "C’est une mini-série qui se clot, précise la productrice Caroline Benjo. Mais il y a aussi quelque chose qui se passe en ce moment dans le monde des séries, ce sont les reboot, spin-off, des manières de tirer quelque chose et de le ramener dans un autre contexte. On s’est beaucoup focalisé sur l’Europe et la réflexion qu’on a pu avoir à un moment donné, c’est de se demander s’il y aurait une autre possibilité dans un ailleurs, dans un autre continent, qui nous permettrait de continuer à explorer un petit peu l’évolution politique du monde actuel. C’est une réflexion qui pour le moment n’a pas dépassé notre bureau et qu’on partage aujourd’hui avec vous".

Panthers (6 x 48'), créé par Jack Thorne, réalisé par Johan Renck, avec Tahar Rahim, Samantha Morton, John Hurt, Goran Bogdan, à partir de ce soir 20h50 sur Canal+