Luc Jacquet le réalisateur de La Marche de l'Empereur, dévoile en clôture de ce 68ème Festival de Cannes son nouveau documentaire baptisé La Glace et le Ciel. Le film relate l’aventure de Claude Lorius, parti en 1957 étudier les glaces de l’Antarctique. Le metteur en scène et son sujet ont rencontré la presse en conférence. Extraits choisis...
Une histoire intime et universelle
Luc Jacquet : Je trouvais dans l'aventure singulière de Claude l'incarnation de notre histoire globale. C'est intéressant de faire rentrer dans le concept écologique par la dimension humaine. La vie aventurière de Claude est digne d'inspirer les gens.
Claude Lorius : Le tournage a réveillé en moi des tas de souvenirs qui avaient un peu disparu. En quelque sorte j'ai revécu ma vie à travers ce film.
Luc Jacquet : On a l'espace de la vie de Claude dans "La Glace et le Ciel", ce que la fiction ne peut pas permettre.
Luc Jacquet : Quand on s'est rencontré en 2011, j'ai été frappé par la qualité de son témoignage. Parce qu''il n'allait pas très bien à l'époque, je voulais absolument qu'on garde son récit. Au départ la motivation de faire ce film est donc venue de l'émotion. On est parti en Antarctique ensemble avec des moyens très réduits, pour enregistrer des choses sommaires. En le confrontant à nouveau à ces décors, il s'est passé quelque chose. C'est un témoignage silencieux et modeste. L'histoire de film est aussi celle d'une chasse au trésor. Avec nos documentalistes on a cherché les films tournés à l'époque et reconstitué ainsi l'histoire de Claude. On a l'espace de sa vie, ce que la fiction ne peut pas permettre. On a l'impression que Claude préparait finalement ce film depuis 60 ans !
Depuis l'Antarctique
Luc Jacquet : Je suis attaché à l'Antarctique, touché par les témoignages des jeunes générations démunies. On leur laisse quelque chose avec lequel il vont devoir vivre sans leur donner les outils. La vie de Claude est un stimulant, pour dire que l'aventure est possible, que l'aventure de la science aussi. Il faut prendre cette problématique à bras-le-corps. Ne pas le faire en tant que cinéaste serait criminel. Si chacun à son niveau le fait, cette problématique ne sera plus un problème mais un terreau d'opportunités.
Claude Lorius La solitude, le manque d'électricité... tout cela fait partie de cette expérience marquante en Antarctique. Au temps de la guerre froide, j'avais pu obtenir de la US Navy de m'emmener dans une base soviétique ! C'est quelque chose de fantastique.
Luc Jacquet : L'Antarctique est impossible à décrire. Du coup il faut passer par une approche impressionniste.
Luc Jacquet : J'ai toujours l'utopie de faire des choses nouvelles. Je veux faire passer des sensations et des émotions. L'Antarctique est impossible à décrire. Du coup on ne peut pas faire de description frontale mais plutôt passer par une approche impressionniste.
Claude Lorius : C'est maintenant qu'il faut changer les choses. J'ai confiance que le film touchera les cityens et les reponsables.
L'aventure cannoise
Luc Jacquet : Quand on a commencé le film en 2011 avec une caméra et un micro, on ne pensait pas être là à Cannes. Cela a été un film difficile financièremebnt à monter. Un film compliqué à faire car atypique. On a peur de ce genre de films. je me réjouis d'avoir été accueilio ici. J'espère quil fare son travail d'inspiration. ce serait un pessage calamiteux de ne pas prendre de décision au mois de décembre. Puisse l'histoire de Claude les inspiorer. Tout le monde y gagnera en crédit.
La conférence climat Paris de décembre
Claude Lorius : J'attends beaucoup de cette conférence parce qu'il faut changer les choses. Mais je ne me sens pas défaitiste. Le film de Luc va aider à changer cette mentalité. Il sera projeté lors de cette réunion sur le climat en décembre. La conclusion est justement ce qui m'a le plus ému dans le film. J'étais content de voir ce qu'on avait fait. J'étais heureux de son message.
Luc Jacquet : La force du cinéma est de raconter l'universel à travers le particulier.
Luc Jacquet : La force du cinéma est de raconter l'universel à travers le particulier. L'histoire de sa vie permet de comprendre l'ensemble de ces questions. C'est le film le plus cinématographique que j'ai jamais fait. J'ai foi en l'Humantité, elle est capable du pire et du meilleur.
Claude Lorius : J'étais pessimiste. Les hommes changent. Tout le monde a conscience que c'est un problème. Les solution, c'est autre chose. Il faut éviter que la température détruise les Hommes sur cette planète. On se pose la question ce qui n'était pas encore le cas il n'y a pas si longtemps. Bien évidemment il y a encore des scientifiques qui contestent le réchauffement climatique, mais beaucoup moins qu'avant.