Aux côtés de Maiwenn, Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel ont répondu aux questions de la presse à l'issue de la projection attendue de Mon Roi, ce dimanche 17 mai au matin. L'occasion pour les comédiens d'évoquer avec amples détails le tournage et la méthode de travail de la réalisatrice de Polisse, aussi "libératrice" que "physique".
A l'origine, le désir viscéral d'une réalisatrice, les doutes d'une actrice et le combat d'un acteur...
Emmanuelle Bercot : "Lorsque Maiwenn m'a présenté son projet, j'ai pensé dans un premier temps que ce personnage était trop lourd pour mes épaules et que je n’allais pas être à la hauteur de sa foi en moi. Quand j’ai lu le scénario, je lui ai même conseillé de choisir une fille plus belle, avec de longues jambes. Elle m’a alors dit de cesser de parler comme une réalisatrice et de la laisser faire son film. J'ai décidé de faire confiance à cette femme dont je suis fan et en qui je crois."
Maiwenn m'avait d'ailleurs dit à propos d'Emmanuelle : "Ce film se fera avec elle ou ne se fera pas !" (Vincent Cassel)
Maiween : "C'est vrai ! Julia Roberts m'a harcelée, mais c'est Emmanuelle que je voulais ! (Rires) Vincent quant à lui n'a jamais dit "oui" au film. Après avoir lu le scénario, il a demandé à me voir et a passé une heure et demie à me dire ce qu'il n'aimait pas. A la fin, j'ai donc présumé qu'il ne voulait pas travailler sur ce film en l'état mais il m'a répondu "Non c'est bon !" Je ne savais plus quoi penser !
Vincent Cassel : (avec humour) Comme vous le voyez, j'ai été d'emblée au centre des doutes de l'actrice et de la réalisatrice du film ! Moi je me suis retrouvé sur un terrain avec une liberté jubilatoire. J’aimerais que tous les films se fassent comme ça. Sur le script, mon personnage apparaissait en outre comme un salaud. Je me suis battu pour la condition des hommes sur ce film. C’est très difficile d’être une femme mais aussi d’être un homme surtout dans une histoire d’amour."
Sur le tournage, une folle liberté de jeu ...
Vincent Cassel : "Il faut se méfier du mot "improvisation". Tous les acteurs improvisent tout le temps mais les mots qui sortent sont écrits. Sur ce film, Maïwenn n'aimait pas qu'on dise son texte ! Donc on brodait autour de la situation écrite. Au fur et à mesure, on parle, on nourrit de son vécu et on se retrouve à faire de longues prises d'improvisation dirigées et à révéler des choses qu'on ne voulait pas forcément montrer.
Tourner avec Maiwenn c'est comme être dans la merde sauf que ça dure toute la journée !
Emmanuelle Bercot : C’est ce qui m’avait fait peur au début car je ne suis pas une championne de l’improvisation, je parle peu et ne suis pas quelqu'un qui exprime ses sentiments. C’est passionnant bien sûr, de travailler ainsi. Vincent a dit une phrase sur le tournage qui m'a beaucoup fait rire et qui traduit à quel point on ne peut pas être à moitié là avec elle ou à moitié là avec l'autre : "Tourner avec Maiwenn c'est comme être dans la merde sauf que ça dure toute la journée !"
... et un don de soi physique, presque douloureux
Emmanuelle Bercot : "Il est vrai qu'avec elle, on se donne corps et âme. Toute la partie du centre de réeducation m’attirait le plus au départ pour cette raison. Ce que j'aime le plus c'est jouer avec mon corps et je savais qu'avec elle, j’aurais un vaste champ pour ça. Tout ce travail consistant à presque me créer une douleur réelle, m’a vraiment passionnée. Les acteurs et réalisateurs français ne jouent pas assez avec leur corps. J’ai terminé le film couverte de bleus mais c'était normal pour moi. Il fallait y aller.
Vincent Cassel : Notre folle liberté vient du fait aussi que l'on tourne avec deux caméras... Le tournage de Maiwenn n’est pas du tout académique. On change de focal pendant les prises et elle parle pendant les prises. Au début il faut rester dedans, faire abstraction et accepter que quelque chose d’organique se passe. L’aspect physique du film vient du fait que le tournage est très physique. Ça bouge, ce n’est pas du tout posé."
On ne sait jamais où on va aller ni dans une journée, ni dans une heure avec elle !
Emmanuelle Bercot : "Nous avons eu un jour sur le tournage où n'étaient prévus aucun cri, aucune larmes à jouer. A la fin de cette journée très douce, Maiwenn me parle de la scène du pique nique (super un pique nique !) en me précisant que je devais être bourrée et exploser. J’étais en panique car je ne savais pas du tout jouer ça. J'ai donc décidé de donner tout tout de suite, sans tatonner. On ne sait jamais où on va aller ni dans une journée, ni dans une heure avec Maiwenn et et c'est ce qui est passionnant !
Vincent Cassel : C'est ce qui s'appelle prendre des risques, enfin sur un plateau quoi !"
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