Lieux de tournage
La région Nord-Pas-de-Calais a partiellement financé le film (environ 3% du budget total). Il est donc logique que l'équipe soit venue poser ses caméras pendant plusieurs semaines à Dunkerque. Auparavant, des scènes ont été tournées à Amiens, à Boulogne-sur-Mer, dans l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu et dans le Vercors en région Rhône-Alpes.
Expérience de terrain
Emmanuelle Bercot s’est directement inspirée de l’expérience de son oncle qui s’occupait d’un camp de jeunes délinquants en Bretagne, dont un jeune en particulier qui était issu d’un milieu difficile. Conscience de sa chance, une fascination intense pour ces adolescents s’est emparée d’elle. Elle a tenté de comprendre leur comportement, le refus des conventions, de l’autorité et surtout la dévotion de son oncle. Cette expérience l’a tellement marquée qu’elle a envisagé de devenir juge des enfants.
Immersion
Pour les besoins du film, la scénariste Marcia Romano est allée faire un stage au Tribunal pour enfants de Paris qui a duré plusieurs semaines. Elle a notamment assisté à de nombreuses audiences, pénales et éducatives, qui l'ont fortement aidé pour le processus d'écriture. Par la suite, elle a accompagné des éducateurs dans des centres spécialisés.
La belle personne
Pour dénicher la perle rare, Elsa Pharaon, réputée dans le casting sauvage, a écumé les lycées professionnels. Après de longues recherches, elle a trouvé le jeune Rod Paradot à Satins où il faisait un CAP menuiserie. Romano et Emmanuelle Bercot souhaitaient trouver quelqu’un qui ne stigmatise par la figure du délinquant, il fallait donc s’éloigner le plus possible des clichés habituels. De préférence, elles ne voulaient pas quelqu’un de typé, issu de l’immigration, avec des problèmes de drogue ou qui fasse partie d’un gang. L’autre difficulté résidait dans le fait de trouver une personne capable de faire à la fois 13 et 17 ans.
Décalage musical
Toujours par esprit d’éloignement des clichés, le film privilégie la musique classique. La facilité aurait été d’utiliser du rap mais Emmanuelle Bercot a refusé de souligner le monde de la délinquance par le biais de ce cliché. Elle a précisé d’ailleurs que Malony n’était absolument pas mélomane mais que l’opposition entre l’univers difficile et la musique prend en charge le souffle lyrique qu’elle recherchait.