De quoi s'agit-il ?
The Slap est la nouvelle acquisition des américains. Cette mini-série en huit épisodes de 42 minutes (plus courte que la version australienne) est racontée du point de vue de huit personnages qui viennent construire ce récit dramatique. La famille, noyau générationnel, est remise en question lorsque surgit, au cours d'un barbecue d'anniversaire, une gifle assénée par un des convives à un enfant turbulent. Si le spectateur semble penser que cela est bien mérité, les autres invités, membres de la famille ou amis proches, se divisent, jusqu'à éclater, ou se reconstruire. Le pilote débute par Hector, qui n'aura 40 ans qu'à la fin de cette journée mouvementée. Père de famille, mari aux concessions multiples, attiré par la baby-sitter, il est tiraillé entre ses responsabilités d'époux et la liberté d'une jeunesse passée. Autour de lui gravitent, sa femme Aisha, Anouk et sa soeur Rosie, son cousin Harry, son père Manolis, la baby-sitter Connie et le jeune Ritchie...
Quelques raisons d'être curieux...
Quelle attention porter aux détails du quotidien, aux écarts et maladresses que chacun, nous y compris, sommes capables d'admettre ? "C'est la nature même de la narration de cette histoire", indique Tony Ayres, producteur et créateur de la première version. De la crise de la quarantaine à l'homosexualité naissante, en passant par l'éducation des enfants, l'écart générationnel, la cellule fragile familiale et même la crainte des anciens face à la mort, The Slap semble se calquer sur son prédécesseur pour mettre au grand jour les enjeux et problématiques de la société américaine. Côté casting : Uma Thurman, remplaçant Mary-Louise Parker à la dernière minute pour incarner Anouk, une écrivaine "cougar", Zachary Quinto dans la peau du riche cousin "violent", Brian Cox en père nostalgique, Mélissa George qui reprend son rôle de mère un peu trop tolérante, ou bien Peter Sarsgaard...
La gifle relancera-t-elle le débat aux Etats-Unis, comme elle l'a fait lors de sa première diffusion en 2011 ? Sur qui faut-il lever la main ? Un enfant "mal éduqué" ou nos consciences personnelles ? La version originale, diffusée sur ABC1, la chaîne australienne, et Arte en septembre 2013, avait le mérite de soulever les bonnes questions. Notons également qu'elle a été relativement plutôt bien reçue par les critiques et spectateurs, ainsi que récompensée à de nombreuses reprises, notamment aux Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards. Reste à savoir si le public américain appréciera, ce jeudi 12 février sur NBC, de s'être approprié cette nouvelle version réalisée par Lisa Cholodenko, à qui l'on doit dernièrement la sublime mise en scène d'Olive Kitteridge...