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    La critique de cinéma à l'épreuve d'Internet : "Les textes plaisent, divisent et c’est tant mieux !"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    L'ouvrage "La critique de cinéma à l'épreuve d'Internet", rassemblant des textes de François Bégaudeau et Antoine de Baecque notamment, vient de sortir en librairie. AlloCiné posé 3 questions à Gilles Lyon-Caen, à l'origine de cet ouvrage collectif.

    Editions L'Entretemps / Collection Cinéma

    AlloCiné : Quel a été le point de départ de cet ouvrage ?

    Gilles Lyon-Caen : L’impulsion première était comment écrire sur le cinéma aujourd’hui. Qu’est-ce qu’un geste critique à l’ère du numérique ? Je voulais parler des transformations de la presse cinéma, de sa mutation, mais aussi dresser un panorama des formes d’écriture sur Internet.

    "La critique de cinéma à l'épreuve d'Internet" réunit des points de vue d'horizons divers et complémentaires. Pouvez-vous nous éclairer sur le choix de vos contributeurs et a-t-il été simple de tous les convaincre de participer à ce débat ?

    Je me suis tourné naturellement vers des gens pour qui la critique est un art, et non une propriété, une expertise. Pour évoquer la dispersion de la parole critique, il me fallait trouver un équilibre entre critiques et historiens, jeunes plumes et écrivains de cinéma. Ce croisement me tient à cœur. Certains critiques ont ceci d’enthousiasmants qu’ils ont un regard de biais, qui délimitent un espace précis, qui s’accompagne alors d’un discours sur la méthode.

    Pour évoquer la dispersion de la parole critique, il me fallait trouver un équilibre entre critiques et historiens, jeunes plumes et écrivains de cinéma

    Avez-vous eu des premiers retours sur l'ouvrage, savez-vous si certaines des contributions divisent ? Avez-vous des retours de la blogosphère ou la tweetosphere en particulier?

    Les textes plaisent, divisent et c’est tant mieux ! Il y a cette impression de débordement. C’est le principe du livre collectif et de notre lecture quotidienne des revues en ligne. Cela n’empêche pas de croire à la pérennité de titres comme Positif ou Libération. Demandons-nous quels sont les nouveaux modèles possibles à un moment où la critique n’est plus propriétaire. J’espère que le dialogue sera fécond. Et puis, nous ne nous approprions pas la critique, mais cherchons plutôt à décloisonner sans opposer les différents supports.

    Les textes plaisent, divisent et c’est tant mieux !

    On m’a dit notamment que les textes font l’éloge du numérique à l’aune de la presse traditionnelle… Bien sûr, c’est voulu. Par ailleurs, proclamer que tout le monde est prescripteur aujourd’hui ne nous intéresse absolument pas. On peut se demander où sont passées les signatures aujourd’hui, et constater que les revues en lignes sont la plus belle nouvelle qui est arrivée, récemment, à la critique de cinéma.

    Le travail d’attaché de presse que je mène en ce moment pour les films (Territoire de la liberté d’Alexander Kouznetsov) et les livres (Godard vif, d’Olivier Séguret) va dans ce sens, une extension de mon passé de critique. Il s’agit de tisser des liens avec des sites qui contribuent, tout autant que la presse écrite et souvent en accord avec elle, à une éclosion critique et à un accompagnement des œuvres.

    Propos recueillis à Paris, le 10 décembre 2014

    "La critique de cinéma à l'épreuve d'Internet", sous la direction de Gilles Lyon-Caen, éditions Entretemps, Collection Cinéma, disponible depuis le 20 novembre 2014 (15,50 €)

    La bande-annonce "Territoire de la liberté", évoqué ci-dessus :

     

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