Marion Cotillard dans "Deux jours, une nuit"
15 ans après "le petit soldat" Rosetta, les Dardenne mettent en scène une autre héroïne, "déjà femme" se battant pour conserver son emploi. Cette fois, c'est sans orgueil aucun et au péril de sa santé mentale que Sandra parcourt les rues et les lieux d'habitation de ses collègues, afin de leur demander de sacrifier leur prime pour sauver sa place. Un rôle toute de douleur intériorisée et de désespoir ravivé, ancré plus que jamais dans une société en crise.
Deux jours une nuit, c'est la rencontre entre la star française du moment et le cinéma d'auteurs estampillé révélateurs de talents. Révélée, Marion l'est déjà et pourtant : "C'est une expérience d'actrice que j'ai toujours attendue. Ils m'ont emmenée dans des endroits dans lesquels je n'étais jamais allée et je me suis retrouvée dans une situation où ils m'auraient demandé n'importe quoi, je l'aurais fait", confiait-elle récemment à nos micros. "On était subjugué, c'était un coup de foudre cinématographique, une histoire désir de travailler ensemble", couplé d'un "enjeu excitant : que cette grande actrice vienne dans notre univers, sans que son personnage ne renvoie à l'icône qu'elle est dans les médias", ont complété les cinéastes de leur côté. Après un Oscar et un César, après le cinéma de Michael Mann et celui de Jacques Audiard, serait-ce l'heure d'un prix d'interprétation pour Marion Cotillard ?