A l'occasion de la sortie de la copie restaurée de "Jeux Interdits", nous avons rencontré Brigitte Fossey. Une immense actrice française qui, en 60 ans de carrière, a illuminé la route des plus brillants metteurs de scène. Confidences en images...

"La Boum", un film culte pour une femme moderne (1980)

Je me trouvais trop jeune et ne voulais pas être la mère d'une fille de 13 ans !

"Quand j'ai lu le scénario, je ne l'ai pas très bien compris. Je me trouvais trop jeune pour être mère d'une fille de 13 ans. J'ai reçu un coup de fil de mon professeur de l'époque qui m'a dit "Mais tu es dingue ou quoi?, tu ne veux pas jouer les mères?" "Non..." "Mais ta fille a quel âge?" "Elle a 11 ans, c'est très différent !" "Ben justement, ce sera un entrainement pour toi!"

"Claude Brasseur et moi étions copains car nous avions justement ce même professeur en commun. Il trouvait formidable qu'on joue un mari et une femme et avait conseillé à Danièle Thompson et Claude Pinoteau de me prendre. On était très complices dans la vie et c'était génial car ça ne s'invente pas ! "

"Sophie Marceau était géniale, déjà très professionnelle, hyper douée. Elle était pour moi, et je le disais, la future Claudia Cardinale. C'est vrai qu'elle aurait pu jouer tous les rôles de Claudia Cardinale. C'est une féminité magnifique, impériale, qui n'a pas besoin de jouer les femmes. Elle l'est ! Et en même temps, elle a un côté un peu panthère, un peu chat. Je la trouve sublime et très naturelle aussi."

Etre une femme moderne, c'est surtout ne pas vouloir faire comme les femmes de tel âge...

"Oui, j'étais la femme moderne dans ce film et je me rends compte que je le suis toujours d'une certaine façon. Cela correspond à mon esprit d'indépendance, c'est à dire, de ne jamais être là où on m'attend. Je trouve que la vie est formidable à partir du moment où l'on s'écoute un peu, où on est authentique, où on n'essaie pas de faire comme les femmes de tel âge. Il faut être et ne pas penser au paraître. Il faut être libre dans sa façon de respirer la vie."

"Le plus important n'est pas de se faire restaurer le visage par exemple, et je ne le fais pas, mais c'est d'être tout le temps à l'écoute de son corps. Nager, marcher, faire de la gymnastique. Marguerite Yourcenar a dit "Rose is a rose, is a rose, is a rose", à l'infini. Moi je dis qu'une femme est une femme est une femme est une femme, pour toujours... Marchez rapidement tous les jours, faites vos dernières stations de métro à pied, c'est très important."

"Je peux garder toutes les photos?..."

Propos recueillis le 7 Juillet 2014, à Paris.