C’est les vacances ! L’Hôtel de la plage a ouvert ses portes depuis une semaine déjà, l’occasion d’en savoir un peu plus sur la conception de la série française de l’été avec le réalisateur Christian Merret-Palmair et la productrice Caroline Solanillas.
Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on adapte L’Hôtel de la plage de Michel Lang ? Que vouliez-vous garder ou voir évoluer par rapport au film original ?
Caroline Solanillas : Les temps ont beaucoup changés. Nous ne sommes plus dans les années 1970. La société française ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était. Mais il reste quand même une espèce de photographie à l’instantané des mœurs. Il y avait un côté très libertin à cette époque, et dans le film on retrouve beaucoup de chassés-croisés amoureux, des secrets d’alcôve : Guy Marchand trompe sa femme en permanence, Daniel Ceccaldi ne rêve que d’y arriver lui aussi, et finalement c’est elle qui va partir avec le professeur de sport ; la mère d’Anne Parillaud a une aventure avec le petit copain de sa fille qui, elle-même, va hésiter entre trois garçons. Autrement dit, ce sont des amours d’été, et c’était assez difficile à traiter. D’abord, parce qu’on est dans une période de crise, qu’on est beaucoup plus puritain, et il y a plein de choses qu’on n’aurait pas pu faire. C’est plus compliqué aujourd’hui, et il faut des enjeux qui soient crédibles par rapport aux séries d’été habituelles. On voulait donner un côté BD, mystérieux, avec la partie polar de l’intrigue, et proposer en parallèle des chroniques de vacances sur des amis qui se retrouvent tous les ans, mais à chaque fois avec un problème différent à résoudre à la fin de chaque épisode.
La difficulté au niveau du casting, c’est quoi quand on a autant de personnages ?
Christian Merret-Palmair : Le pari, qui était assez fou, c’est qu’il y a 25 acteurs qui comptent. Donc c’est plus qu’un film choral. Il y a la difficulté de mêler les histoires des parents, des ados, les secrets, les enfantillages, etc. Tout cela n’était pas évident sur le casting, autrement dit, il ne fallait pas se tromper pour éviter que les personnages se ressemblent. Je suis très content de cette petite troupe qui, pour ma part, fonctionne assez bien, et surtout que ce n’était pas évident à mettre en scène ces histoires de familles.
Combien de temps a duré le tournage des six épisodes ?
Caroline Solanillas : On a tourné du 26 août au 25 novembre. C’est la pire saison pour tourner, et en fait nous avons eu énormément de chance avec la météo. La Côte d’Azur avait été envisagée à un moment donné parce que le climat y est stable. Il y fait toujours beau, mais cela ne collait pas vraiment avec l’ambiance et l’esprit de la série. Toutes les séquences ont été tournées à Ronce-les-Bains, près de Royan, à côté de l’île d’Oléron, à part la vue parisienne du début qui a été filmée à Meudon.
Christian Merret-Palmair : Il y a des prises du mois d’août qui ont été mixées avec d’autres des mois suivants. Par exemple à un moment donné, Samia (Fatima Adoum), filmée sur la plage en août, pose une question à Paul (Bruno Solo) qui lui répond au même endroit début novembre. Mais ce sont que des détails, de manière générale le soleil était au rendez-vous comme dirait Charles Trenet.
Avez-vous été tenté de reprendre certains acteurs du film original ?
Christian Merret-Palmair : C’était compliqué. Il y a eu des contacts mais non, ça ne s’est pas fait… En plus le film a été tourné en 1978. Alors s’il fallait reprendre les anciens rôles, ça aurait été vraiment délicat. Et puis, il n’y a pas vraiment de place pour un guest si l’on regarde bien les six épisodes. A moins d’avoir un rôle avec un minimum d’importance à proposer, ça ne les auraient pas intéressé je pense… et puis le temps de préparation était assez court…
Du coup, avez-vous repris des éléments du film ?
Caroline Solanillas : Oui, Kevin par exemple, c’est plus ou moins le jeune homme qui habite dans la maison d’à côté, et qui tente de séduire la patronne de l’hôtel.
Christian Merret-Palmair : Je dirais que les scénaristes ont pioché à droite à gauche pour faire des petits clins d’œil, c’est inspiré quoi.
S’il y a une saison 2, vous en serez encore le réalisateur ?
Christian Merret-Palmair : Oui bien sûr ! Ca c’est très bien passé. J’ai vraiment envie de réaliser la suite. C’est une très chouette équipe, et donc pour le coup, c’était de super souvenirs.