« C’est l’épisode 3 qui, à la lecture, m’a conforté dans l’idée d’accepter le rôle »
A l’occasion de la diffusion d’Hôtel de la plage à compter de ce mercredi 16 juillet à 20h45 sur France 2, Bruno Solo nous en dit un peu plus sur la nouvelle série familiale de la chaîne.
Qu’est-ce qui vous a motivé à jouer dans cette série estivale ?
Bruno Solo : Quand j’ai lu le scénario des deux premiers épisodes, j’ai trouvé ça sympa mais je ne savais pas encore si j’allais dire oui ; à partir du troisième, j’en étais sûr. Je le trouve assez surprenant dans son évolution et dans les promesses qui sont faites, mais comme bien souvent dans les séries françaises, il y a de longues scènes d’introduction. C’est pourquoi, si le public nous fait la gentillesse de suivre cette série, je pense que la prochaine saison ne commencera pas par ces lourdes séquences de présentation. Le décor sera déjà planté. Les épisodes 5 et 6 sont assez ambigus, et il y a des choses assez équivoques qui vont s’installer. Les certitudes que semblent avoir les personnages vont s’effriter petit à petit, de manière un peu plus surprenante qu’il y paraît.
Pouvez-vous nous présenter votre personnage en quelques mots ?
BS : Paul est un bonhomme qui souffre d’un complexe de classe. Il sent qu’il a toujours été traité avec une condescendance gentillette par ses camarades, et il estime que c’est l’heure de sa revanche. Cette dernière va être d’autant plus amère qu’il va connaître des travers, et ça va déstabiliser aussi le rapport un peu angélique, voir caricatural, qu’il a avec son épouse.
Justement, parlons un peu de votre femme dans la série. Connaissiez-vous Fatima Adoum avant le tournage ?
BS : Non, nous nous sommes rencontrés lors des essais. Le réalisateur, Christian Merret-Palmair, m’a appelé pour me dire que j’avais le rôle, mais il m’a dit aussi qu’il cherchait encore une actrice pour interpréter l’épouse de Paul. Alors j’ai dû donner la réplique à quelques candidates lors d’un casting, et Fatima est arrivée. C’était comme une évidence, nous avions vraiment l’impression d’avoir déjà joué ensemble.
En faisant la connaissance de votre personnage dans la série, j’ai pensé au rôle d’Albert Dupontel dans "Deux jours à tuer" de Jean Becker, qui retarde justement le moment où il devra fatalement révéler son terrible secret à son entourage. Vous êtes-vous inspiré de certains rôles ou personnages extérieurs pour construire le vôtre ?
BS : C’est tout de même un peu moins grave ce que Paul doit révéler, c’est plus du domaine de l’orgueil qu’autre chose. Je ne me suis pas inspiré d’un personnage en particulier ou d’un film que j’aurais vu pour nourrir mon jeu. Paul est assez proche d’un mec comme moi dans la vraie vie. Je suis quelqu’un d’assez sensible, presque à fleur de peau, et très amoureux. Autrement dit, je me suis plutôt inspiré de ma propre expérience de comédien. En revanche, pour Deux flics sur les docks, oui, je pense que là je suis allé chercher dans des personnages qui me déchiraient un peu de l’intérieur…
J’imagine que votre amour pour le film original de Michel Lang vous a également conforté dans l’idée d’accepter ce rôle ?
BS : Oui j’ai eu mes premiers émois à 13 ans avec Sophie Barjac dans L’Hôtel de la plage. (Rires)
Les comédies dans lesquelles vous jouez habituellement, peut-on les appeler des "comédies sociales" ?
BS : Si vous parlez de Caméra Café oui, mais j’ai aussi donné dans les comédies "bling bling". C’est moi qui ai écrit Jet Set, et puis j’ai joué dans La vérité si je mens, donc dans le genre social…
Oui mais à chaque fois, il arrive une catastrophe à votre personnage qu’on a plutôt envie de plaindre d’ailleurs…
BS : Oui, c’est vrai, mais j’aime bien justement que dans la comédie il y ait un fond de drame social. Si la comédie est uniquement potache, ce n’est pas très intéressant, ou alors, il faut que ce soit un chef-d’œuvre à la Hellzapoppin, à la Marx Brothers, ou un film complètement déglingué de Dupontel justement. Quoique, ce n’est pas forcément un bon exemple Dupontel, car dans ses films, il y a toujours une trame extrêmement tragique. De toute façon la comédie, tu ne la fais pas sur des vertus. Par exemple, prenons le plus vieux gag du monde : un mec glisse sur une peau de banane et tombe. Et bien, qui nous dit qu’il ne s’est pas cassé le coccyx, et qu’il ne va pas être handicapé à vie ? Rire du bonheur des autres, c’est un rire jaune en général. C’est sur le bonheur que tu fais des drames, et sur le drame que tu fais des comédies.
Quelle est votre scène préférée dans cette nouvelle version de "L’Hôtel de la plage" ?
BS : Probablement celle entre Sophie-Charlotte Husson et Jonathan Zaccaï. C’est le moment d'une grande révélation. Cette séquence démarre comme une scène de dispute, et elle dérive pour vous mettre face à vos propres contradictions. Il y a quelque chose de désabusé dans les rapports entre les personnages.
Comment définiriez-vous la série ?
BS : Je dirais que c’est une sorte de désillusion estivale. Le château de cartes des personnages va éclater, et ils vont se surprendre eux-mêmes. Mais on ne va pas se mentir, ce n’est pas Braquo. Il s'agit d'une série pour France 2, familiale, voilà quoi…