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Il y avait, dans le noir et blanc, l’émotion, la sensibilité, cette nostalgie de l’été que je recherchais
Le film a été pensé en couleurs, rêvé en couleurs et c’est lors d’un diner, à peu près un an avant le tournage du film, que j'ai envisagé cette option. J’étais encore en écriture à ce moment-là et Sara Mishara, la directrice photo du film - qui a fait un travail extraordinaire - est arrivé avec un livre de photo. Car on travaille beaucoup plus avec des livres de photos comme référence, qu’avec des films. Et parmi ces livres, il y en avait un de Robert Adams, qui fait de magnifiques photos en noir et blanc d’un quartier de banlieue, la nuit... J'ai tout de suite trouvé qu’il y avait l’émotion, la sensibilité, cette petite nostalgie de l’été que je recherchais. Et puis le noir et blanc contribue à cette idée d'intemporalité que je souhaitais donner au film. Finalement, c'est un peu l’été des 20 ans de tout le monde...
Ca me rassure qu’il y ait encore des Jodorowsky dans ce monde
Je trouve que la Quinzaine des réalisateurs, c’est une section de découvertes, d’essais. Personnellement, je suis content, chanceux et heureux de pouvoir faire des films comme ça. Et je suis content quand j’en vois aussi ! Ca me rassure qu’il y ait encore des Jodorowsky dans ce monde, qui fassent des films comme ça, qui nous transportent dans des univers ! Ca me rassure vraiment. Sinon on vit dans un monde de chiffres et c’est moins intéressant.
La musique a été le plus gros défi de ce film
La musique est arrivée très tôt dans le scénario. J’aimais l’idée de travail, de création, de voir ces instruments de musique là, posés dans un salon… La musique a probablement été le plus gros défi de ce film. Il fallait que les gars aient le temps de l’apprendre, il fallait trouver des techniques, des astuces, pour pouvoir l’enregistrer, pour pouvoir la capter. Toute la batterie qu’on entend dans le film, c’est de la batterie prise sur le tournage, joué par Francis [La Haye], mais admirablement coaché par Marc-André [Grondin]. Ca a été techniquement assez complexe et on a énormément bossé dessus en amont.
J’ai volontairement évacué beaucoup de repères temporels et technologiques
J’ai volontairement évacué beaucoup de repères temporels et technologiques. Le seul téléphone que l’on voit, c’est celui du personnage de Simon et il n'est pas tout récent. Je commence à vieillir plus rapidement que prévu et je ne voulais pas prétendre faire un portrait de fille de 22 ans en 2014 parce que je n'y comprends rien, je n'ai pas suivi ce qui se passe... J'ai préféré puiser dans ce que j’ai vécu et essayer, avec le noir et blanc, avec l’absence de repères temporels, de créer un été qui aurait pu être celui du début des années 80 ou celui d'aujourd'hui, si l'on accepte qu’il manque quelques éléments.
La bande-annonce de "Tu dors Nicole"