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    Ton Absence : liberté des moeurs, Italie et années 70 par le réalisateur Daniele Luchetti
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Le réalisateur italien Daniele Luchetti se confie sur son nouveau long métrage, "Ton Absence", porté par Kim Rossi Stuart et Micaela Ramazzotti, en salles le 28 mai.

    Bellissima Films / Emanuela Scarpa

    Le film est constamment sur le fil, entre insouciance, légèreté, gaieté, et en même temps, il s'intéresse à des sujets profonds, graves. Est-ce que cet équilibre était quelque chose de primordial et qu'est-ce qui vous a guidé pour y parvenir ?

    Je pense qu'il s'agit simplement de ma voix. Je ne suis pas à la recherche d'un ton. C'est ce que je réussis à faire le mieux en racontant une histoire. Je suis fait ainsi. 

    Le film est une chronique d'une époque, mais ce qui est intéressant est qu'il semble en même temps très actuel, il résonne avec notre société... Etait-ce un de vos buts ?

    J'ai choisi, pour raconter l'histoire de mes personnages, une époque que nous pouvons observer avec intérêt et envie. L'époque où bien des révolutions semblaient possibles, quand le terrorisme n'avait pas encore contaminé les idéaux de transformation en Italie.

    En plus de ça, j'ai essayé de raconter cette époque non à travers ses extravagances, mais à travers les vêtements, les objets, les coupes de cheveux choisis parmi ceux qui sont encore compatibles avec le goût contemporain. Le résultat est un mélange de familiarité mais aussi de distance.

    C'était une époque où bien des révolutions semblaient possibles, quand le terrorisme n'avait pas encore contaminé les idéaux de transformation en Italie.

    Il y a clairement des éléments autobiographiques dans le film. Diriez-vous que Ton Absence est votre film le plus personnel ?

    Non, peut-être simplement celui où j'ai essayé de mettre la main sur des éléments narratifs tirés de ma vie.

    Mais je les ai transformés et élaborés. Jusqu'à quel point je l'ai fait de manière classique ou personnelle ?Je ne saurais dire.

    Pour le reste si on parle du sujet, et non du style, alors peut-être que je dois admettre qu'il est totalement personnel.

    Y a-t-il des films qui vous ont inspiré ou guidé au moment où vous prépariez et tourniez Ton Absence ?

    Bien sûr, mes films en super 8 tournés quand j'étais enfant!

    Notre classe dirigeante n'imagine même pas à quel point un cinéma italien bien géré, encouragé et soutenu, pourrait aider la croisance culturelle et économique de tout un pays...

    Ton Absence propose une intéressante mise en abyme du travail de l'artiste. Quel est justement, personnellement, votre rapport à la médiatisation et à la critique ?

    C'est quelque chose de nécessaire comme les analyses de sang. On les fait volontiers, seulement à condition qu'elles donnent des nouvelles utiles pour guérir de maladies curables, ou quand elles nous rassurent sur notre bonne santé...

    Enfin, un mot sur la situation du cinéma en Italie. 2013-2014 ont été marqués notamment par la très belle carrière internationale de La Grande Bellezza, est-ce que cela a eu une influence positive sur la façon dont est considéré la place de la culture, et du cinéma en particulier, par la sphère politique ?

    Non, je pense que la sphère politique est demeurée tout aussi indifférente au cinéma italien. A part quelques exceptions, notre classe dirigeante n'imagine même pas à quel point un cinéma italien bien géré, encouragé et soutenu, pourrait aider la croisance culturelle et économique de tout un pays. 

    La bande-annonce de Ton Absence :

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