© Maxime Robini / AlloCiné
Finaliste en 2013, vainqueur l'année suivante. Pierre Niney s'est en effet vu remettre le Prix Patrick Dewaere ce lundi 7 avril, suite au vote d'un collège composé de journalistes. Et tandis qu'Adèle Exarchopoulos remportait son pendant féminin, le Prix Romy Schneider, l'interprète d'Yves Saint Laurent s'est entretenu avec nous, et n'a pas manqué d'évoquer sa fascination pour Patrick Dewaere.
Allociné : Que représente ce prix pour vous ?
Pierre Niney : Une grande fierté déjà. Puis, par le nom qu'il porte, ça représente un acteur qui m'a donné de faire ce métier entre autres. Un acteur que j'aime beaucoup car je trouve qu'il représente très bien le cinéma français : l'intelligence de l'écriture et son indépendance. C'est un personnage très français, avec en même temps une force d'incarnation et d'appropriation des rôles. Il est tellement énorme qu'à aucun moment on ne pense que ça a été écrit par quelqu'un d'autre et sorti d'une autre tête que la sienne quand il joue. Je trouve ça fascinant de s'approprier autant un rôle.
Vous souvenez-vous de la première fois que vous l'avez découvert dans un film ?
Oui, c'était dans Série noire (1979), qui est un film que j'adore et que j'avais trouvé absolument énorme. Il y a vraiment le charisme, la folie, la fragilité, la fantaisie et l'humour d'un immense acteur. D'un immense artiste même. Je me rappelle que ça m'avait vraiment marqué. J'aime bien Coup de tête (1979) aussi, mais je préfère quand même Série noire. Je trouve que c'est aussi un film très poétique, et c'est ce que j'aime bien.
"Adèle, c'est une évidence"
Et vous disiez donc que Patrick Dewaere vous a donné envie de faire ce métier...
Oui. Je sais que Série noire a vraiment été un truc important quand je l'ai vu, et il y a cette force d'appropriation : j'étais fasciné, je voyais presque ça comme un super-pouvoir le fait de pouvoir jouer aussi librement, aussi sauvagement, aussi passionnément des rôles.
Vous êtes récompensé en même temps qu'Adèle Exarchopoulos, le Prix Romy Schneider de cette année. Qu'est-ce qui vous plaît chez elle en tant qu'actrice ?
Adèle, c'est une évidence. Elle fait partie des acteurs que tu vois et pour lesquels il n'y a pas de questionnement, comme avec Patrick Dewaere : c'est l'évidence de la sincérité, ce qui est une choses très très rare.
"Je suis surpris par l'imagination des réalisateurs"
Vous êtes actuellement en plein dans le succès de "Yves Saint Laurent". Est-ce que vous en sentez déjà les effets sur votre carrière et les propositions que vous recevez ?
Bien sûr. Depuis la sortie. C'était la première fois qu'on me confiait un rôle dramatique fort au cinéma, donc ça ouvre évidemment une voie pour se dire qu'on peut me faire confiance dans ce sens-là je pense. Et un film qui marche est, de toutes les façons, une bonne chose pour un acteur. On a envie que les gens viennent voir les films, donc une fois qu'ils sont dans la salle, c'est ce qui compte.
Est-ce que vous redoutez déjà l'après-"Yves Saint Laurent" ? Cette idée d'être plus attendu au tournant ?
Je ne crois pas que ce soit comme Harry Potter ou Retour vers le futur (rires) J'avais eu la chance qu'on me propose des pièces avant et de rentrer à la Comédie Française [en octobre 2010, ndlr], donc j'ai espoir que les gens sachent que c'est un rôle qui est pour moi très très marquant, mais que j'ai aussi envie de faire d'autres choses. Donc je ne pense pas que ce soit le rôle sur lequel tu restes bloqué. En tout cas je ne l'espère pas. Mais vu les histoires que je reçois depuis, je suis très positivement surpris par l'imagination des réalisateurs et directeurs de casting, donc je suis très content.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette
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