Le témoin clé
© Laëtitia Forhan
Après Johnny c'est au tour du metteur en scène américain Walter Hill d'être honoré par le Festival de Beaune. Le réalisateur, qui a reçu en 1983 le Grand Prix du jury lors du Festival du Film policier de Cognac pour 48 heures avec Nick Nolte et Eddy Murphy, était donc de retour 31 ans après son sacre.
"Je suis ravi que le Festival me rende cet hommage. Ils ont rendu un vieil homme heureux. Mais surtout, ce festival célèbre Claude Chabrol (qui rappelons-le était Président d'honneur du Festival) que je connaissais et appréciais. Je l'ai rencontré à plusieurs reprises, d'ailleurs il était Président du jury quand 48 heures a été récompensé, j'étais très honoré de recevoir le Prix de ses mains. 30 ans après, c'est toujours un plaisir d'être ici et d'être récompensé par un festival qui célèbre la mémoire de ce grand homme du cinéma qu'était Claude Chabrol."
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Le fondateur et président du Festival Lionel Chouchan a pour sa part définit Walter Hill comme un homme "multi-facettes" et "multi-genres". Si le cinéaste a en effet réalisé bon nombre de films policiers (Double détente, 48 heures), il a également mis en scène des westerns (Le Gang des frères James), des drames (Le Bagarreur) des films de SF (Supernova) et des films d'action (Les Guerriers de la nuit, Sans retour,Du Plomb dans la tête).
Egalment scénariste (Le Guet-apens, Alien, le huitième passager,...) Walter Hill avoue que si certains de ses films n'ont pas rencontré un franc succès au box-office, le simple fait qu'ils soient aujourd'hui projetés dans des cinéma durant des festivals lui fait plaisir. "Quand vous faites un film et que c'est un flop, comme ça a été le cas par exemple avec The Driver, le pire des choses qui puissent vous arriver est de vous faire plaindre par vos amis, les acteurs,... C'est ce qu'il y a de pire. A l'époque j'avais envie de m'enfermer chez moi et de ne plus sortir. En aujourd'hui, voir que ce même film est projeté dans des festivals est extrêmement plaisant."
Yvan Attal, venu présenter le film Le Dernier Diamant, en compétition officielle, a profité de l'hommage pour préciser que c'est "grâce au film de Walter Hill, Le Bagareur qu'il avait voulu faire du cinéma". Poursuivant sur le ton de la plaisanterie "si vous ne me trouvez pas bon dans le film, il faudra vous en prendre à Walter Hill!"
Les enquêtes du jour
Déjà présenté lors du dernier Festival de Berlin, le norvégien In Order of Disappearance de Hans Petter Moland, suit Nils (Stellan Skarsgård), un homme dont le fils est soi-disant mort d'une overdose, ne croyant pas à cette thèse il va mener l'enquête et devenir un héros des bas-fonds. Jouant à fond la carte de l'humour noir ce film de vengeance nous rappel les films d'un certain Quentin Tarantino.
Sélectionné à Locarno, le sud-coréen The Stone montre le face à face de deux joueurs de Go et l'initiation du plus jeune au mondre de la pègre. Une relation père - fils va naître entre les 2 hommes.
A la loupe
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Seul film français de la compétition, Le Dernier Diamant d'Eric Barbier avec Yvan Attal et Bérénice Bejo est un film de casse. Simon, un cambrioleur en liberté surveillée, accepte de monter sur le plus gros coup de sa vie: Le vol du "Florentin", un diamant mythique mis en vente aux enchères par ses propriétaires. Pour réussir, il devra approcher Julia, l'experte diamantaire, pour qui la vente constitue un enjeu personnel et familial considérable.
Venue présenter Le Dernier Diamant, Bérénice Bejo, nous a confié être un peu stressée puisque c’est la première fois que le film d’Eric Barbier était présenté au public : "C’est toujours un moment particulier".
La comédienne, qui avoue s’être bien amusée lors du tournage aux côtés d’Yvan Attal - à qui elle donnait la réplique pour la première fois - décrit le film comme "Un film de genre divertissant. On s’amuse à faire en sorte que les personnages se retrouvent dans des situations un peu hors du commun pour le plaisir du spectateur. Et en tant que spectateur je pense qu’on aime tous être embarqué dans une histoire qui sort de l’ordinaire, et quand c’est bien écrit on se laisse emporter. On a envie de savoir comment le gang va voler le bijou et réussir à arnaquer tout le monde,… Ce sont des situations plaisantes à regarder et à jouer."
Le mot du juré
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Chaque jour un membre du jury de la compétition officielle nous donne l'ingrédient indispensable pour faire un bon polar. Une sorte d'indice pour deviner quel film de la compétition remportera leur faveur...
Aujourd'hui, Marc Lavoine, s'est prêté au jeu.
"Dans un bon polar, on doit être tenu en haleine et être ému. Il ne faut, à mon sens, ne pas exclure l'émotion des films policiers. Qu'est-ce que les flics ressentent ? Quelles sont leurs fêlures ? Et puis il faut que le spectateur soit embarqué dans l'intrigue et dans l'action. Le face à face de De Niro et Pacino dans Heat de Michael Mann est en quelque sorte le polar parfait."
Laëtitia Forhan