© Etienne George/Sygma/Corbis
La "Cage aux folles" une nouvelle fois en deuil. Deux semaines après la disparition de George Lautner, réalisateur de La Cage aux folles III, un autre artisan du cinéma populaire français s'éteint avec Edouard Molinaro, à l'oeuvre, entre autres, sur La Cage aux folles (1978) et La Cage aux folles III (1980). Grande figure de la comédie française avec 16 réalisations au-dessus du million d'entrées (dont son plus grand succès, Oscar, qui attira 6 122 041 spectateurs en 1967), le réalisateur-scénariste s'est éteint ce samedi à Paris. Il avait 85 ans.
Cinéaste à... 16 ans
Né en 1928 à Bordeaux, Edouard Molinaro se passionne très tôt pour le 7e art. Il s'impose, dès ses 16 ans, dans différents concours de courts métrages amateurs organisés dans sa région et intègre le monde du cinéma en tant qu'assistant d'André Berthomieu puis de Maurice de Canonge. Il perfectionnera sa technique au contact de ces réalisateurs chevronnés pendant près de 10 ans avant de réaliser son premier long-métrage, Le Dos au mur, avec Gérard Oury et Jeanne Moreau.
Salué par la critique pour sa maîtrise et son innovation, le jeune réalisateur enchaîne dès l'année suivante avec Des femmes disparaissent et réalise dans la foulée plusieurs films policiers (Un témoin dans la ville en 1959, La Mort de Belle en 1960) qui connaissent un relatif succès. Contemporain de la Nouvelle Vague, Edouard Molinaro n'a néanmoins jamais fait partie de ce mouvement.
De Funès, Serrault, Brel...
A partir du début des années 60, il s'oriente vers la comédie grand-public et tourne avec les acteurs les plus populaires du moment. Avec des "monstres sacrés" comme Louis De Funès (Oscar, Hibernatus), Lino Ventura ou Jacques Brel (L'Emmerdeur) ses films rencontrent un immense succès populaire, qui atteint son paroxysme, en 1978, avec l'inoubliable prestation de Michel Serrault et d'Ugo Tognazzi dans La Cage aux folles. L'engouement est tel qu'il touche même les Etats-Unis, où Edouard Molinaro sera nommé aux Oscars de cette même année dans les catégories meilleur réalisateur et meilleur scénariste.
Fort de ce succès, Edouard Molinaro réalise quelques films plus personnels comme La Liberté en croupe, Mon Oncle Benjamin ou L'Ironie du sort. Mais malgré ses indéniables compétences cinématographiques, Edouard Molinaro, renvoie irrémédiablement l'image d'un hônnete artisan du cinéma, que des films comme Le Téléphone rose ou Pour cent briques t'as plus rien... ont contribuée à creuser davantage.
Artisan télévisuel
Au-delà des multiples adaptations de pièces de théatre (Oscar, A gauche en sortant de l'ascenseur, Le Souper), la carrière d'Edouard Molinaro est marquée par les nombreux films qu'il a réalisés pour le petit écran qu'il s'agisse de téléfilms (Au bon beurre, La Femme abandonnée) ou d'épisodes de séries télévisés (H, Navarro, Le Tuteur).
Si dans les années 90, Edouard Molinaro met très régulièrement son talent au service de la télévision. Il continue toutefois son travail au cinéma et adapte sur grand écran Le Souper, la pièce de théâtre éponyme de Jean-Claude Brisville et réalise Beaumarchais, l'insolent, à partir d'un scénario inachevé de Sacha Guitry, avec un Fabrice Luchini plus grandiloquent que jamais. La même année, Edouard Molinaro reçoit, sur le tard, le prix René Clair pour l'ensemble d'une carrière ininterrompue de plus de quarante ans.
En janvier dernier, il recevait le Prix Henri-Langlois d'Honneur dans le cadre des 7e Rencontres Internationales du Cinéma de Patrimoine.
Décès : ils nous ont quittés en 2013...
Sa dernière réalisation (novembre 2013) : Axelle Laffont évoque "Siamoises", un roman de Michel Canesi et Jamil Rahmani publié aux éditions Naive.
Suivez-nous sur Twitter pour connaître l'actu ciné & séries d’AlloCiné Follow @allocine
La rédaction d'AlloCiné avec Le Point