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    Marrakech 2013 : Jamel au festival pour présenter "La Marche"

    Aujourd'hui au Festival de Marrakech : l'équipe de "La Marche" est dans la place et Lambert Wilson, grand habitué du festival, nous parle de cinéma et du Maroc...

    © Corbis

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    La phrase du jour

    "Je suis remplie de quelque chose de très lumineux, ce matin. Je prends conscience que ce pays, de part ce festival justement, est réellement une espèce d’exception culturelle dans le monde arabe, et dans le monde musulman plus particulièrement. (…) Je me sens fière, parce que j’ai le sentiment qu’on est au carrefour de quelque chose d’énorme. Le cinéma, pour moi, c’est une arme de construction massive."

    Narjiss Nejjar, réalisatrice marocaine et membre du Jury

    Le film du jour

    La Marche, de Nabil Ben Yadir

    Comment mieux illustrer les propos de la cinéaste marocaine Narjiss Nejjar, ci-dessus, qu’avec ce film ? En mettant en scène cette fameuse Marche contre le racisme et pour l’égalité, organisée par des jeunes de banlieue accompagnés d’un prêtre en 1983, le réalisateur Nabil Ben Yadir "construit massivement", sans le moindre doute.

    Emmené par une bande originale des plus entrainantes et par un casting surprenant, La Marche est ainsi à la fois un road-movie, un film de potes et un drame glaçant. Mais plus que tout, il s’agit d’une ode à la paix et à la non-violence, d’un message d’espoir dans un monde régi par la haine.

    Pour ne pas trop en dire sur le film en lui-même, qui est d’ailleurs désormais sorti en salles, nous noterons pour finir l’expérience particulière qu’était la projection de La Marche sur la place Jemaa El Fna de Marrakech, et la joie débordante de Jamel Debbouze lorsqu’il est allé à la rencontre du public marocain.

    La rencontre du jour

    Lambert Wilson, grand habitué du festival de Marrakech puisqu’il en était lui-même juré l’année dernière, mais aussi du Maroc tout court, où ont eu lieu nombres de ses tournages (Des hommes et des dieux en tête), a accepté de nous rencontrer ce matin. Difficile de l’arrêter quand l’acteur commence à parler cinéma. Et ça tombe très bien, parce que ses réponses sont passionnantes…

    Le Maroc est-il un pays particulièrement cinématographique selon vous ?

    "Il se trouve que curieusement, parmi toutes les destinations que j’ai pu avoir lors de mes tournages en-dehors de la France, c’est au Maroc que j’ai tourné le plus. C’est incroyablement photogénique, c’est aussi extrêmement varié, et il y a aussi des techniciens hors pairs, qui sont très habitués à tourner sur des gros films américains. En fait, c’est un pays qui peut être tout. Peut-être pas la Suisse, et encore dans les montagnes, ça pourrait même être la Suisse. "

    Le dernier film que vous avez tourné au Maroc, « Des hommes et des dieux » a été particulièrement marquant. Le fait de revenir dans ce pays après vous fait repenser à cette expérience ?

    "C’est une expérience très à part. On était dans une sorte de bulle, un peu coupés du monde, et on a vécu un voyage un peu particulier qui a eu un impact très fort sur moi. Disons que je n’associe pas nécessairement le Maroc avec ce film. Ce qui est certain, c’est que j’ai adoré, comme c’est le cas à chaque fois, rencontrer les Marocains sur le terrain amical, sur le terrain professionnel, dans les échanges quotidiens. C’est rare les pays où on se dit que c’est la fête de venir à chaque fois, où on vient en confiance en se disant : « Ca va être formidable ». C’est vraiment un pays où les gens sont incroyablement doux et gentils, il y a un vrai contact. Ce sont des gens magnifiques."

    Pour reprendre la formule de la réalisatrice Narjiss Nejar, « le cinéma est une arme de construction massive ». Que vous évoque cette déclaration ?

    "Je pense que c’est très intéressant comme point de vue. Le cinéma peut l’être en tout cas. Il peut aussi malheureusement être une arme d’abêtissement massif, et éventuellement aussi de destruction massive, dans la mesure où des films très commerciaux prônent la violence, la destruction, où l’humain perd sa substance et est réduit à une image comme dans un jeu vidéo. Mais elle a raison parce que, plus que la littérature, maintenant, le cinéma est l’arme pour véhiculer des idées qui peuvent changer le monde positivement et avec une rapidité extraordinaire."

    La bande annonce du film "Des hommes et des dieux" :

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    T.I.

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