Georges Lautner © Corbis
Georges Lautner, le réalisateur des Les Tontons flingueurs est décédé à l'âge de 87 ans, ce vendredi 22 novembre, à Paris, des suites d'une longue maladie. C'est son ami et cascadeur Rémy Julienne qui a annoncé publiquement la mort du cinéaste, confirmant les informations de notre confrère PurePeople. Attaché à un cinéma de divertissement de qualité, Lautner est entré dans la légende grâce à quelques comédies policières aux dialogues d'anthologie (signés Michel Audiard), dont "Les Tontons flingueurs", "Les Barbouzes" et "Ne nous fâchons pas". On lui doit également quelques-uns des meilleurs films de Belmondo ("Flic ou voyou", "Le Guignolo"), mais aussi les savoureux "Monocle noir" et "Monocle rit jaune".
"Les Tontons flingueurs" de Georges Lautner © Gaumont
Fils de la comédienne Renée Saint-Cyr, Georges Lautner commence des études de droit avant de se lancer dans le cinéma. Il est assistant réalisateur sur de nombreux films entre 1949 et 1957, dont Horizons sans fin, de Jean Dréville ou Le Temps des oeufs durs et Courte tête de Norbert Carbonnaux. Il réalise son premier film, La Môme aux boutons, en 1958.
1960 marque sa première collaboration avec Bernard Blier, dans le film Marche ou crève, que le réalisateur considère comme son premier film. Ils se retrouveront ensuite sept fois, sur des films comme Le Septieme Jure, ou Le Monocle noir. Ce film est d'ailleurs le premier d'une trilogie autour du personnage du "monocle", Théobald Dromard, interprété par Paul Meurisse, suivi par L'Oeil du monocle et Le Monocle rit jaune, dans lequel joue sa mère, Renée Saint-Cyr, pour la première fois dirigée par son fils. Mais on se souvient surtout de la collaboration Blier/Lautner pour l'énorme succès de Les Tontons flingueurs, en 1963.
Ce film marque également le début d'une équipe fructueuse avec le dialoguiste Michel Audiard avec qui il aura ses plus gros succès, comme Les Barbouzes en 1964, Le Pacha trois ans plus tard, Ne nous fâchons pas, Flic ou voyou , ou enfin, en 1981, Le Professionnel, qui réalise plus de 5 millions d'entrées. Entre 1963 et 1985, ils vont faire quatorze films ensemble, représentant le cinéma populaire français, et dont les héros ont souvent été incarnés par Francis Blanche, Lino Ventura, Jean Lefebvre ou Bernard Blier.
En 1970, il tente une expérience hollywoodienne en réalisant La Route de Salina, avec Rita Hayworth, Robert Walker Jr. et Mimsy Farmer. Mais le film est un échec commercial, et le pousse à revenir à la comédie, avec Quelques messieurs trop tranquilles, ou La Valise, film dans lequel il retrouve Mireille Darc. Il tourne ensuite deux films policiers avec Alain Delon dans le rôle principal, Les Seins de glace en 1974 et Mort d'un pourri en 1977.
Mais les années 70 marquent surtout le début d'une nouvelle équipe formée par Georges Lautner et Jean-Paul Belmondo, à qui il concocte des rôles sur mesure avec Flic ou voyou, ou Le Guignolo, dans lequel " bébel " effectue la cascade la plus dangereuse de sa carrière, survoler les doges de venise suspendu à un hélicoptère. Vient ensuite Le Professionnel au début des années 80, le plus gros succès commercial du réalisateur, et dont la musique est composée par l'immense Ennio Morricone, qui sera nommé aux césars pour sa composition. Ils tournent encore deux films ensemble, Joyeuses Pâques et L'Inconnu dans la maison, en 1992.
A la mort de Michel Audiard, en 1985, le réalisateur oscille entre comédie et policiers. Dans le premier genre il tourne la La Vie dissolue de Gérard Floque en 1986 avec l'équipe du splendid, ou L'Invité surprise en 1989. A côté il réalise des films à suspense, comme La Maison assassinée. En 1992, il met fin à sa carrière au cinéma avec L'Inconnu dans la maison.
Notre rencontre avec Georges Lautner :
Carnets de voyage N°34 - Carnets de voyage au... Festival du Patrimoine de Vincennes 2012
La bande-annonce des "Tontons flingueurs" :
Les Tontons flingueurs
Vincent Garnier avec la Rédaction d'AlloCiné, AFP et PurePeople
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