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Vous arrivez en fin de promo... Quel regard jetez-vous sur ce tout ce qui s'est passé ?
Ça y est , c’est passé. Il y a aussi plus important dans la vie… Ça m’a appris des choses. C’était un exercice de promo, le premier pour moi. Ce qu’on a dit, a été dit. C’est vrai que rabâcher à chaque fois, c’est un peu compliqué.
Oui, c’était dur de tourner avec Abdellatif Kechiche. Oui, parfois tu avais mal. Et en même temps, oui, ça reste une des meilleures écoles. En fait, c’est dur, tu ne peux pas résumer une aventure humaine en disant « oui, il est comme ça, il est comme ça ». C’était simplement intense, avec des grands hauts et des grands bas.
"C'était simplement intense, avec des grands hauts et des grands bas."
Pour moi, c’était comme une passion, comme un couple. Tu t’adores, après tu te détestes et tu t’en veux. Tu as des rancunes, tu as des rancœurs. Tu t’aimes très fort, tu t’apportes énormément. Et voilà. Abdel nous a donné cette chance énorme d’être dans ce film. Parfois, ses méthodes étaient dures à supporter, c’est tout.
Je pense que c’est toujours mieux de laver son linge sale en famille. Maintenant, moi quand j’ai quelque chose à dire, je le dis en privé.
© Wild Bunch Distribution
Craignez-vous que toutes ces polémiques nuisent au film ?
Je ne pense pas. Je pense que quand tu arrives dans la salle, tu peux avoir le cœur vierge, dans le sens où si tu te laisses capter par cette histoire d’amour, tu t’en fiches.
On ne pleure pas dans le film parce qu’Abdel nous faisait pleurer. C’est plus complexe que ça. Bien sûr, il nous amène à être dans un état. On a joué, on a composé, on a construit. Léa a donné énormément, je lui ai donné beaucoup. Abdel a donné beaucoup, c’était le premier à souffrir sur ce film. Ca je ne le nie pas, même si il ne le dira peut-être pas.
On était tous dans un état d’épuisement, où il y avait comme un besoin de second souffle. On travaillait énormément. C’était tout sauf conventionnel. C’était génial en même temps. Tu avais liberté de temps, dans l’espace… Au final, c’est vrai que la hiérarchie, l’organisation, à un moment, ça te manque. Tu te dis, je suis perdue. Mais lui, c’est ce qu’il cherche et quand tu es perdue, ça donne quelque chose d’énorme.
"Maintenant, il faut laisser vivre le film, ça ne nous appartient plus"
Je sais que mes films préférés ont été fait dans des conditions moins bonnes, que ça soit Apocalypse Now, les Hitchcock ou des films comme ça. Maintenant, il faut laisser vivre le film, ça ne nous appartient plus. Je pense franchement que ça mérite d’être vu et que tu apprends des choses.
© MK2 Diffusion / Télérama
Qu'avez vous pensé des propos d'Abedellatif Kechiche dans Télérama, où il faisait part de son amertume et de son envie que le film ne sorte plus ?
Je pense que c’est dommage. Au fond de lui, il ne le veut pas, il ne l’a jamais voulu. Je peux comprendre que dans sa fierté, ça l’a écorché tout ce qui a pu être dit. Et en même, voilà, tous les trois, on sait ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai. Il faut se détendre ! A un moment aussi, c’est du cinéma quoi.
Par contre, si vraiment, je m’exprime honnêtement et librement, je ne trouve pas ça juste ce qu’il dit sur Léa Seydoux. Tu ne peux pas dire ça de quelqu’un qui t’a tant donné et qui est aussi bonne, juste et généreuse… Léa, elle prouve encore énormément dans ce film. C’est quelqu’un qui m’impressionne énormément de par son parcours, de par ses choix, de par son jeu. Elle a une intelligence, qui est assez spéciale, et une solitude en même temps… Bref ! Elle est géniale quoi !
"J'en peux plus de parler de ça. J'ai juste envie que les gens aillent le voir et qu'ils kiffent !"
J’aime beaucoup Mélanie Thierry, j’adore Sara Forestier… Voilà, tu donnes un rôle à quelqu’un, il te le rend bien, ça ne sert à rien de dire ça dans la presse. Jamais, Léa ou moi, on lui a manqué de respect personnellement.
Après, les gens prennent ce qu’ils veulent prendre. Qui dit potin, dit argent. C’est compliqué tout ça. J’en peux plus de parler de ça. J’ai juste envie que les gens aillent le voir et qu’ils kiffent !
Propos recueillis par Brigitte Baronnet, le 7 octobre 2013
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