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    Saga "Mylène Farmer fait son cinéma", 3ème partie : quand la star investit le grand écran...

    La chanteuse culte Mylène Farmer vient d'entamer une nouvelle série de concerts à Paris Bercy, qui sera suivie d'une tournée en province intitulée "Timeless". L'occasion de revenir sur les 30 ans de carrière de la star, de ses audaces visuelles à ses rendez-vous manqués avec le cinéma en passant par ses influences. La dernière partie de cette saga en 3 volets est consacrée à ses collaborations et ceux qu'elle a elle-même inspirés...

    Lire la première partie de notre saga : "La papesse du clip"

    Lire la deuxième partie de notre saga : L'échec de "Giorgino" et ses rendez-vous manqués

    Pour l'entrée en scène de son nouveau spectacle "Timeless", Mylène Farmer a opté pour le futurisme à mi-chemin entre "Star Trek" et "Stargate"

    ©Claude Gassian

    Malgré l'échec du film Giorgino et ses nombreux rendez-vous manqués avec le cinéma, Mylène Farmer n'a pas été totalement absente du grand écran ces dernières années. Son visage est resté dans l'ombre, mais elle a su donner de la voix à plusieurs occasions...

    Mylène et les Razmokets

    En 2000, entre deux opus, Mylène Farmer participe pour la première fois à une bande-originale, celle du long-métrage d'animation Les Razmoket à Paris. Un choix étonnant ? Pas tant que ça ! Elle-même dessinatrice à ses heures perdues, le monde de l'enfance la touche et l'inspire depuis toujours. Elle écrit ainsi l'espiègle L'histoire d'une fée, c'est... (dont chacun saura apprécier le jeu de mot coquin).

    On peut ainsi entendre quelques secondes du titre pendant le film. L'album dont il est extrait sort sous le label américain de Madonna, Maverick Records, où la chanteuse française côtoie des artistes comme Sinead O'Connor ou Cindy Lauper. Le morceau bénéficie d'une sortie en single, mais pas de clip.

    Mylène craque pour Jacquou

    En 2007, lorsque Laurent Boutonnat revient au cinéma avec Jacquou Le Croquant 12 ans après l'échec de Giorgino, il ne confie pas de rôle à sa muse mais lui demande de participer à la bande-originale du film, dont il assure les compositions. Mylène Farmer interprète Devant soi, écoutable pendant le générique de fin. Le texte évoque évidemment l'histoire du héros au destin cruel, incarné à l'écran par Gaspard Ulliel. Le public craque pour lui puisqu'un peu plus de 900 000 entrées sont enregistrées, un score correct.

    Mylène et les Minimoys

    14 ans après le clip de Que mon coeur lâche qu'il a réalisé pour la chanteuse, c'est Luc Besson qui fait appel à Mylène Farmer à son tour. Il a besoin d'une voix pour incarner le personnage de Sélénia dans sa saga d'animation à gros budget Arthur et les Minimoys. Dans la version américaine, c'est Madonna qui hérite du rôle. Une rumeur d'un duo entre les deux chanteuses pour la bande-originale court alors à l'époque, mais rien ne voit le jour. Un simple délire de fans probablement.

    L'histoire ne dit pas si Mylène a servi d'inspiration pour le look du personnage, mais force est de constater que la princesse lui ressemble. Elle déclare : "J'avais très envie de faire une voix pour un film d'animation. C'était un rêve caché et Luc m'a donné cette chance (...) c'est quelqu'un de très enthousiaste, qui sait comment vous communiquer cet enthousiasme. C'est aussi un excellent directeur d'acteurs, il est très précis dans son travail (...) C'était un vrai rôle de composition pour moi, même si nous avons en commun d'être rousses !" (extrait du dossier de presse du film).

    Dans la vidéo making of ci-dessous, Mylène évoque en studio son travail de doublage aux côtés de Luc Besson :

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    Mylène, héroïne de fiction malgré elle ?

    Côté "Backstage"

    Au moment de la sortie du film d'Emmanuelle Bercot, Backstage, en 2005, la presse fait rapidement un parallèle entre l'héroïne, Lauren Waks, incarnée par Emmanuelle Seigner, et Mylène Farmer. Il s'agit, en effet, de l'histoire de Lucie, une adolescente "ordinaire" qui n'a d'yeux que pour une grande star de la variété française à l'univers mystique. Elle collectionne tout sur elle, tapisse les murs de sa chambre de posters et fait tout pour la rencontrer. Le destin la conduit alors à pénétrer dans la vie de son idole. Une rencontre aussi fascinante que violente.

    La réalisatrice expliquait alors : "A l'origine de Backstage, il y a eu cette question : qu'est-ce qui se passerait si ces instants de quelques secondes se prolongeaient ? Qu'est-ce qui se passerait si le rapprochement illusoire entre une fan et son idole avait lieu, vraiment, physiquement, dans la durée que suggère la découverte de l'un par l'autre ?".

    Si l'actrice avouait s'être plutôt inspirée de Marilyn Monroe dans son interprétation du personnage pour l'aspect psychologique, mais également de Debbie "Blondie" Harry pour la prestance scénique, Emmanuelle Bercot reconnaissait plus volontiers l'influence de Mylène Farmer sur son oeuvre.

    Elle confiait ainsi à DVDrama : "Je ne connais pas très bien les chansons, les spectacles de Mylène. Mais je me suis intéressée au phénomène qu’elle provoque. C’est la seule en France à faire ça. J’ai voulu faire une étude sur l’univers qu’elle avait mis en place, sur ce qui faisait qu’elle accrochait les jeunes et les moins jeunes. On peut dire Mylène, mais on pourrait aussi dire Madonna. Elles fonctionnent sur les mêmes codes, le sexe, la religion, l’ambiguïté sexuelle, le mystère, le morbide… J’ai repris un certain nombre de ces recettes pour créer le personnage de Lauren. Et pour moi, la comparaison s’arrête là."

    Côté onstage

    Concurrentes dans les années 80 de par leurs deux univers proches, Mylène Farmer et Jeanne Mas n'ont jamais travaillé ensemble mais cette dernière, l'une des têtes d'affiche du film Stars 80 sorti l'an dernier, lui a en quelque sorte rendu hommage à travers une séquence dont la mise en scène ne peut que faire penser à l'interprète de Désenchantée, jusqu'au look et à l'émotion à fleur de peau.

    Toutefois, Jeanne Mas a précisé dans une interview avec Le Point : "Franchement, je n'y ai pas pensé. Ce look m'a été proposé, je l'ai accepté sans aller chercher plus loin. S'il y a eu préméditation, cela s'est fait dans mon dos. À ceux qui trouvent à y redire, je dis soyez heureux, j'interprète deux artistes en un seul personnage."

    Quant à sa relation avec son ancienne "rivale", elle ajoute : "Je n'ai jamais eu de problèmes avec Mylène. Nous nous sommes connues dans ces années-là. On a voulu nous opposer et cela continue, c'est ridicule. Elle existait et j'existais. On se voyait, on en parlait. J'ai disparu, elle est restée, mais il n'y a aucun lien de cause à effet. Si je ne l'ai jamais revue depuis, je lui garde toute mon estime."

    Jugez par vous-même avec l'extrait ci-dessous :

    Lire la première partie de notre saga : "La papesse du clip"

    Lire la deuxième partie de notre saga : L'échec de "Giorgino" et ses rendez-vous manqués

    Jean-Maxime Renault

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