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    Michael Douglas à Deauville : "Nous ne voulions pas faire La Cage aux folles !"

    Morceaux choisis des déclarations de Michael Douglas lors de la conférence de presse de "Ma vie avec Liberace" qui s'est déroulée ce samedi matin au 39e Festival de Deauville.

    Star depuis les années 80, homme qui a vaincu la maladie, acteur qui accomplit une performance surprenante dans  Ma Vie avec Liberace, Michael Douglas avait tout pour susciter la curiosité et l'intérêt des festivaliers à Deauville. Et ça n'a pas manqué : l'Américain s'est taillé un franc succès, aussi bien lors de la cérémonie d'ouverture (standing ovation) que lors du dîner officiel (applaudissements pour saluer sn départ). Ce samedi matin, il était présent, investi et patient aux côtés de Steven Soderbergh, pour répondre aux questions des journalistes lors de la conférence de presse de "Ma vie avec Liberace". Extraits.

    C'est mon premier biopic

    La particularité pour moi, c'est que Ma vie avec Liberace est mon premier véritable biopic. Comme Steven avait choisi très tôt les moments-clés, tel ce boogie-woogie que j'interprète au début du film, je n'avais plus trop à me soucier du fait de montrer en permanence la virtuosité de Liberace. A l'époque de la préparation, je me remettais de mon cancer, donc j'ai eu tout le temps de visionner les archives très nombreuses dont on dispose, que ce soit sur scène ou à la télévision. C'était un travail assez nouveau pour moi, consistant à aller de l'extérieur du personnage vers l'intérieur, un peu comme un clown qui se maquille et entre ensuite dans son personnage. Ensuite, j'ai parlé à tous ceux qui l'ont connu. Ils avaient tous quelque chose à raconter car Liberace était généreux, drôle, plein de "joie de vivre" (en français dans le texte !).

    A Hollywood, les studios ne font plus confiance au talent

    Cannes a envoyé un message fort en incluant dans la compétition ce film qui était destiné à une chaîne du câble aux Etats-Unis. Tant de bons films se font à la télévision aujourd'hui, on le sait bien, nos meilleurs scénaristes y travaillent. Il n'y a plus vraiment de frontière entre cinéma et télévision, surtout que les écrans de télé sont de plus en plus grands ! A Hollywood, les studios ne font plus confiance au talent, ce qui n'était pas le cas dans les années 70 ou 80. Aujourd'hui, HBO prend ces risques, et cela donne des productions réussies, comme on le voit avec Les Soprano ou Boardwalk Empire. Beaucoup de gens se creusent la tête à Hollywood pour savoir comment sortir de cette crise, espérons qu'un nouveau cycle s'ouvrira...

    Trois jours après la fin du tournage, on découvrait déjà un premier montage !

    Sur les 15 nominations aux Emmy Awards récoltés par le film, 3 reviennent directement à Steven, puisqu'il est à la fois réalisateur, chef-opérateur et monteur ! Pendant le tournage, lorsqu'on rentrait chez soi le soir, qu'on avait quitté notre costume, il arrivait qu'on reçoive sur notre Ipad, au moment ou on était en train de prendre un bain ou de dîner, non seulement les rushes du jour mais aussi le montage de la scène ! Cette méthode géniale nous permettait de suivre l'évolution de son travail. On a fini le tournage un vendredi soir et on a vu un premier montage du film dès le lundi suivant ! Steven a un talent unique, qui simplifie pas mal de choses.

    Nous ne voulions pas faire "La Cage aux folles" !

    Même si nous sommes tous des grands fans de La Cage aux folles, ce n'est pas ce que nous voulions faire, nous voulions raconter une vraie histoire d'amour. Quand Steven m'a envoyé le scénario, je traversais ma période de cancer, et c'était comme une bénédiction : il y avait ce scénario formidable de Richard LaGravenese, ce personnage merveilleux, Steven à la réalisation, Jerry Weintraub à la production, et Matt Damon comme partenaire. Tout ça me donnait une force, un espoir, un but à atteindre.

    Dans les années 70-80, je n'aurais sans doute pas osé jouer ce rôle

    Il y a vingt ans, je n'imaginais pas que je jouerais un jour un personnage pareil. Mais c'est une question d'époque : la France vient d'adopter le mariage homosexuel, reconnu depuis quelques années dans des Etats américains. Matt Damon, qui joue l'amant de Liberace, est au début de sa carrière "virile" : c'est Jason Bourne ! Moi à son âge, dans les années 70 à 80, je ne pense pas que j'aurais pris un tel risque. Mais la période était différente, les gens n'osaient pas afficher pas leur homosexualité comme aujourd'hui.

    JD

    Ma vie avec Liberace

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