"Michael Douglas is in the house" : c'est très sobrement que Steven Soderbergh a appelé son Liberace sur scène. Et suite à l'énorme standing ovation qui a accompagné sa traversée de la salle, ce dernier a remercié son réalisateur d'un "Quel diplomate !", en français dans le texte. Présent sur les planches pour la 4ème fois, l'acteur s'est dit très heureux de revenir dans la ville où il a rencontré Catherine Zeta-Jones, et encore plus avec un film tel que Ma vie avec Liberace. Imitation du pianiste à l'appui, il est ensuite revenu sur la genèse du projet, dont ils parlent depuis 1999 et du moment où il l'a cru abandonné, tandis qu'il se battait contre son cancer. Mais non, et il a tenu à remercier Matt Damon et Steven Soderbergh pour leur patience, non sans nous rassurer sur son état de santé : "J'ai mis un costume et je n'arrive pas à le boutonner jusqu'en haut, donc ça veut dire que ça va."
"I'm the president of Deauville motherfuckers !"
Juste avant la présentation du film d'ouverture par son réalisateur et son acteur, c'est le président du jury Vincent Lindon qui avait tenu à honorer Michael Douglas. Ce après un discours qu'il a entamé avec une anecdote sur la façon dont il a gêné des paparazzis attendant Bradley Cooper à New York, ponctuée d'un mémorable "I'm the president of Deauville motherfuckers !" Cette imitiation de Robert De Niro passée, Vincent Lindon a ensuite présenté les membres de son jury un par un : Pierre Lescure qu'il "aime et admire" ; Jean Echenoz, "le plus grand écrivain français en activité" ; Xavier Giannoli, "un grand metteur en scène écorché et énervé" ; Hélène Fillières, "chic dans le bon sens du terme (...) Une intello dans un corps de mannequin" ; Lou Doillon, "élevée par le ciné, pour le ciné et dans le ciné" ; Rebecca Zlotowski "et son nom gagnant au Scrabble", une réalisatrice qui l'impressionne ; et Bruno Nuytten, "précurseur de l'export du chef opérateur français à l'étranger." Sans oublier la sublime Famke Janssen, dont Lindon a résumé la joie que lui procure le fait de "l'avoir sous la main pendant 8 jours" d'un "lucky me" bien senti. Chanceux, les spectateurs de ces beaux discours l'étaient aussi.
Maximilien Pierrette