Les chouchous de la presse
Amour : L'un des rares vrais chocs du festivals. A de rares exceptions près, les critiques ont été bouleversés par ce nouvel opus d'un grand habitué du festival. Grosse cote... d'amour
Quelle place au palmarès ? Un Prix d'interprétation pour Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, si Moretti rechigne à offrir une deuxième Palme d'or à Haneke. Un des rares films qui devraient faire consensus dans le jury.
Amour
Holy Motors : Coup d'éclat de la compétition, le nouveau Carax est aussi le coup de coeur de nombreux critiques. S'il séduit davantage la presse française (parfois dithyrambique) que la presse étrangère, le cinéaste connait incontestablement un retour en grace après la déconvenue Pola X.
Quelle place au palmarès ? D'aucuns lui promettent la Palme. Si le jury est divisé, il pourrait lui accorder un Grand Prix, un Prix du 65e anniversaire ou au moins récompenser Denis Lavant, qui interprète pas moins de 11 personnages.
Holy Motors
Au-delà des collines : A l'époque de 4 mois, 3 semaines et 2 jours, personne n'attendait rien de Cristian Mungiu. Une Palme d'or plus tard, le Roumain était évidemment attendu au tournant... Très apprécié par la presse étrangère, le film semble correspondre à ce qu'on attend d'un film en compétition à Cannes (grand sujet, mise en scène austère)... au point d'être parfois taxé d'academisme.
Quelle place au palmarès ? Mise en scène, scénario, ou Grand Prix... Le jury ne devrait pas laisser de côté ce film très maîtrisé.
Au-delà des collines
De rouille et d'os : La quasi-totalité de la presse salue la maîtrise d'Audiard, même si une minorité juge que celle-ci peut faire obstacle à une émotion authentique. Le film, qui recueille presque autant de suffrages qu'Un prophète il y a trois ans, et cartonne dans les salles françaises, peut faire consensus dans le jury.
Quelle place au palmarès ? Le jury a l'embarras du choix : Prix d'interprétation masculine ou féminine ? Prix de la Mise en scène ? Voire le Grand Prix, comme Un prophète.
De rouille et d'os
Et les autres...
Reality: L'électrochoc qui s'était produit sur la Croisette avec Gomorra n'a pas eu lieu cette fois. La faute au sujet abordé (la célébrité), plus léger que la Mafia ? Un accueil moyen, donc, pour celui qui fut le protégé de Nanni Moretti.
Quelle place au palmarès ? Point fort : la prestation de l'acteur Ariello Arana. Mais la concurrence est rude...
Paperboy : Si Precious fut le coup de coeur de la section Un certain Regard, le nouveau film de Lee Daniels a laissé sceptiques une partie des critiques. Principaux reproches : trop d'intrigues, et une tendance à la caricature.
Quelle place au palmarès ? Des rumeurs annoncent que le film sera présent au palmarès. Le jury pourrait distinguer la performance de Nicole Kidman, à qui le Prix d'interprétation avait échappé l'année de Dogville.
Paperboy
La Chasse : Plus vraiment à la mode, le Danois Thomas Vinterberg était le revenant de cette compétition. Un retour bien accueilli par les critiques, qui louent à l'unanimité la prestation de Mads Mikkelsen.
Quelle place au palmarès ? Mads Mikkelsen est un candidat évident au Prix d'interprétation. A défaut, un Prix du jury ?
Vous n'avez encore rien vu : Plutôt qu'une projection "hommage", le grand maître du cinéma français souhaitait que son film soit présenté en compétition. Les critiques ont tous salué la virtuosité et l'audace de ce nouvel opus, mais certains lui reprochent une certaine froideur
Quelle place au palmarès ? On imaginait bien un Prix spécial mais Resnais l'extra-ordinaire l'a déjà décroché pour Les Herbes folles... Dans ce cas, un prix de la mise en scène ou un Prix du jury feraient l'affaire.
Vous n'avez encore rien vu
In another country : Le Coréen Hong Sangsoo a séduit ses admirateurs mais n'a pas élargi sa fanbase avec cette oeuvre insolite que les uns jugent gracieuse et les autres trop légère.
Quelle place au palmarès ? La Moretti Team pourrait se montrer sensible au ton original de Hong Sangsoo en lui décernant un Prix du jury.
Cosmopolis : Très attendue comme tout film de Cronenberg, cette adaptation de Don DeLillo a laissé plus d'un critique perplexe. Jugé brillant mais bavard, il aura permis en tout cas à Pattinson de gagner ses galons d'acteur crédible.
Quelle place au palmarès ? Un prix du scénario qui récompenserait le travail d'adaptation.
Cosmopolis
Dans la brume : Présentée en fin de festival, ce film aride a découragé une partie des critiques. Mais ceux qui n'ont pas flanche insistent sur la beauté formelle saisissante de cette oeuvre exigeante.
Quelle place au palmarès ? Un Grand Prix ou un Prix d'interprétation pour l'ensemble des acteurs.
Mud : De tous les films américains de la compétition, c'est sans doute celui qui a obtenu l'accueil le plus chaleureux en projection de presse. Le film a ému, même s'il n'a pas tout à fait suscité le choc attendu. Après Take shelter, les attentes n'étaient-elles pas un peu trop grandes ?
Quelle place au palmarès : l'ensemble du casting (y compris les enfants) a impressionné, mais un prix de la mise en scène semble plus approprié.
Mud
La Part des Anges : Le grand habitué Ken Loach signait cette fois une comédie, et la critique n'a pas boudé son plaisir. Une bouffée d'air frais bienvenue dans une sélection comme toujours plutôt sombre.
Quelle place au palmarès ? Un prix collectif pour les acteurs ou un Prix du scénario.
Moonrise Kingdom : Une comédie présentée en tout début de festival. Voila deux handicaps pour la joyeuse odyssée de Wes Anderson. qui a reçu un accueil très favorable, sans être délirant, de la presse française et étrangère.
Quelle place au palmarès ? Si l'humour distancié de Wes Anderson n'est pas forcément au goût de Nanni Moretti, un prix du jury ou prix de la mise en scène ne sont pas exclus.
Moonrise kingdom
Paradis : amour : Comme à son habitude, l'Autrichien divise. Se mettant à dos aussi bien Les Inrocks que le Figaro (ce qui n'est pas donné à tout le monde), Seidl séduit Positif ou Le Parisien, mais compte peu d'ardents défenseurs dans la presse internationale.
Quelle place au palmarès ? Le nom de Margarethe Thiesel est souvent avancé pour le Prix d'interprétation. Sinon, pourquoi pas un prix de la mise en scène pour distinguer le style Seidl ?
L'Ivresse de l'argent: La sophistication de la réalisation est, selon les critiques, le principal atout ou le principal défaut de ce film, apprécié pour son humour corrosif.
Quelle place au palmarès ? Un prix du jury pour le propos ou un Prix de la mise en scène pour l'esthétique ?
L'Ivresse du pouvoir
Des hommes sans loi : Dans l'ensemble, la presse s'est montrée réservée sur le nouveau film de John Hillcoat, lui reprochant de ne pas avoir l'ampleur des précédents (La Route, The Proposition). Le mélange western/film de gangsters n'a pas vraiment fait d'étincelles.
Quelle place au palmarès ? Le scénario de Nick Cave est un des principaux atouts du film.
Cogan - La mort en douce : Un peu comme pour John Hillcoat, le film d'Andrew Dominik n'a pas totalement comblé les espérances des admirateurs d'hier. Jugé trop classique et moins puissant que L'Assassinat de Jesse James, le film s'offre tout de même une jolie moyenne de 2,9 sur le tableau de Screen (presse étrangère).
Quelle place au palmarès ? On ne voit pas trop, sauf peut-être un Prix de la mise en scène.
Cogan - La Mort en douce
Like Someone In Love : L'Iranien Kiarostami fut longtemps un chouchou des critiques. Mais avec son voyage au Japon, le cinéaste a plutôt déçu. Tout en reconnaissant qu'il n'a rien perdu de sa maîtrise, de nombreux journalistes ont du mal à adhérer à une démarche qui semble leur échapper...
Quelle place au palmarès ? Grand fan de Kiarostami, Nanni Moretti pourrait être tenté de lui remettre un Prix de la mise en scène que nul ne saurait contester. L'octogénaire Tadashi Okuno est parfois cité pour un Prix d'interprétation.
Sur la route : Un livre-culte, un casting affolant : Sur la route aura été l'un des événements cannois côté tapis rouge. Côté critique, en revanche, l'enthousiasme est mesuré. De manière générale, la presse a été charmée par le film, tout en lui reprochant son manque de consistance.
Quelle place au palmarès ? En dehors d'un prix du jury pour saluer l'esprit et la fraîcheur du film, les chances semblent minces.
Sur la route
Après la bataille : Malgré un sujet d'une brûlante actualité, Nasrallah n'a pas séduit les critiques, qui restent perplexes face à ce mélange de documentaire et de fiction. Le film obtient la plus faible moyenne du tableau de Screen (1,5 sur 4).
Quelle place au palmarès ? Il n'est pas impossible que Moretti salue (par un Prix spécial ?) l'originalité de ce film engagé.
Post Tenebras Lux : Carlos Reygadas aura mis plusieurs années à achever ce film, mais à l'arrivée, il ne parvient pas à convaincre. Le film a été violemment rejeté par la presse française, qui l'a jugé abscons, mais une minorité de fans fervents défend sa radicalité.
Quelle place au palmarès ? Un prix du jury, même si Reygadas l'a déjà obtenu pour Lumière silencieuse...