Réputé grâce à ses documentaires-fleuves La guerre civile (11 heures !) ou La Guerre (14 heures, projetées à Cannes en 2007), l'Américain Ken Burns relate un combat inéquitable, celui qui oppose le système judiciaire américain à cinq adolescents noirs et hispaniques, accusés à tort du viol d'une joggeuse à Central Park en 1989. En deux heures denses, le réalisateur retrace les différentes étapes de cette effroyable erreur judiciaire. Les analyses ADN ont beau disculper les accusés, ils seront tout de même condamnés et emprisonnés. Et même les aveux du véritable coupable, quelques années plus tard, ne suffiront pas à faire changer d'avis quelques journalistes aveuglés par leurs préjugés. De nombreux intervenants, des archives éclairantes, pas d'effet superflu : tel est le choix de Ken Burns, qui a co-réalisé ce The Central Park Five (présenté à Cannes en Séance spéciale) avec sa fille Sarah Burns et David McMahon. Une sobriété du traitement qui n'empêche pas l'émotion. Par exemple quand l'un des jeunes accusés, qui a aujourd'hui la trentaine, confie à la fin du film : "On peut pardonner mais on ne peut pas oublier. On ne peut pas oublier toutes les années qu'on a perdues."
JD
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Un extrait de The Central Park Five
The Central Park Five