Traumatisé dès son plus jeune âge par le 7ème art, écrit et parle devant une caméra sur CloneWeb.
Parfois, votre corps et votre esprit ne sont pas en parfaite symbiose. Ce matin, alors que la partie intellectuelle du moi souhaitait aller découvrir Broken en sélection Un Certain Regard à 8h30, mon organisme a pesé de tout son poids et m’en a lâchement empêché. Ce traître ! Pas raison de se démonter pour autant, et après des efforts herculéens, me voilà parti pour découvrir Beasts of the Southern Wild. Avant cela, encore fallait-il attendre dans une des nombreuses files d’attentes devant la salle Debussy, en espérant que le ciel menaçant n’allait pas encore déverser ses litres d’eau sur nos têtes, tout en veillant à arriver suffisamment tôt pour ne pas se faire bassement recalé. Car pour toutes les salles de Cannes, excepté le Grand Théâtre Lumière et ses invitations, c’est premier arrivé, premier servi, dans l’ordre d’importance des files d’attentes (presse, pass festival, cinéphiles). Ce fut bon pour moi et j’entrais donc dans la salle Debussy pour la première fois !
Il faut bien admettre qu’à cette heure là, on a bien besoin d’énergie pour tenir, surtout après une courte nuit. Ca tombait bien puisque Beasts of the Southern Wild en déborde. Le dernier Grand Prix du Jury du festival de Sundance est un premier film réalisé par l’américain Benh Zaitlin et raconte un voyage mystique d’une jeune fille en quête de sa mère dans une réserve à l’écart de la civilisation et au mode de vie assez sauvage. Cet OVNI dégage dès son intro une vraie puissance d’émerveillement et une vitalité qui emporte tout sur son passage, par le caractère atypique de son contexte et la magnifique interprétation de la jeune actrice Quvenzhané Wallis. Un peu hasardeux par moment, le long-métrage ne manqua pas d’emporter l’adhésion et d’offrir une standing ovation méritée pour son équipe, tandis que tous mes voisins de projection séchaient leur larmes. A n’en pas douter, un sérieux prétendant à la caméra d’or, et un film à ne manquer sous aucun prétexte lors de sa sortie.
A peine le temps de récupérer les précieux sésames pour les prochaines projections officielles, et me voilà embarqué pour le premier des deux films en sélection du jour, Paradise Love d’Ulrich Seidl. Où l’histoire d’une vieille autrichienne peu gâtée par la nature et qui part en tourisme sexuel au Kenya pour s’adonner au fruit défendu avec de jeunes hommes tout en muscles qui s’intéressent plus vite à son argent qu’à elle.
On pourrait presque qualifier ce synopsis de scénario puisque ce dernier ne va pas beaucoup plus loin et s’atèle uniquement à la solitude courue d’avance d’un personnage qui sait aussi bien que les spectateurs ce qui va lui arriver. Le film se veut un tant soit peu scandaleux dans son approche (une obèse toute nue, il en faut peu…) mais tourne rapidement à vide et ressasse dans son deuxième acte exactement tout ce qu’on a déjà vu. Autant dire que l’ennui débordait par tous les pores de l’écran.
La journée n’allait pas s’améliorer niveau cinéma comme vous allez pouvoir le voir avec Dominique qui vous expliquera pourquoi Reality tenait de la torture pure et simple. En attendant, on continue la montée crescendo avec pas moins de 4 films prévus et ça devrait envoyer du lourd. Surtout que Gemma Arterton est sur la croisette, en tant que fan de l’actrice, je dois absolument la rencontrer et vous ramenez une photo.
Allez petit métabolisme, t’as pas le droit de me lâcher ce coup-ci.