Parfois, dans les grands festivals de cinéma, on peut deviner qui gagnera le gros lot en examinant le profil du Président du jury. C'est le cas cette année à Berlin : le cinéaste britannique Mike Leigh, grand amoureux du théâtre et témoin bienveillant de la misère sociale, vient, en toute logique, de couronner un docu-fiction sur des détenus qui montent Jules Cesar de Shakespeare en prison. Il s'agit de Cesare deve morire des fréres vétérans Taviani, octogénaires iitaliens lauréats d'une Palme d'or il y a 35 ans pour Padre Padrone, mais dont les derniers films n'avaient pas franchement suscité l'engouement de la presse ou du public.
"Barbara", Ursula, des Danois...
Les autres favoris de la sélection figurent au palmarès, de l'Allemand Christian Petzold, élu Meilleur réalisateur pour Barbara, à L' Enfant d'en haut de la Suissesse Ursula Meier, qui obtient un Prix spécial du jury (une récompense inhabituelle à Berlin), en passant par Tabu du Portugais Miguel Gomes, lauréat du Prix Alfred-Bauer, qui salue un long métrage pour son caractère novateur. Le Grand prix du jury revient à Just the Wind (Csak a szél), film hongrois sur les crimes commis contre les Roms, et le prix de la contribution technique au chef-opérateur du film-fleuve chinois Bai lu yuan. Enfin, les Prix d'interprétation distinguent deux jeunes comédiens inconnus : la congolaise Rachel Mwanza, enfant-soldat dans Rebelle, et Mikkel Boe Folsgaard, qui incarne le Roi Christian VII dans En Kongelig Affære. Ce film d'époque danois décroche aussi le Prix du scénario, décerné au réalisateur Nikolaj Arcel (scénariste du Millénium suédois) et son complice Rasmus Heisterberg.
JD
La semaine prochaine, AlloCiné vous proposera une émission Carnets de voyage consacrée à la 62e Berlinale.