France 2 mise de grandes espérances sur sa super production Rani, n'hésitant pas à investir dans une campagne publicitaire importante à l'occasion du lancement. Il faut dire que la chaîne n’a pas lésiné sur les moyens pour en mettre plein la vue aux téléspectateurs. Rani a nécessité une équipe de 300 personnes, 2200 figurants, 1500 costumes et 4 mois de tournage, dont 3 en Inde, pour nous livrer 8 épisodes de 52 minutes chacun, étalés sur 4 semaines, à raison de 2 épisodes hebdomadaires à compter du 14 décembre !
Rani nous propose de suivre les mésaventures de Jolanne de Valcourt, interprétée par Mylène Jampanoï, à la manière d’une Angélique marquise des anges, en son temps. L’histoire débute dans la France du XVIIIème siècle avec la mort de Charles de Valcourt. Suite à ce décès brutal, Jolanne quitte son couvent pour rejoindre le château familial, mais son abject et avaricieux demi-frère (Jean-Hugues Anglade) va tout faire pour l’empêcher de toucher l’héritage, y compris la marier de force à un vieil aristocrate libidineux. Tentant de prendre la fuite, Jolanne croise la route d’un bel officier anglais, Craig Walker (Rémi Bichet) dont elle tombe amoureuse. Cependant rattrapée par les troupes de son demi-frère, la jeune femme est embarquée dans une série de fâcheuses mésaventures qui vont l'emmener jusqu'en Inde, où elle sera vendue comme esclave dans un bordel tenu d’une main de fer par une cruelle maquerelle (Lio). A partir de là, Jolanne fera tout ce qui est en son pouvoir, pour s’extirper de cette situation et mènera un long combat contre les adversités qui la conduira vers la liberté…
En rencontrant l’équipe qui a rendu possible cette épopée romanesque, ce qui en ressort c’est à quel point le tournage a été éprouvant mais néanmoins, magnifique et enrichissant. L’expression qui revient à la bouche de tous est "l’aventure humaine" ! Une aventure humaine qui a permis la rencontre entre deux cultures différentes, indienne et française. Tous se rappellent l’expérience avec un sourire et comme le dit Mylène Jampanoï, "la vraie richesse, ce sont les gens. Des êtres à part. Sublimes, généreux, qui vous ouvrent les portes. La beauté, ce sont ces rencontres."
Lorsque nous demandons au scénariste Jean Van Hamme, auteur des bandes-dessinées XIII et Largo Winch, l’origine de son engagement dans un domaine qui n’est pas celui de la fiction dessinée, il répond : "Aujourd’hui, cela m’amuse davantage d’écrire des dialogues qui seront dits que des dialogues qui seront lus. Avec le producteur Alain Clert, nous souhaitions une aventure au cœur de l’Inde, dans des sites superbes. Je me suis intéressé à l’histoire des comptoirs français de ce pays et me suis plongé dans une page de leur histoire que les français connaissent assez mal…"
En somme, une fiction ancrée dans une réalité historique car Jolanne côtoie des figures historiques qui ont réellement existé comme le couple Dupleix, Bussy ou encore La Bourdonnais. A ce propos, l’équipe a été très pointilleuse pour respecter le moindre détail historique, chaque pièce de costume ou de décoration était scrupuleusement étudiée pour être en accord avec la période où se situe Rani. La chef décoratrice Vanessa Clert nous raconte qu’il y a eu 88 décors (naturels) juste en Inde, répartis entre le nord et le sud, séparés par 3000 km ! Une épopée où elle a dû "bidouiller" pour masquer les "pollutions" contemporaines. Quant à David Belugou, le chef costumier, il n’a pas chômé non plus : "Il y a 1500 costumes différents dans Rani, tous conçus par moi et réalisés par l’atelier du film. A elle seule, Mylène Jampanoï en porte 71 ! Un record !". En tous cas, ce n’est pas Mylène Jampanoï qui va se plaindre : "Rani est un projet ambitieux soutenu par des producteurs qui ont pris des risques. Et ce type d’aventure est rare. En plus, les rôles féminins où l’ont peut s’exprimer avec son corps ne courent pas les rues. Rani était donc une vraie opportunité de s’essayer à l’escrime, d’être plongée dans une chorégraphie de combats, de tourner des scènes à cheval. Ça m'a comblé !"
Quant à Jean-Hugues Anglade, interrogé sur l'interprétation d'un personnage aussi abject, il explique : "En réalité, c’est assez jouissif, car la moindre amabilité de sa part passe pour une perfidie. Il ne pense jamais ce qu’il dit et agit en faisant fi de toute morale et même de toute humanité. C’était donc très intéressant de travailler sur ce personnage, qui offrait une telle richesse."
Rani réunit donc tous les ingrédients pour faire vibrer les téléspectateurs : de l’aventure, de l’action, de l’exotisme, de l’amour, des trahisons, du sexe, des personnages forts et ambivalents.
Rendez-vous chaque mercredi à 20h35 sur France 2 !
Propos recueillis par David Martinez