Trois bobines de The White Shadow (L’Ombre blanche), l’un des premiers films du jeune (24 ans) Alfred Hitchcock (qui ne l’a pas réalisé mais en fut le scénariste, décorateur et monteur outre ses fonctions d'assistant du réalisateur Graham Cutts), ont été retrouvées dans un amas de pellicules récupérées dans les années 1990 par les Archives du film de Nouvelle-Zélande (The New Zealand Film Archive). C’est ainsi une bonne moitié du film muet de 1923 qui est re-découverte, œuvre décrite par les Archives comme "un mélodrame doté d'une atmosphère sauvage", qui raconte l'histoire de deux soeurs, l'une angélique et l'autre sans foi ni loi. Si le sort des trois bobines manquantes n'a pas été élucidé pour le moment, on sait du moins qu'il s'agit probablement là de la seule copie restante.
C'est une des trouvailles "les plus significatives pour les chercheurs, les critiques et les admirateurs de l'oeuvre extraordinaire d'Hitchcock", a estimé David Sterritt, président de la Société nationale américaine des critiques de films. "Ces trois premières bobines de L'Ombre blanche, soit plus de la moitié du film, présentent une occasion unique d'étudier ses idées narratives et visuelles alors même qu'elles prenaient forme", a-t-il ajouté.
Les bobines figuraient parmi quantité de pellicules de films muets confiées aux Archives en 1993 après la mort d'un projectionniste, Jack Murtagh, qui travaillait dans un cinéma à Hastings (sur l'île du nord de l'archipel néo-zélandais) lors de la première moitié du XXème siècle, à une époque où les cinémas étaient supposés détruire les films à la fin de la période de diffusion… ce que ne fit pas Jack Murtagh, qui les conserva dans un abri de son jardin. Les Archives néo-zélandaises œuvrent depuis qu'elles en ont hérité à sauver la collection du projectionniste, très fragile car les films étaient alors fabriqués sur une pellicule à base de nitrate, extrêmement inflammable. Cette collection avait déjà permis de retrouver un film de l'Américain John Ford donné pour disparu, Upstream.
A.G. avec l’AFP