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    Saoirse Ronan ("How I Live Now") : Itinéraire d'une enfant star qui a tout d'une grande

    Actuellement à l'affiche dans "How I Live Now (Maintenant c'est ma vie), ou les premiers émois d’une adolescente plongée au cœur de la Troisième Guerre Mondiale, Saoirse Ronan cache derrière son visage angélique une véritable machine de combat. C'est l’une des comédiennes les plus prometteuses du moment et elle a déjà tout d'une grande !

    Malgré un prénom souvent écorché, Saoirse Ronan (prononcez "sur-shuh"), dix-neuf ans, se fait peu à peu un nom à Hollywood... Avec un père comédien, Paul Ronan (vu dans Ennemis rapprochés aux côtés de Brad Pitt et Harrison Ford ou dans Veronica Guerin avec Cate Blanchett), la petite Saoirse a tendance à plutôt fréquenter les plateaux de tournage que les bacs à sable.

    Née à New York, elle quitte la Grosse Pomme à l'âge de trois ans pour s'installer en Irlande avec ses parents. A neuf, elle fait déjà sa première apparition le temps de quatre épisodes dans la série irlandaise The Clinic avant de tenir quatre ans plus tard, en 2007, son premier rôle au cinéma dans Trop jeune pour elle. Elle y incarne rien de moins que la fille de Michelle Pfeiffer qui connaît ses premiers émois amoureux, et donne également la réplique à Paul Rudd. La même année, elle apparaît dans le film familial The Christmas Miracle of Jonathan Toomey, adaptation du roman de jeunesse éponyme de P.J. Lynch.

    © StudioCanal

    Des débuts fracassants …

    2007 est une grande année pour la jeune actrice grâce au drame victorien Reviens-moi de Joe Wright, qui lui permet de se faire remarquer aussi bien par le public que par la critique. Dans cette adaptation du roman Expiation de Ian McEwan, elle prête ses traits à Briony Tallis enfant, également incarnée à différents âges par Romola Garai et Vanessa Redgrave. Elle y donne la réplique à Keira Knightley, dont elle joue l'agaçante petite sœur. Briony Tallis est en effet une peste, une Mademoiselle-je-sais-tout qui commet malgré elle une faute qui bouleverse la vie de ses proches. Un personnage riche et complexe, dont l’ambivalence est renforcée par l’innocence des traits de Saoirse Ronan.

    La jeune fille impressionne et est nommée aux Oscars en tant que meilleur second rôle. Elle devient ainsi la septième plus jeune personne à concourir dans cette catégorie pour la statuette dorée, succédant notamment à Mary Badham (Du silence et des ombres), Abigail Breslin (Little Miss Sunshine) et Anna Paquin (La Leçon de piano). Même si elle ne remporte pas le prix, Saoirse Ronan se retrouve nommée au milieu de grandes actrices confirmées, telles que Cate Blanchett ou Tilda Swinton, prouvant ainsi son talent précoce.

    © Paramount Pictures France

    … et exemplaires

    Suivent Au-delà de l'illusion consacré au magicien Houdini et le film fantastique La Cité de l'ombre, deux longs métrages qui passent inaperçus mais qui lui permettent de côtoyer Guy Pearce et Catherine Zeta-Jones pour le premier, et Bill Murray et Tim Robbins pour le second. En 2009, Peter Jackson choisit Saoirse Ronan pour tenir le rôle-titre de Lovely Bones. Au milieu d’un casting encore une fois prestigieux (Mark Wahlberg, Rachel Weisz, Susan Sarandon et Stanley Tucci), elle est Susie Salmon, une adolescente victime d’un meurtre qui observe sa famille depuis l’au-delà. Un récit sombre qui est pourtant illuminé par la présence de la comédienne que son metteur en scène présente comme "une actrice née". Peter Jackson ajoute : "Saoirse possède un instinct naturel pour le drame. Elle est intelligente, rafraîchissante et authentique".

    Mark Wahlberg, qui joue un père brisé par la mort de sa fille et à la recherche de la vérité, revient sur sa collaboration avec l’actrice : "Je devais jouer ces scènes comme si Susie était physiquement présente dans la pièce. Pour m’aider, j’imaginais les grands yeux bleus de Saoirse. Souvent, elle était hors champ et narrait la scène, et cela m’émouvait aux larmes. J’étais tellement bouleversé que parfois, Peter disait : "C’était très bien, mais on va essayer de la refaire avec un peu moins de larmes…» Et je répondais : "D’accord, mais alors il faut que Saoirse arrête de lire." C’était très fort, et dès que j’entendais sa voix une tristesse et un chagrin insurmontables me fondaient dessus." Le magazine Time salue la performance de la jeune actrice en la classant comme la troisième meilleure de l’année. En outre, la jeune Irlandaise est nommée au BAFTA de la meilleure actrice.

    © Metropolitan FilmExport

    Des choix minutieux...

    Le conte de fées continue avec Les Chemins de la liberté de Peter Weir, réalisateur du Cercle des poètes disparus et The Truman Show. Dans cette épopée qui suit des prisonniers s’échappant d’un camp de travail, elle est le seul rôle féminin du casting au milieu de Colin Farrell, Ed Harris et Jim Sturgess. Fragile mais courageuse, son personnage se révèle touchant. 2011 marque les retrouvailles avec Joe Wright, qui l’avait révélée dans Reviens-moi. C’est un nouveau défi qui attend la comédienne : elle s’essaie pour la première fois au film d’action.

    Dans Hanna, elle est en effet une adolescente coupée du monde et entraînée depuis son plus jeune âge pour devenir une combattante parfaite. Cate Blanchett, qui lui donne la réplique, ne tarit pas d’éloge à son sujet : " Elle est là pour longtemps. Elle est incroyablement douée." Ses yeux bleus métalliques, ses cheveux blonds et sa peau diaphane contrastent avec son rôle de dure à cuire, une ambiguïté qui séduit la jeune fille, toujours à l’affût de nouveaux challenges : "Je choisis des personnages qui ne me ressemblent pas", confie-t-elle.

    © Metropolitan FilmExport

    ... d'autres plus hasardeux

    Alors qu'elle se désengage de l'épopée du Hobbit de Peter Jackson dans laquelle elle devait incarner un elf, Saoirse intègre le casting des Âmes Vagabondes signé Andrew Niccol, adapté de l'oeuvre de Stephenie Meyer, madame Twilight. Elle y interprète Melanie Stryder, une humaine rebelle capturée sur une Terre envahie qui refuse de laisser l'âme parisite d'un alien infiltrait son corps. Le film est un échec publique et critique, son premier. Elle reste dans l'univers fantastique avec le thriller Byzantium, sorti quelques mois plus tard, sur une mère (Gemma Arterton) et sa fille, vampires nées deux siècles plus tôt, qui mettent à feu et à sang une petite ville côtière jusqu'ici paisible. L'accueil réservé au long-métrage est beaucoup plus chaleureux bien qu'il passe inaperçu auprès du grand public.

    L'actrice se change en adolescente tueuse à gages aux côtés d'Alexis Bledel dans Violet & Daisy, le premier film de Geoffrey Fletcher, scénariste de Precious. Cette escapade surréaliste et violente dans New York est loin de séduire les critiques. C'est le deuxième flop dans la carrière de Saoirse Ronan. En 2013, elle parvient en revanche à se distinguer dans le film de Kevin McDonald, How I Live Now (en salles actuellement), chronique à la fois tendre et amère, lumineuse et glauque, des derniers jours d'innocence avant l'enfent d'un groupe d'enfants et d'adolescents, cousins et cousines, dans la campagne anglaise alors que la troisème Guerre Mondiale fait rage. Une prestation remarquée, à la hauteur des premiers rôles qui l'ont révélée.

    © Nicola Dove

    A suivre…

    La carrière de Saoirse Ronan ne fait que commencer. Ses plus beaux rôles, elle ne les a peut-être pas encore obtenus. Tout récemment, elle a cotoyé la distribution impressionnante de The Grand Budapest Hotel, sous la direction de Wes Anderson, dans le rôle d'Agatha. Dans quelques mois, elle sera à l'affiche de How to Catch a Monster, le premier long-métrage en tant que réalisateur de Ryan Gosling, décrit comme un "thriller fantastique néo-noir". Tout un programme ! Elle tourne actuellement Stockholm, Pennsylvania, où elle incarne une jeune femme qui a été kidnappée quand elle était enfant et qui retrouve ses parents 20 ans plus tard (Cynthia Nixon et Jason Isaacs). Son personnage s'appelle Leia... et elle fait justement partie des très nombreux acteurs qui ont passé des essais pour le nouveau Star Wars...

    Emilie Schneider & Jean-Maxime Renault

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