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    Interview de Martin Provost : droit de réponse

    A l'occasion de la sortie de "Où va la nuit", la rédaction d'AlloCiné avait interviewé son réalisateur Martin Provost (à droite sur le montage photo). Au cours de l'entretien, le cinéaste est revenu sur l'affaire "Séraphine", évoquant, sans le citer, Alain Vircondelet (à gauche), l'homme qui a gagné le procès pour plagiat qu'il avait intenté à Martin Provost et la production de "Séraphine". Alain Vircondelet a souhaité réagir aux propos du réalisateur.

    "Mis en cause dans la vidéo ci-dessous par les propos de M. Martin Provost, je souhaite exercer ici mon droit de réponse :

    Je rappelle que M. Martin Provost et TS Productions ont été tous deux condamnés pour avoir commis des actes de contrefaçon à la suite du procès que les éditions Albin Michel, moi-même et avec le soutien de la Société des Gens de Lettres leur avons intenté. Les conclusions du jugement ont été prononcées le 26 novembre 2010 par le Tribunal de Grande Instance de Paris et publiées aux frais des condamnés dans Le Film Français (semaine du 6 avril 2011), Libération (1er avril 2011) et Télérama, (6 avril 2011). M. Martin Provost  et TS Productions n'ayant pas fait appel,  le jugement est définitif. Ils  ont versé par ailleurs aux plaignants la somme globale de 50 000 €, les frais du procès (12 000 €) et  ont dû régler les publications dans la presse (10 500 €) .

    Or, au cours de la promotion de son dernier film, Où va la nuit, M. Martin Provost ne manque pas de revenir sur cette affaire en des termes souvent désobligeants qui trahissent la vérité, allant jusqu'à déplorer la justice des hommes pour s'en remettre à la justice divine !

    Contrairement à ce qu'affirme M. Martin Provost,

    1°) ce n'est qu'au cours de la procédure, que M. Provost a admis avoir lu mon livre : Séraphine, paru en 1986. Jusqu'alors, au cours de la quasi totalité des interviewes, il prétendait qu'il n'y avait sur le sujet que "4-5 lignes sur Internet." (sic) !

    2°) ni M. Provost ni ses producteurs, aussi "intelligents" (sic), soient-ils, n'ont décidé de "me donner 3 sous". Seul le Tribunal  les a condamnés à verser des dommages et intérêts au titre du droit moral et du droit patrimonial...

    3°) M. Provost n'a jamais fait la promotion de mon livre durant celle de son film Séraphine, et d'ailleurs pourquoi l'aurait-il faite puisqu'il avait d'emblée refusé de reconnaître mon travail ?

    4°) ni mes éditeurs ni moi-même ne nous sommes retournés opportunément après les Césars, mais dès le début du tournage,  je suis entré personnellement en contact avec  ses producteurs, sollicitant un rendez-vous qui m'a été refusé...

    5°) il ne s'agit pas de "3 phrases" (sic), qui auraient été empruntées à mon livre, comme M. Provost  le déclare, (nous nous serions alors abstenus de faire ce procès !), mais d'un nombre bien plus important  de points litigieux (phrases, expressions, dialogues au mot le mot, scènes inventées, etc.)

    6°) "Ce type", ou "ce monsieur" (sic), comme M. Provost me désigne, porte un nom. Il est universitaire, écrivain et biographe de Marguerite Duras, d'Albert Camus, de Saint-Exupéry, et d'autres grandes figures,  auteur d'ouvrages couronnés par de grands prix littéraires, traduits dans le monde entier, et publiés dans les plus grandes maisons d'édition, (son Séraphine, d'ailleurs, fut en dernière liste du Prix Fémina !), Chevalier des Arts et Lettres ...  Il est en ce qui concerne Séraphine, celui qui,  bien avant le film, dès sa thèse de doctorat en 1978 et par ses publications sur cette femme peintre, l'a portée au grand public et tirée de l'oubli...

    Bien que M. Martin Provost bafoue l'usage de ne pas commenter une décision de justice, il conviendrait cependant que, de même qu'il prétend m'avoir "donné 3 sous pour avoir la paix", il cesse ses incantations pour qu'en effet,  lui comme moi , puissions de nouveau travailler en paix..."

    Alain Vircondelet

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