Que pouvez-vous nous dire sur les intrigues de cette troisième saison ? Qu’est-ce qui va se passer ?
Benjamin Boyer (Julien Forge) : Je ne sais pas si on peut beaucoup en parler finalement… (Rires) La série déborde, sort un peu du cadre. Un policier de notre équipe est infiltré dans une bande de trafiquants, spécialisée dans la traite de femmes.
François Levantal (Philippe Munoz) : L’infiltration de Laurent (interprété par Xavier Gallais) dans ce milieu de proxénètes est l'intrigue de base qui tient sur les 6 épisodes. Et il y a une autre intrigue, très importante pour moi, celle du frère de Forge… Le reste tient au quotidien de la police nationale (ndlr: avec l’accent du sud) !
Et par rapport à votre personnage, quelles vont être les principales évolutions ?
Benjamin Boyer : Il essaie de s’intégrer plus à son équipe, d’être plus proche d’eux, de les comprendre, parfois même d’aller dans leur sens. Il s’ouvre un petit peu à la réalité et, peut-être, dans le même temps se fait moins arriviste.
François Levantal : Mon personnage va dans cette saison essayer de ressouder ce qu’il reste du groupe. Au fil de son infiltration, Laurent Duprés abuse des produits stupéfiants, Lila Gloanec (jouée par Nozha Khouadra) est un peu rude, Dominique Fossati (joué par Jacques Bondoux) boit et joue au tiercé... C’est pas facile de faire la police avec "ça" ! (Rires)
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la relation de votre personnage avec la petite nouvelle, Juliette Maudet ?
Benjamin Boyer : Il fait venir dans le service une jeune fille qu’il aime bien (interprétée par Charley Fouquet), qu’il aime même beaucoup et cela va perturber un peu ses relations avec Munoz. Il attend d’elle probablement quelque chose… Est-ce qu'il va conclure ?
Cette fois, votre personnage est lui très proche de Duprés…
François Levantal : Oui, extrêmement proche, oui !
Et jusqu'où est-il prêt à aller ?
François Levantal : Munoz va risquer sa carrière pour Duprès, pour le sauver parce que c’est son ami. Est-ce qu’il fait bien ? Je ne sais pas, mais en tout cas c’est une vraie amitié.
D’une façon générale, comment définiriez-vous cette saison par rapport aux précédentes ?
Benjamin Boyer : Il y a pas mal d’action, elle est très rythmée, vraiment borderline. Désormais, il y a un sous-titre à Sur le fil:" "Quand la loi ne suffit plus"". J’aime bien ça, ces images qui sont un petit peu plus sales. Bizarrement, on a créé une esthétique, je trouve, sur cette troisième saison qui est plus… quand on tournait en tout cas, on trouvait ça très beau, les bureaux étaient tout clean et tout ça, c’était très différent de ce qu’on avait installé dans les saisons précédentes. Et ça donne, ça rend quelque chose qui n’est pas de l’ordre du propre, c’est bizarre, mais je trouve ça bien.
On peut dire qu’esthétiquement c’est moins sombre que les saisons précédentes ?
Benjamin Boyer : Oui, c’est un peu plus dans le traitement de l’image surtout et puis dans le décor des bureaux etc.
Par rapport justement à la réalisation, Frédéric Berthe est revenu pour cette saison…
Benjamin Boyer : Oui il était là pour la saison 1, il a fait aussi quelques épisodes de la saison 2, deux épisodes et là il a refait la saison 3.
Comment se sont passées ces retrouvailles ? Ça vous a fait plaisir de le retrouver sur le plateau ?
François Levantal : Plus que plaisir, puisque pour moi Frédéric Berthe c’est le patron c’est lui qui a créé cette série. Donc non seulement je suis content de bosser avec lui, mais Frédéric, tous les comédiens vous le diront, met une ambiance sur le tournage, un mixe entre le travail et la déconne qui est… enfin je sais pas y a que les grands cuisiniers qui arrivent à faire ça. C’est un bonheur de tourner avec lui !
Benjamin Boyer : Oui, c’était un bonheur ! C’est un homme formidable, qui crée une ambiance. Quand il a fait le casting pour la saison 1, on s’est retrouvé sur le plateau et en deux jours, on était une équipe. Les acteurs, on était tous ensemble, attiré dans le même sens. Je crois savoir que ce n’est pas toujours le cas à la télévision et c’est un bonheur de tourner cette série. On s’entend super bien, on parle, on modifie des choses, on joue ensemble, on travaille avant beaucoup. Enfin c’est vraiment très, très agréable.
Le fait de tourner une série telle que celle-là dans un univers policier, est-ce que ça vous faire voir la vie ou les choses d’une manière différente ?
Benjamin Boyer : Oui un petit peu ! Je me méfie un peu de policiers maintenant ! (Rires) Je fais attention quand je me fais arrêter, je déconne pas trop quoi ! (Rires) On sait jamais, si je tombe sur les mêmes que dans la série, je serais mal ! (Rires)
François Levantal : Moi non, si ce n’est qu’une chose c’est que si je regarde la police et ses moyens et les voyous et leurs moyens, ça me semble toujours évident que les flics soient obligés de sortir du cadre s’ils veulent faire des affaires parce que les moyens évoluent sans arrêt, aussi bien ceux des voyous, que ceux des flics. C’est une espèce de course perpétuelle. Donc ça me fait toujours marré quand on parle de police super propre, super clean, sans bavure, machin parce que c’est pas facile d’être flic et de pas casser de œufs de temps en temps.
Est-ce qu’il vous arrive, d’un point de vue professionnel, de comparer ce qui se fait en France et ce qui se fait aux États-Unis en termes de série policière ? Quel regard portez-vous sur la question ?
Benjamin Boyer : Oui bien sûr, moi j’adore les séries américaines, je double un personnage dans Les Experts, je fais la voix et j’aime beaucoup ça, parce qu’effectivement ils ont des moyens qui ne sont pas les nôtres.
Il y a plus d’action, de cascades, de voitures en feu etc. et souvent plus de travail sur les scénarios à la base, parce qu’il y a des groupes d’auteurs qui sont payés, très longtemps à l’avance et qui écrivent beaucoup. Donc, il y a une qualité qui est supérieure, on ne peut pas le nier et en même temps il m’arrive souvent de remarquer dans les séries américaines que la distance fait qu’on accepte beaucoup plus de choses d’eux. On accepte parfois beaucoup plus de légèreté. On mettrait la même chose dans une série française dans le dialogue ou dans le scénario, tout le monde dirait que c’est très cheap (bon marché), mais comme c’est américain, on accepte bien parce qu’il y a un décalage qui se fait, c’est un peu lointain.
François Levantal : Bien sûr ! Je suis pas objectif mais je les compare depuis que j’ai fait Sur le fil, avant je les comparais pas ! (Rires) Bon je le répète, je ne suis pas objectif, mais je pense qu’avec Sur le fil, on a créé vraiment quelque chose de différent. Donc si on peut se rapprocher… non pas des séries américaines ou des séries anglaises, mais si on peut avoir notre spécificité de créer des séries de qualité en France et bien tant mieux ! Mais tant mieux, mille fois !
Est-ce que vous avez le temps de regarder la télévision ?
Benjamin Boyer : Ouais !
François Levantal : Je regarde énormément la télévision !
Quelles sont vos séries du moment ?
François Levantal : Euh… en fait, je ne regarde pas énormément de séries (Rires), mais disons que bien évidemment j’ai adoré The Shield, j’adore les séries totalement déjantées comme Absolutely Fabulous, ça date un petit peu, mais j’aime bien les trucs qui partent un peu en vrille comme ça. Mais je dois dire que je suis pas tellement tout ce qui est police scientifique et tout ça, un épisode ça me convient. Je préfère les intrigues un peu sérieuses plutôt que les recherches d’ADN perpétuelles.
Benjamin Boyer : Je regarde Dexter évidemment ! Mais moi je les prends un peu en retard, comment ça s’appelle… Six Feet Under aussi je regarde beaucoup ! Je regarde aussi une série, que j’ai vu dernièrement, elle est extraordinaire, elle s’appelle Extras c’est une série anglaise de HBO et le mec qui avait fait The Office (Ricky Gervais. C'est l’histoire de deux figurants de cinéma, c’est extraordinaire, très drôle. Enfin c’est génial, faut voir ça, c’est génial !
Et par rapport à "Dexter", on a trouvé que le début du deuxième épisode de la saison 3 de "Sur le Fil", faisait tout de suite penser à cette série, est-ce que vous savez si cela était voulu ?
Benjamin Boyer : Oui c’est vrai, la personne découpée, enfermée dans des sacs et retrouvée au fond de l’eau... c’est Dexter ! (Rires) C’est peut-être une petite référence ! Je n'ai pas demandé aux scénaristes, il faudrait leur demander !
[Retrouvez la réponse dans notre interview de la semaine prochaine …]
Propos recueillis par Céline Chahinian le 22 Mars 2010