Meilleur film
Un prophète - produit par Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat et Marco Cherqui, réalisé par Jacques Audiard
Meilleur réalisateur
Jacques Audiard pour Un prophète
Meilleur acteur
Tahar Rahim dans Un prophète
Meilleure actrice
Isabelle Adjani dans La Journée de la jupe
Meilleur acteur dans un second rôle
Niels Arestrup dans Un prophète
Meilleure actrice dans un second rôle
Emmanuelle Devos dans A l'origine
Meilleur jeune espoir masculin
Tahar Rahim dans Un prophète
Meilleur jeune espoir féminin
Mélanie Thierry dans Le Dernier pour la route
Meilleur scénario original
Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Abdel Raouf Dafri, Nicolas Peufaillit pour Un prophète
Meilleure adaptation
Stéphane Brizé, Florence Vignon pour Mademoiselle Chambon
Meilleure première oeuvre
Les Beaux gosses réalisé par Riad Sattouf et produit par Anne-Dominique Toussaint
Meilleure musique écrite pour un film
Armand Amar pour Le Concert
Meilleure photographie
Stéphane Fontaine pour Un prophète
Meilleurs décors
Michel Barthélémy pour Un prophète
Meilleurs costumes
Catherine Leterrier pour Coco avant Chanel
Meilleur son
Pierre Excoffier, Bruno Tarrière, Selim Azzazi pour Le Concert
Meilleur montage
Juliette Welfling pour Un prophète
Meilleur court métrage
C'est gratuit pour les filles réalisé par Claire Burger et Marie Amachoukeli
Meilleur film étranger
Gran Torino réalisé par Clint Eastwood
Meilleur film documentaire
L' Enfer d'Henri-Georges Clouzot réalisé par Serge Bromberg et Ruxandra Medrea
César d'honneur
Ridley Scott ne s’était pas trompé en déclarant il y a quelques mois avoir trouvé dans Un prophète le meilleur film de l’année. Grand favori de la 35e cérémonie des César avec 13 nominations, le film de Jacques Audiard a logiquement fait une véritable razzia ce samedi 27 février, avec 9 statuettes dorées. Un record personnel pour le réalisateur, déjà lauréat de 8 trophées en 2006 pour De battre, mon coeur s'est arrêté, et le deuxième meilleur cumul de l’histoire des César derrière les 10 trophées de Cyrano de Bergerac (1991) et Le Dernier métro (1981).
Outre son deuxième César du Meilleur film, Jacques Audiard reçoit son troisième César du Meilleur scénario (après Sur mes lèvres et De battre, mon coeur s'est arrêté), ainsi que son deuxième César du Meilleur réalisateur (il devient le septième cinéaste du club avec Bertrand Tavernier, Roman Polanski, Alain Resnais, Jean-Jacques Annaud, Claude Sautet et Abdellatif Kechiche) et s’impose (pour ceux qui en doutaient encore) comme un réalisateur majeur, chacun de ses cinq films lui ayant rapporté au moins une nomination. Quant à son acteur, la révélation Tahar Rahim, il signe un doublé historique : Meilleur acteur et Meilleur espoir. Une grande première, dans la lignée de Richard Anconina en 1984 (Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleur espoir pour Tchao Pantin). Enfin, Niels Arestrup, déjà primé en 2006 pour De battre, mon coeur s'est arrêté, est une nouvelle fois récompensé.
Cette domination de Un prophète a forcément éclipsé la plupart des autres films en lice, tel Welcome, Les Herbes folles ou Rapt, qui repartent bredouilles du Théâtre du Châtelet. Parmi les autres lauréats, on retiendra La Journée de la jupe (le cinquième César de la Meilleure actrice d’une Isabelle Adjani très émue, qui remercie pêle-mêle ses producteurs, son réalisateur, son attaché de presse, Zidane et Diam’s), Le Concert (Meilleur son et Meilleure musique), Le Dernier pour la route (Meilleur espoir féminin pour Mélanie Thierry), Mademoiselle Chambon (Meilleure adaptation), Coco avant Chanel (Meilleurs costumes), Les Beaux gosses (Meilleure première œuvre), L' Enfer d'Henri-Georges Clouzot (Meilleur documentaire), sans oublier A l'origine qui offre le César de la Meilleure actrice dans un second rôle à Emmanuelle Devos, déjà lauréate d’une statuette en 2002 pour Sur mes lèvres… de Jacques Audiard.
Un peu longuette, cette 35e cérémonie aura tout de même été marquée par la bonne humeur, les chansons et le politiquement incorrect (interpeller Vanessa Paradis sur sa célèbre méprise en 1991, il fallait oser) du tandem Gad Elmaleh / Valérie Lemercier, l’émotion d’Harrison Ford, l’hommage du cinéma français à Jocelyn Quivrin et Eric Rohmer… et la superbe comptine de Jeanne Balibar dédiée au porc ! Un moment de surréalisme qui devrait rester dans les annales de la cérémonie.
Prochain rendez-vous pour Un prophète (et Coco avant Chanel, nommé pour ses costumes) : les Oscars le dimanche 7 mars.
Laetitia Forhan, Vincent Garnier, Maximilien Pierrette et Yoann Sardet - Photos : © Mireille Ampilhac pour AlloCiné