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    Il y a 10 ans, "Titanic". Aujourd'hui, "Les Noces rebelles"...

    Une décennie après le carton planétaire du "Titanic" de James Cameron, Leonardo DiCaprio retrouve Kate Winslet devant les caméras de Sam Mendes. Rencontre...

    Parlez-nous de ces retrouvailles avec Kate Winslet. On attendait ça depuis "Titanic"...

    Leonardo DiCaprio : On ne s'est jamais sentis "obligés" de jouer à nouveau ensemble depuis Titanic. Il fallait vraiment que nous trouvions un projet assez fort afin d'aller au-delà de ce que nous avions fait dans le film de James Cameron. J'ai beaucoup d'admiration pour Kate et je pense que c'est l'une des meilleures actrices de sa génération. Elle est venue me voir pour Les Noces rebelles : elle travaillait dessus depuis un bout de temps et était convaincue que c'était parfait pour nous en tant que "couple" à l'écran. C'est vrai que c'est un film fort avec un côté "voyeur" intéressant et surprenant. Le projet m'a tout de suite emballé. Ce film est très réaliste et par moment, on est même gêné d'écouter les propos parfois enflammés des protagonistes. Mais c'est justement ce qui rend le film si intense...

    Quel est votre sentiment en voyant le résultat ?

    Ca a été une expérience très intense émoitionnellement, un film fort qui demandait un vrai investissement personnel. C'est donc un peu difficile pour moi de le regarder. Certaines scènes ont été compliquées à interpréter pour nous mais Sam Mendes est un réalisateur formidable qui a su nous mettre en confiance et créer une atmosphère de tournage confortable. Il a l'expérience du théêtre, ce n'est pas qu'un metteur en scène visuel, il sait aussi être très personnel avec ses acteurs.Par ailleurs, nous avons dû faire pas mal de répétitions, ce qui nous a aidés à mieux rentrer dans la peau de nos personnages. Finalement nous avons tourné le film dans l'ordre chronologique : c'est assez rare au cinéma mais ça permet aux acteurs de mieux sentir et comprendre l'évolution psychologique de la trame dramatique. Pendant 4 ou 5 mois, nous savions donc quelle allait être la direction émotionnelle de notre personnage. Et ceci est crucial pour bien rester sur la trajectoire et laisser aux émotions leur libre maturation. En règle générale, ça ne se passe jamais de la sorte car vous tournez un film dans tous les sens et en fonction de l'endroit où les scènes se déroulent : ainsi, il est normal de tourner la première et dernière scène d'un film le même jour ! Tandis que sur Les Noces rebelles, à la fin du tournage, nous avons vraiment senti que nous étions arrivés au bout de l'histoire réellement vécue par cet homme et cette femme.

    Comment avez vous pu vous identifier à ce héros -un homme marié- alors que vous ête spour le moment célibataire?

    Je ne vais pas rentrer dans les détails par rapport à mon sentiment sur le mariage ou à ce que j'en pense, car en général mes propos sont toujours déformés. Le script était parfaitement clair et les sentiments parfaitement exprimés donc ce fut assez simple pour moi de rentrer dans la peau de cet homme, de comprendre sa relation avec sa femme et tout d'abord avec sa secrétaire. De comprendre aussi que ces deux personnes empruntent des chemins totalement différents et que cela explique leur relation chaotique. Le mariage est une chose difficile et compliquée et il faut que les deux parties y mettent 100% du leur pour que cela fonctionne.

    Nous parlions de "Titanic" : quelle est votre relation avec Kate Winslet aujourd'hui ?

    Nous sommes les meilleurs amis du monde. Nous avons vécu un aventure similaire et intense avec Titanic et avons aussi survécu à la "starmania" qui a suivi, donc cela nous a forcément rendus proche l'un de l'autre. Parce que nous avons une confiance sans limite l'un envers l'autre, nous pouvons aller très loin dans l'intensité d'une scène. Cela donne une chimie parfaite à l'écran. C'est comme si nous pouvions savoir ce que pense l'autre juste en le regardant, tant nous nous connaissons. Vous n'avez qu'à voir comment fonctionnent les scènes de ménage... On s'y croirait vraiment, non ? Parfois lorsque vous tournez ce genre de scènes, vous pouvez "blesser" votre partenaire. Mais pas avec Kate, qui au contraire peut me donner une répartie d'une intensité incroyable. En fait ce sont ces scènes qui nous ont le plus emballés et à chaque fois que nous avions une scène de ménage nous étions aux anges ! On se voyait dire : "Oh, comme je vais prendre plaisir à briser cette chaise" et "Oh combien elle va passer si près de toi !". C'est vraiment rare et unique de pouvoir jouer comme ça, sans retenue.

    Et pour la scène assez sexuelle au lit avec Kate, c'est la même chose ?

    Pour moi aucun problème. J'ai déjà joué ce genre de scènes dans d'autres films alors ça ne me dérange pas un peu "d'intimité". Quant à Kate et Sam, je crois qu'ils ont bien vécu la chose. Mais allez leur demander...

    Vous faites partie des acteurs engagés...

    C'est quelque chose, cet engagement vis à vis de la planète, qui m'est venu d'une manière naturelle ces dernières années, sans forcer. En fait tout a commencé après Titanic. J'ai eu une période d'inactivité pendant quelque temps et j'ai vraiment voulu m'impliquer dans d'autres choses que ma propre existence, dans des oeuvres au profit de ceux qui n'ont pas ma chance. En fait, c'est à force de voir aussi des documentaries sur le sort de notre planète et d'avoir rencontré Al Gore qui m'a vraiment poussé à m'impliquer le plus possible. Ce qui est formidable, c'est que depuis quatre ans je peux vraiment constater un changement dans la tête des gens. Plus personne ne se fout de l'écologie, tout le monde commence vraiment à faire des efforts pour remédier aux dégats causés à notre pauvre planète. Au début, ce n'était qu'une poignée de gens qui s'intéressaient à ces problèmes mais aujourd'hui il y a vraiment un consensus de scientifiques, politiciens et individus privés qui tentent de faire ce qu'ils peuvent. Mais il y a encore tant à faire. Car il suffit de voir le montant d'émission toxique autour du monde pour comprendre que l'on est loin d'avoir mis un terme au fléau de la pollution. Et voyez le niveau de notre dépendance au pétrole... C'est également dramatique. Et maintenant il faut encore des efforts supplémentaires pour implanter de nouvelles législations et mesures. C'est aux gouvernements que nous élisons de mettre en place de nouvelles politiques écologiques. Et donc ce n'est pas suffisant que chaque individu soit "écolo" : il faut vraiment qu'il y ait un mouvement d'ampleur, de masse et que cela touche tous les niveaux de notre société.

    Il y a dix ans, on vous voyait un peu partout dans les fêtes d'Hollywood et sortant beaucoup avec Tobey Maguire notamment. Mais on dirait que votre style de vie a bien changé...

    Oui, maintenant ce que j'adore faire c'est ce genre de conférence de presse pendant mes jours de repos ! (Rires) Et bien oui, les choses ont changé. Aujourd'hui, j'aime parler de mon travail, surtout lorsqu'il s'agit d'un film comme Les Noces rebelles que j'adore. En fait, maintenant que je travaille sans arrêt et parfois à des kilomètres de chez moi comme sur Blood Diamond, je passe mon temps à renouer avec ma famille, mes amis, découvrir ce qui a changé en mon absence... Aujourd'hui j'ai vraiment de la chance d'avoir la carrière dont j'ai toujours rêvé. J'ai travaillé dur pour y arriver et j'apprécie ma situation. Mais je sais aussi qu'à l'avenir je vais prendre un peu plus de temps pour moi, pour voyager et faire d'autres choses qui me tiennent à coeur.

    On vous a vu produire et présenter "La 11e heure". Allez vous continuer à faire des documentaires engagés ?

    Absolument. D'ailleurs, j'ai en ce moment une nouvelle série, Greensburg dans laquelle il s'agit de créer la ville la plus écolo possible ! Et c'est pour remplacer une vraie ville, celle de Greensburg au Texas qui a été dévastée par un ouragan. Ce n'est pas toujours facile de trouver un financement pour ce type de programme "à message" car les financiers estiment que le marché est limité. Mais pour moi, c'est essentiel de supporter ce genre d'initiatives. Et puis regardez l'impact mondial du film d'Al Gore (Une Vérité qui dérange, NDLR). Alors ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de marché pour des films aux valeurs humanistes et écologistes...

    Parlez nous de votre prochain film, sur lequel vous retrouvez Martin Scorsese...

    Il s'agit d'un thriller formidable, Shutter Island. C'est l'histoire d'un flic à la poursuite d'une serial killer qui s'est échappée d'un asile et se cache sur une île. Travailler avec Martin est pour moi un plaisir inégalable. C'est un mentor pour moi et j'ai appris tellement par lui et de lui. Nous avons tant de choses en commun : notre goût pour la précision, nous détestons tous les deux les mêmes choses... C'est toujours avec le même plaisir que je me relance dans d'autres aventures cinématographiques à ses côtés.

    Quels sont vos voeux pour 2009 ?

    J'espère vraiment que tout le monde va continuer de supporter notre nouveau président Barack Obama ! Il a vraiment un plan pour remettre la machine américaine en route et j'espère que cela va marcher. Ca faisait longtemps que nous attendions quelqu'un comme lui aux Etats-Unis. Il est donc temps que les choses changent enfin...

    Où étiez-vous le soir de son élection ?

    J'éais à Rome en pleine promo de Mensonges d'Etat et j'ai passé une nuit incroyable, une fête non-stop. Le lendemain j'étais incapable de répondre à la moindre question : j'avais dormi 2 heures !

    Vous avez donc trinqué au champagne !

    Oh que oui !

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à New York en novembre 2008

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