AlloCiné Séries : Comment avez-vous obtenu le rôle de Chuck ?
Ed Westwick : J'étais aux Etats-Unis, à Los Angeles pendant la saison des pilotes en février 2007. On m'a donné à lire le script, j'ai auditionné et obtenu le rôle. Et tout s'est enchaîné...
Comment décririez-vous votre personnage ?
Chuck est clairement le bad boy de l'histoire. Il a toujours un mauvais tour à jouer, il est derrière chaque scandale et n'hésite pas à manipuler les gens. Oui, bad boy est définitivement le titre qui lui convient le mieux. Il est ridiculement riche, jette son argent par les fenêtres et connaît la ville comme sa poche.
Prenez-vous du plaisir à l'interpréter ?
Bien entendu ! Jouer le bad boy, c'est comme assouvir un fantasme. Nous sommes tout le temps fourrés dans des limousines, nous portons des vêtements fantastiques et hors de prix. La mode est d'ailleurs un élément capital de la série. Nous passons vraiment tous du bon temps. Je ne me sens pas particulièrement coupable mais je suis conscient de la chance que nous avons. Dans Gossip Girl, nous évoluons dans un monde de paillettes et de glamour et c'est amusant d'en faire partie.
Comment voyez-vous Chuck ? Est-ce qu'il vous ressemble sur certains points ?
Je dirais que nous avons plus de différences que de points communs. Il est issu d'une famille extrêmement riche, ce qui n'est pas mon cas. Voilà une différence de base. Tout comme sa relation avec ses parents, dont il n'est pas proche alors que je le suis. J'ai grandi dans un environnement familial très protecteur, ce que Chuck n'a jamais connu. Et cela influence grandement la façon dont il se comporte avec les gens. Il n'a pas les outils pour comprendre les sentiments de ceux qui l'entourent. Cela le rend particulièrement égoïste. Il vit dans un hôtel appartenant à son père. Quel enfant de 17 ans a sa propre chambre d'hôtel ? La figure maternelle est également absente, ce qui n'arrange rien.
Comment avez-vous réussi à faire de lui un tel "bad boy" Comment vous êtes-vous préparé ?
Tout était dans le scénario du pilote. Il y avait beaucoup d'éléments qui m'ont permis de dessiner Chuck. C'est à mettre au crédit des scénaristes. Et puis, nous avons tous croisé un jour ou l'autre dans nos vies des gens mauvais, ou qui suivent un chemin bien à eux. Je me suis inspiré de ces diverses expériences ou de périodes où j'ai moi-même été mauvais. Nous savons tous comment être méchants, ne pensez-vous pas ?
Quelle est la pire chose que vous ayez faite justement ?
Mais je ne veux pas être méchant (rires) ! Honnêtement je ne sais pas. Cela remonte à tellement longtemps que je ne m'en souviens pas. Voilà, vous savez tout maintenent : je suis un gentil garçon, droit et raisonnable.
Qu'est-ce qui différencie "Gossip Girl" d'autres teen shows comme "Newport Beach", l'ex-série de Josh Schwartz ?
Newport Beach, c'était Los Angeles. Gossip Girl se déroule à New York, et cela n'implique pas qu'une différence géographique. L'argent, en tout cas ce qu'il représente, y est différent. New York, c'est la côte Est, la sophistication, l'Histoire, les traditions comme par exemple le Bal des débutantes. Des éléments qui n'appartiennent qu'à la côte Est et à l'Upper East Side (ndlr : quartier huppé de New York où se déroule la série). Au début, on pourrait croire que les deux séries se ressemblent parce que l'argent y joue un rôle important, mais il suffit de voir comment sont structurées les familles pour voir les différences. Et encore une fois, la mode est également un élément important de notre série. Vous ne trouverez pas cela souvent dans un teen show.
Qu'est-ce qui vous a amené à envahir la télévision américaine plutôt que celle de la Grande-Bretagne dont vous êtes originaire ?
C'est plus une question d'opportunité que de choix de carrière. A l'époque nous commencions tout juste à regarder ce qu'il était possible de faire aux Etats-Unis et mon agent anglais était tout aussi curieux. Il y a plein de choses à faire là-bas à la télévision ou au cinéma. C'est un marché beaucoup plus grand, offrant plus de possibilités à un jeune acteur comme moi. Une opportunité s'est offerte à moi, c'était le bon moment pour y aller et voir ce que je pouvais y faire.
Il faut du cran pour faire cela, non ? C'est tout de même risqué...
Il faut prendre son courage à deux mains parfois et sauter dans le vide. Si vous ne réussissez pas, au moins vous aurez essayé. Si vous ne le faites pas, vous ne saurez jamais. Et heureusement, je suis en bonne santé et je prends beaucoup de plaisir !
Vous jouez dans un groupe, n'est-ce pas ?
Oui, notre groupe (ndlr : The Filthy Youth) est basé en Angleterre. Il est composé d'amis de longue date et nous jouons du rock indépendant.
Que préférez-vous : la comédie ou la musique ?
Je ne peux pas choisir, j'aime l'un et l'autre énormément. Ce sont deux processus créatifs qui apportent des émotions différentes. Sur scène, à la fin d'une chanson, vous recevez votre récompense : les applaudissements. Vous n'avez pas ce contact direct avec le public à la télévision ou au cinéma. La musique et la comédie m'apportent des choses différentes.
Une de vos chansons est utilisée dans un épisode de "Gossip Girl"...
Oui, les producteurs ont utilisé en fait deux chansons de notre groupe, dans l'épisode 12 il me semble (ndlr : les deux morceaux, intitulés "Orange" et "Come Flash All You Ladies", sont bien utilisés dans l'épisode 12, "Jette-toi à l'eau, D !") Et je trouve que cela fonctionne bien d'ailleurs. Mais c'est tout de même bizarre de se voir à l'écran et de s'entendre en plus en fond sonore !
Vous écrivez les chansons ?
Les textes puis tout le groupe travaille sur la musique.
Votre accent américain est parfait. Quelle est votre méthode ?
J'ai de la chance car je trouve cela plutôt facile ! Non peut-être pas facile parce que je vais avoir l'air arrogant, mais je n'ai pas eu besoin de l'aide d'un coach. J'aime à penser que j'ai l'oreille pour cela. De toute façon, être entouré d'Américains constamment aide beaucoup ! J'ai pu m'entraîner comme je le voulais et c'est devenu naturel.
Quels souvenirs gardez-vous de votre collaboration avec Alfonso Cuarón sur "Les fils de l'Homme" ?
Ce fût une expérience relativement courte car je n'avais qu'un petit rôle dans le film, mais Alfonso Cuarón est vraiment un réalisateur extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance d'être entouré de gens d'une telle qualité. Et j'ai pu travailler avec Clive Owen ! Les regarder travailler est précieux. Je suis un jeune acteur, je veux apprendre. Ce fût donc une expérience magnifique pour moi.
"Gossip Girl" est une série à succès. N'est-ce pas un peu étrange de faire partie d'un phénomène comme celui-là ?
Si, c'est complètement surréaliste. Il nous est arrivé de tourner en extérieur à proximité d'une école et les élèves étaient dehors à nous regarder, séchant leurs cours, ils criaient... C'est marrant et flatteur parce qu'ils aiment la série.
Vous est-il arrivé de rencontrer un ou des fans un peu... étranges ?
Gossip Girl est essentiellement destinée à un public jeune. Il y a peu de chances que je croise une fan de 13 ou 14 ans le vendredi soir. Si cela m'arrivait, je serais carrément inquiet et je me demanderais où Diable sont ses parents ! De toute façon, les gens sont vraiment respectueux et lorsqu'ils viennent nous voir, ils ne se comportent pas comme des fous ! Généralement ils nous disent qu'ils aiment ce qu'on fait. Et c'est toujours bon à entendre.
Cela ne vous dérange pas d'être reconnu dans la rue ?
Non. Et tout cela est nouveau pour moi de toute façon et ne m'a pas encore réellement atteint. Ce n'est pas ennuyeux. Il ne m'est jamais rien arrivé de bizarre ou quelque chose qui m'aurait poussé à me dire que c'est allé trop loin. Les gens sont gentils et viennent surtout nous dire qu'ils aiment Gossip Girl.
Propos recueillis par Thomas Destouches en janvier 2008 à Londres
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