Valeria Bruni Tedeschi dans Les Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel (1993)
Parmi les films que j'ai faits, c'est le premier qui ait été reçu de façon forte par les gens. A partir de ce film, j'ai eu l'impression d'exister différemment. Il y avait eu une première naissance à Nanterre : le fait d'être prise dans cette école, de faire Hôtel de France... La sortie de Nanterre, ça a été difficile, y compris dans ma vie personnelle. Et là, il y a eu comme une renaissance. Ca a été un film douloureux à faire, on l'a tourné très vite, en six semaines, mais le résultat a été très apprécié. Je me suis sentie pour la première fois aimée dans le monde du travail.
Comme une renaissance
Pour le rôle, je me suis beaucoup inspirée d'Une femme sous influence et des films de Cassavetes. J'ai beaucoup pensé à Gena Rowlands. Mais je ne pense pas que le personnage soit fou, je pense qu'elle est juste sans inhibition. C'est peut-être ça, la folie ? En tout cas, j'ai essayé d'être très tres vraie, plus vraie que dans la vie. Pour moi, personne n'est normal. Ca m'intéresse de voir les gens, non pas dans leur carapace, mais dans leurs désirs les plus profonds, dans leur vérité. Et la vérité est toujours un peu déraisonnable.