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    "Jardins secrets" : l'interview

    AlloCiné Séries a rencontré les actrices principales de "Jardins Secrets" ! Une discussion sans tabous...

    Comment vous est venue l'idée de "Jardins Secrets" ?

    Linda de Mol : Je crois que j'ai traîné cette idée dans ma tête pendant 15 ans ! Cette série parle de là d'où je viens, de là où j'ai grandi. Le portail que vous voyez dans le générique de début, c'est même celui de ma maison ! C'est ma vie. Parfois je prends de la distance et je me rends compte à quel point tout cela est dingue ! J'avais donc cette idée depuis des années mais je ne pouvais pas la développer parce que je jouais déjà une flic dans une autre série. Lorsque ce show s'est arrêté, je me suis dit deux choses : soit j'attends qu'on me propose un beau rôle, mais ça peut durer des années, soit je couche sur papier l'idée que j'ai en tête. Je me suis donc décidée à l'écrire. En 3-4 pages, j'ai développé mon projet et les personnages principaux. J'ai décrit l'ambiance et développé quelques idées d'intrigues. Et c'est exactement à ce moment-là que mon frère (ndlr : John de Mol) a lancé sa nouvelle chaîne de télévision, il avait besoin de projets. Il m'a alors dit que si j'en avais il fallait que j'aille en parler au chef des programmes. J'y suis allée avec mes quelques pages (rires) ! Il était intéressé et m'a dit de m'y mettre. J'étais un peu sous le choc (rires) !

    Il existe certaines similitudes avec "Desperate Housewives"...

    Linda de Mol : C'était avant Desperate Housewives ! Nous avons commencé à écrire et débuté le tournage très rapidement. Nous avons très vite choisi les actrices. C'est à ce moment-là que j'ai vu Desperate Housewives ! Je me suis dit que quelqu'un à l'autre bout de la planète avait eu un peu la même idée que moi ! Mais en même temps il y a beaucoup de différences. Jardins secrets a un esprit très européen. L'humour est un peu plus limite, plus politiquement incorrect, y compris pour le public hollandais ! Et pourtant il n'est pas facile à choquer (rires) ! Cela tient aussi au fait que le public se faisait une autre idée de moi et ils ont été surpris de me voir jouer un tel personnage dans une série comme celle-là. Les gens me voyaient encore comme la présentatrice télé que j'ai été... Et tout d'un coup, ils me voient faire des gâteries à mon mari dans la cuisine (rires) ! C'est aussi ce que j'aime dans cette série : on va loin. Les détails sont aussi très importants, les téléspectateurs ne les voient pas forcément d'ailleurs. Mon personnage n'est pas sûre d'elle. Elle est une étrangère dans ce milieu, elle a l'impression de ne pas pouvoir en faire réellement partie. Lorsqu'elle s'habille, tout, absolument tout s'harmonise, les chaussures avec le sac... Elle n'a pas le courage de mélanger, de faire une folie, d'être originale. Ce sont des petits détails qui rendent le tout crédible.

    Parlez-nous un peu de votre personnage...

    Susan Visser : Anouk, mon personnage, est assez complexe. Elle a divorcé de son mari car elle est instable émotionnellement et elle aime les hommes ! Pourtant son ex-mari est un homme bien, presque l'homme parfait. Dans les premiers épisodes, elle doit encore faire face à son statut de célibataire. Elle a une fille mais elle est loin d'être une mère parfaite. Anouk a une passion pour la vie, pour les hommes et pour son art. Elle est touchante. Sa fille veut une vie normale, elle a besoin de règles mais Anouk ne peut pas lui donner cela, même si elle fait des efforts. Parfois sa fille est plus futée qu'elle (rires) !

    Anouk est un personnage auto-destructeur, n'est-ce pas ?

    Susan Visser : Oui, c'est vrai. Elle lutte tout le temps. Elle se rend compte qu'elle néglige sa fille et elle se sent coupable. J'aime cette lutte. Elle essaie, elle prend des décisions, mais c'est dur pour elle. Par exemple elle ne peut pas résister aux hommes (rires) !

    La série est un mélange entre de la comédie pure et une comédie noire...

    Susan Visser : Oui tout à fait et c'est ce que j'aime. Lorsque j'ai commencé à travailler, j'apparaissais surtout dans des comédies, des sitcoms, avec des blagues partout et tout le temps. Mais je ne m'y sentais pas vraiment à l'aise. Jardins secrets est parfaite pour moi : c'est drôle mais aussi tellement triste. On doit rire pour évacuer un peu la tristesse et la tension. On ne rigole pas ou on ne fait pas de blagues pour le simpe fait de faire des blagues, il s'agit avant tout de personnages et de situations. L'ironie apportée par l'utilisation de la musique est aussi un élément très important.

    Quelle a été votre réaction lorsque l'on vous a proposé ce projet en 2005 ?

    Tjitske Reidinga : J'ai su tout de suite que ça allait être un gros succès ici (ndlr : aux Pays Bas). Avec une telle histoire et de tels acteurs, et avec cette possibilité qui nous était offerte de pouvoir travailler sur nos personnages et sur les scénarios, je savais qu'on tenait quelque chose de formidable. Les scénaristes nous écoutent, vraiment. Ils sont à l'écoute de nos observations et de nos propositions. On réfléchit beaucoup, on modifie des choses, y compris sur le plateau. On peut même parfois se permettre d'improviser un peu lors des scènes. Les réalisateurs ont confiance en nous. Il nous arrive de nous tromper ou de partir dans une mauvaise direction mais dans ces cas-là on nous remet dans le droit chemin (rires) ! L'alchimie de la série vient du fait que nous, les actrices, sommes impliquées dans la conception. Notre opinion compte.

    Quelles sont vos séries préférées ?

    Tjitske Reidinga : L'Hôtel en folie, All in the Family, Absolutely Fabulous, The Powers That Be, une série incroyablement drôle à propos d'un politicien complètement stupide dont la femme est extrêmement ambitieuse !

    Propos recueillis par Thomas Destouches

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