AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a donné envie de jouer dans un un thriller mathématique ?
Elijah Wood : C'est tout un concours de circonstances. Pouvoir travailler avec John Hurt, mon Dieu, j'adore cet homme, son travail. Ca, déjà, c'était une occasion à ne pas manquer. Le script de Crimes à Oxford, ensuite, était juste brillant. Cette histoire de meurtres à élucider, qui vous emmène dans des territoires assez inconnus, j'aime beaucoup, j'aime l'originalité, j'aime le risque. Utiliser les maths pour découvrir qui est le tueur, c'est malin, c'est intelligent. Ma foi, quand votre emploi du temps vous permet en même temps de bosser avec des types brillants et sur un script de qualité, c'est génial. Souvent, vous vous apercevez au final qu'un des deux éléments clochait, soit que le script était vraiment pas terrible, soit que certains types étaient des idiots ! (rires) Ici, j'ai eu de la chance. Alex de la Iglesia est un type passionnant, passionné, toujours enthousiaste, et avec un sens de l'humour assez diabolique. Après, il s'est avéré que le casting était international, c'était amusant.
John Hurt : C'est un thriller intelligent. Un thriller qui se sert des maths pour avancer, pour faire avancer son intrigue. Et qui ne perd pas le spectateur en route à cause des maths, au contraire. C'est là toute la subtilité du scénario de Crimes à Oxford que de ne pas embrouiller avec les maths. Ca vous ferait presque aimer la matière ! (rires) L'intelligence d'un script, c'est assez rare, je trouve, et c'est quelque chose que je recherche avec assiduité. Ici, c'est le cas, et c'est la première chose qui m'a séduit dans ce projet.
Est-ce qu'on doit être un minimum bon en maths pour jouer dans "Crimes à Oxford ?"
Elijah Wood : Non ! Et encore heureux, sinon je n'aurais jamais eu le rôle ! (rires) J'étais assez médiocre en maths à l'école. On va dire que je pouvais m'en sortir sur des équations assez simples, du premier degré on va dire, mais dès que ça allait un peu plus loin, je ne comprenais plus rien ! Cela dit, et c'est toute la qualité de Crimes à Oxford, vous n'avez absolument pas besoin d'être bon en maths pour apprécier et comprendre le film. C'est un exploit d'avoir réussi à rendre simple d'accès un script complexe. Et heureusement que le public ne doit pas être bon en maths pour comprendre le film, sinon Alex pourrait commencer à se soucier du nombre d'entrées de son film ! (rires)
John Hurt : Moi aussi, j'étais assez mauvais. Je pense que pour jouer dans Crimes à Oxford, il faut juste réaliser que les mathématiques ont un sens, que c'est une matière qui peut apporter des choses et faire avancer le monde. A partir de là, en ayant juste conscience, même un peu, de cela, Crimes à Oxford va faire travailler le cerveau de chacun, même celui du plus nul en maths qui soit !
Quel rapport entretenez-vous avec les maths ?
Elijah Wood : Moi, j'admire les gens qui sont très bons en maths, qui sont obsédés par cette matière. Ca me fascine, je ne sais pas comment ils font ! Ceux qui s'éclatent à résoudre des équations, c'est quand même dingues ! (rires)
John Hurt : Les mathématiques m'intriguent énormément. Mon père et mon oncle adoraient cette matière, mon oncle était lui-même mathématicien. J'ai donc un peu baigné dedans étant petit, et c'est vraiment quelque chose d'assez fascinant, qui peut rendre fou ! Le plus important dans les mathématiques, c'est qu'ils sont la seule certitude sur laquelle peuvent se baser les humains. C'est ça qui est fascinant.
On demande souvent aux acteurs de résumer un film en une phrase. Pour "Crimes à Oxford", c'est différent : pourriez-vous le résumer en une équation ?
Elijah Wood : (Il réfléchit longuement) Je ne sais pas, c'est difficile ! (rires) Vraiment, je ne sais pas ! (rires)
John Hurt : (il réfléchit encore plus longuement) Je vais trouver ! (rires) Arrogance + loyauté : compétitivité, ou plutôt ultra-compétitivité = générosité ! (rires). Vous ne comprenez pas ? Allez voir Crimes à Oxford ! (rires)
Propos recueillis à Madrid par Clément Cuyer