La costumière du film d'Eleonore Faucher Brodeuses, sorti en 2004, attaque les sociétés de production Sombrero et Mallia Films pour contrefaçon de broderies. Lors de la réalisation du long métrage, les sociétés avaient engagé une brodeuse professionnelle, créditée en tant que chef costumière brodeuse, afin d'apprendre les gestes du métier aux actrices, et également chargée de confectionner les broderies présentes à l'écran. De plus, si le nom de la costumière apparaît bien dans le générique du film, celui-ci est absent des documents publicitaires diffusés dans la presse et sur Internet. Il n'en a pas fallu d'avantage pour que la professionnelle se rebelle... Un mois après la sortie du film sur grand écran, la costumière, qui n'avait pas signé son contrat, a attaqué le distributeur et les producteurs pour avoir utilisé ses broderies sans lui verser de droits d'auteur.
30 000 euros de dommages et intérêts
La cour d'appel a jugé que la rémunération versée ne représentait que la contrepartie du travail de la costumière et non la cession de droits d'auteur. Les magistrats ont ajouté que les broderies n'étaient pas traitées comme simples accessoires puisque celles-ci font l'objet de plans serrés tout au long du film. La cour d'appel a donc condamné le diffuseur et les producteurs à verser 30 000 euros de dommages et intérêts à la brodeuse ainsi qu'une interdiction de poursuivre l'exploitation du film sous peine d'une amende de 1000 euros par infraction constatée. Le retrait des DVD en circulation et l'interdiction de la diffusion du film qui avait reçu le Grand Prix de la Critique au festival de Cannes 2004, ainsi que le prix Michel D'Ornano, sont donc de mises. Les producteurs estiment qu'il s'agit d'un "abus de confiance" et souhaitent faire appel.
Laëtitia Forhan avec Le Figaro