AlloCiné : Pourquoi et comment êtes-vous devenu comédien ?
Leonard Fenton : J'ai commencé par la chanson. Mon proviseur m'a poussé à devenir ingénieur. C'était la guerre, il fallait faire quelque chose, quelque chose d'utile, quelque chose de concret qui permettait de gagner de l'argent. J'ai fait l'armée en tant qu'ingénieur et à cause de mon diplôme j'ai été officier. Je suis resté dans l'armée pendant deux ans. Ensuite, j'ai travaillé comme ingénieur pendant cinq ans tout en étudiant en même temps le chant et la peinture. Je suis peintre. Mon professeur de chant savait que je n'étais pas heureux dans mon métier et m'a dit d'aller dans une école de théâtre. Il m'a présenté aux personnes de cette école qui m'ont donné une bourse pour devenir comédien. Et je suis devenu comédien. Cela fait cinquante et un ans que je joue la comédie. C'est une longue histoire.
Comment avez-vous été impliqué sur "The Bridge" ?
C'est la directrice de casting. Elle a choisi Andrea Corr. Ensuite, il lui fallait trouver le vieil homme et je suis un vieil homme. Je crois que j'ai été le premier à rencontrer Richard Raymond. Nous avons fait des essais filmés, il a aimé ce que j'ai fait et m'a demandé de faire le rôle. Je ne sais pas combien d'autres comédiens il a vu après moi.
Après une telle carrière, pourquoi avoir choisi de tourner dans un court-métrage ?
En partie parce que je n'avais jamais fait quelque chose comme cela auparavant. C'était tellement intense. J'ai joué dans de nombreux films mais c'était simplement des petits rôles dans de gros films. J'ai fait un film avec Paul McCartney qui retraçait sa carrière. J'ai joué avec Mel Smith et Griff Rhys Jones dans un film qui s'appelle Les Débiles de l'Espace et aussi dans plein d'autres choses mais seulement de petits rôles, donc celui-ci était vraiment très intéressant. J'ai adoré le faire. J'aime vraiment tourner.
Que pouvez-vous vous dire de la manière de filmer de Richard Raymond ?
C'est un excellent réalisateur et un merveilleux producteur. J'ai adoré travailler avec lui et je pense qu'il va encore progresser. Il est tellement impliqué dans son métier. C'est toute sa vie. Depuis qu'il a quinze ans, il travaille sur les plateaux et il est encore très jeune. Il a une longue carrière devant lui. Et je suis sûr qu'elle sera remplie de succès. Pendant le tournage, j'essayais d'en garder un peu sous la pédale et au début Richard voulait que j'en donne plus mais j'ai résisté. Je sentais qu'il fallait que je résiste. Alors, on a trouvé une sorte de compromis et je crois que cela a bien fonctionné. Je suis très heureux du résultat final et je crois qu'il l'est aussi.
Quels sont vos films préférés ?
J'adore beaucoup de vieux films français. Le Jour se lève et Les Enfants du paradis, les films avec Louis Jouvet, ceux avec Jean Gabin. Les Sept samouraïs, c'est un film magnifique. J'aime aussi les bons vieux westerns de John Ford. Les films italiens, les films avec Gérard Depardieu et beaucoup d'autres.
Quels sont vos réalisateurs de chevet ?
LF : Lindsay Anderson, François Truffaut, Claude Chabrol, Luc Besson, Pedro Almodovar pour n'en citer que quelques uns.
Et vos comédiens préférés ?
LF : Simon Russell Beale, Alan Rickman qui est un acteur formidable doublé d'un réalisateur de talent.
Quels sont vos projets ?
Je viens juste de terminer un film d'arts martiaux qui s'appelle Underground. J'interprète une sorte d'homme d'affaires qui mise de l'argent sur des combats. Mon personnage aide son combattant financièrement bien que celui-ci perde. Il lui vient en aide car il a des problèmes avec sa famille. C'est un des autres aspects du film. Ce fut une expérience incroyable. J'ai adoré. Il y a quelques semaines, j'ai fait une lecture des oeuvres de Samuel Beckett. Je fais des lectures publiques de ses romans à des sociétés littéraires depuis à peu près quarante ans. J'ai participé à un festival où j'ai lu ses oeuvres et où j'ai parlé de sa relation avec Schubert comme j'aime Schubert et que je le chante. Donc, pendant ce festival aux pays de Galles, j'ai chanté des chansons de Schubert et lu le travail de Beckett. Je n'avais jamais fait cela auparavant. Il m'arrive de très bonnes choses à mon âge avancé. En ce qui concerne les projets dans l'immédiat, je n'en ai pas pour l'instant. Je pars en vacances en Espagne où je possède une petite maison. Je suis ouvert à n'importe quel réalisateur. J'aimerais beaucoup travailler avec Richard de nouveau. Je veux simplement faire toutes sortes de films.
Propos recueillis par Frédéric Souclier
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